Test également disponible sur : PS3

Test Gran Turismo 5 sur PS3

Test Gran Turismo 5
La Note
note Gran Turismo 5 16 20

Qu’il est difficile de faire le point sur ce Gran Turismo 5 après tant d’années d’attente. Affichant des qualités indéniables (gameplay, sensations de conduite, graphismes), le titre de Polyphony Digital cumule aussi des défauts majeurs (I.A. absente, gestion des dégâts surréaliste, certains modes de jeux inutiles) qui lui font énormément de tort aujourd’hui, la concurrence étant plus que jamais féroce. S’il est évident que la simulation automobile de Sony a trop tardé à sortir, on se rend compte également que Kazunori Yamauchi n’a pas su gérer les bonnes priorités pour que son jeu reste la référence en matière de simulations automobiles. Toutefois, si Gran Turismo 5 accuse aujourd’hui un certain retard, il reste tout de même un très bon titre et son achat ne sera pas certainement pas usurpé.


Les plus
  • Réalisation somptueuse
  • Un gameplay toujours aussi exigeant
  • Des sensations de conduite grisantes
  • La variété des courses (kart, rallye, Nascar…)
  • La météo évolutive
  • Enfin un mode online !
  • Grosse durée de vie
  • 1 031 voitures : qui dit mieux ?
  • Une chouette vidéo d'intro
Les moins
  • I.A. au ras de pâquerettes
  • Gestion des dégâts aberrante
  • Le manque de clarté de l'interface online
  • Les ombres aliasées
  • Inégalité entre voitures Premium et Standard
  • Mode B-Spec peu convaincant
  • Relou de passer les permis
  • Temps de chargements bien longs


Le Test

C’est fois-ci, c’est la bonne ! Au terme de six années de développement, le feuilleton Gran Turismo 5 prend fin avec une sortie scellée par Sony Computer Entertainment et Polyphony Digital le 24 novembre 2010. Une arrivée pour le moins remarquée, parce que bon nombre d’enseignes françaises se sont permises de mettre le titre en vente quatre jours avant la date de sortie officielle, mais aussi parce que les déceptions n’ont pas tardé à fleurir sur la toile et de la bouche des joueurs. Après une grosse semaine passée en compagnie du jeu, il est grand temps pour nous de vous donner notre verdict sur l’un des titres les plus controversés de ces dernières années. Gran Turismo 5 is still the real driving simulator ? Notre réponse se situe dans les paragraphes qui suivent…


On n’y croyait vraiment plus. A force de l’attendre, à force de le voir sans cesse repousser et ce jusqu’à la dernière minute, Gran Turismo 5 fut pendant longtemps l’arlésienne sur laquelle la presse et les joueurs aimaient taper dessus. Certainement à tort, puisque le titre de Polyphony Digital n’a eu de cesse de se montrer aux professionnels et au public ces dernières années lors de salons incontournables tels que l’E3, la gamescom et le Tokyo Game Show. Loin de la blague que fut et qu’est toujours Duke Nukem Forever, Gran Turismo 5 a continuellement fait rêver les pilotes en herbe qui n’attendaient qu’une seule chose : le retour du roi sur l’asphalte. Certes, depuis l’entrée en matière d’une certaine licence concurrente, Forza Motorsport pour ne pas la citer, nombreux sont ceux qui ont jeté leur dévolu sur la simulation de courses de Turn 10 et de Microsoft en attendant que Gran Turismo 5 daigne enfin pointer le bout de son pare-chocs. Mais ce qui semblait être une simple alternative au départ est devenu très rapidement une véritable menace pour la série créée par Kazunori Yamauchi, qui s’est peut-être laissée distancer sur la longueur. Mais avant de tirer des conclusions trop hâtives, laissons-nous emporter par les différents aspects de Gran Turismo 5.

Passe ton permis !


La première entrée en matière n’est autre que l’introduction du jeu. Réalisée – dans un premier temps – par des images live filmées par les équipes de Polyphony Digital, cette vidéo nous transporte au cœur d’une usine de fabrication de voitures japonaises. Caméra embarquée et mise en scène attractive, on perçoit aussitôt le ton très solennel que les créateurs ont voulu insuffler à cette mise en bouche, qui fait clairement office de préliminaires. A l’instar des précédents épisodes, Gran Turismo 5 se veut sérieux, à tel point que le plaisir de jeu ne sera pas immédiat, mais se fera plutôt par étapes, prenant le risque de laisser les plus découragés sur le bas-côté de la route. Et oui, car avant de pouvoir prendre le volant des plus belles cylindrées de la planète, il va falloir gravir les échelons. Cela se traduit par un mode solo consistant, baptisé ici GT Life. Un mode Carrière pour le moins étoffé et dans lequel le joueur va pouvoir tout contrôler. De son profil (création de son pilote, photo d’identité, coordonnées, etc.) à son garage personnalisé, en passant par la galerie de photos, les concessionnaires et les différentes épreuves qui nous attendent, il y aura de quoi faire avant de pouvoir se vanter d’avoir fini le jeu entièrement. Les débuts du jeu sont quelque peu ennuyants, ne nous voilons pas la face. En commençant avec 20 000 crédits en poche, on ne pourra que se payer une voiture citadine bas de gamme de type Toyota Yaris, en occasion qui plus est ! Si l’on peut d’ores et déjà enchaîner quelques courses sympathiques, très rapidement, il va falloir se tourner du côté des Permis, obligatoires pour augmenter en prestige et débloquer de nouvelles épreuves. A l’instar des précédents Gran Turismo, les permis sont classés par catégorie : B, A, IA, IB, IC et S, soit du plus faible ou plus important. Chacun d’entre eux proposent plusieurs épreuves, dix au total, et qui n’a que pour vocation de nous apprendre à conduire correctement pour devenir par la suite un champion toutes catégories. Autant être honnête avec vous, l’apprentissage sera long et souvent fastidieux. Apprendre à freiner correctement, sortir d’un virage en boucle, profiter de l’aspiration d’un concurrent pour le dépasser, slalomer entre des cônes, ou alors terminer premier d’une course imposée, voilà le genre de manœuvres demandés lors de ces entraînements. Un passage pratique pour les débutants il est vrai, mais il aurait été judicieux de permettre aux habitués de la discipline de se passer d’une telle corvée.

Si l’on peut d’ores et déjà enchaîner quelques courses sympathiques, très rapidement, il va falloir se tourner du côté des Permis, obligatoires pour augmenter en prestige et débloquer de nouvelles épreuves. [...] Un passage pratique pour les débutants il est vrai, mais il aurait été judicieux de permettre aux habitués de la discipline de se passer d’une telle corvée."

Heureusement, au fur et à mesure que l’on enchaîne les permis, on gagne en niveau, ce qui permet aussitôt de rentrer dans le vif du sujet et ainsi d’accéder au mode "A-Spec", qui est sans nul doute le plat de résistance de Gran Turismo 5. Il s’agit en réalité de mini-championnats qui nous permettent de mettre en pratique nos connaissances des sports mécaniques. Là encore, il existe plusieurs séries, découpées en 5 niveaux : de débutant à extrême et qui permettent d’accéder à des courses taillées sur mesure, en fonction de notre maîtrise de l’asphalte. De la même façon, chaque série impose son lot d’épreuves réparties en fonction du niveau atteint. On peut très bien s’amuser avec la classique Sunday Cup jusqu’aux courses d’endurance tels que les 24 heures du Mans qui auront certainement raison des joueurs aux nerfs fragiles. Plusieurs heures seront nécessaires pour franchir les étapes et donc débloquer l’ensemble des épreuves du mode "A-Spec". Histoire de varier les plaisirs, Polyphony Digital a eu la bonne idée d’intégrer de nouvelles types de courses via un mode bien précis : les événements spéciaux. Situés en marge du mode "A-Spec", ils se débloquent au fur et à mesure de notre avancée dans ce dernier. Très rapidement, à la fin de chaque course et championnant, des messages indiqueront l’apparition d’épreuves annexes. On en compte sept au total et l’on trouve aussi bien des courses en kart qu’un défi rallye face à Sébastien Loeb, le champion des champions. Le rallye est aussi l’autre catégorie inédite de ce Gran Turismo 5, tandis que les amateurs de Nascar vont pouvoir apprendre à piloter grâce aux conseils de Jeff Gordon. Bref, autant vous dire que de ce point de vue-là, Yamauchi s’est permis quelques folies, qui n’est pas pour nous déplaire, et c’est ce qui fait l’une des forces de Gran Turismo 5. Chose plutôt gratifiante dans l’absolu mais qui sera sans doute plombée par le faible nombre de crédits offerts à l’issue du course remporté par un trophée en or. C’est là que Gran Turismo 5 tire sur la corde et empêche le pilote de se faire plaisir en allant se procurer la dernier modèle de chez Lamborghini qui vous coûtera un rein et deux bras, même sur le marché de l’occasion.

Partenaire Premium


Toujours aussi généreux, Kazunori Yamauchi a repris le mode "B-Spec", déjà présent dans Gran Turismo 4, et qui permet d’endosser le rôle de manager d’une écurie. Concrètement, il s’agit dans ce mode de gérer son équipe, aussi bien au quotidien que lors des courses en jouant les coéquipiers. Accélérer, ralentir, dépasser ou maintenir la vitesse, tels sont les mots les plus fréquemment utilisés pour espérer gagner une course, tout en regardant l’I.A. se débrouiller face aux autres concurrents. Là encore, chacune des courses remportées permet de débloquer de nouvelles voitures et ainsi remplir un peu plus son garage, qu’on n’hésitera pas à vider en vendant des voitures qu’on n’estime pas à notre goût, ce qui permet par la même occasion de gagner quelques crédits supplémentaires. Toujours est-il que le mode B-Spec est à réserver à une certaine catégorie de joueurs, les managers en herbe par exemple, ceux qui préfèrent se lancer dans des tableaux Excel façon Football Manager que de taper dans un véritable ballon avec FIFA ou PES. Il faut certes pour tous les goûts et le manque de conviction de la part de l’intelligence artificielle risque d’agacer le pilote qui préfère nettement prendre le volant de lui-même. Car si Gran Turismo 5 se montre pour le moins complet dans ses modes de jeux, il existe de nombreux aspects dans lequel le titre dévoile ses faiblesses, à commencer par une I.A. complètement au ras des pâquerettes

Car si Gran Turismo 5 se montre pour le moins complet dans ses modes de jeux, il existe de nombreux aspects dans lequel le titre dévoile ses faiblesses, à commencer par une I.A. complètement au ras des pâquerettes…"


C’est sans nul doute l’un des aspects du jeu les plus ratés. Les habitués de la série ne seront d’ailleurs pas vraiment dépaysés puisque la licence n’a jamais vraiment brillé à ce niveau-là. Mais si l’indulgence pouvait être justifiée il y a six ans (et encore…), elle n’est vraiment permise aujourd’hui quand on voit ce qui se fait chez la concurrence (Forza Motorsport 3 encore une fois…). C’est simple, hormis se suivre comme des moutons, les concurrents de Gran Turismo 5 ne prendront jamais de risques. Autant vous dire que les sessions d’entraînement lors de permis, où il nous est demandé de prendre l’aspiration des concurrents pour tenter de les dépasser se feront uniquement avec le dernier de la course. Cela paraît risible dis comme ça, mais il faut vraiment voir le jeu tourner pour constater qu’on exagère à peine. Fréquents sont les moments où les pilotes n’hésiteront pas à nous rentrer dans le pare-chocs arrière, au lieu de dépasser tranquillement sur les côtés. On croirait presque à une aberration, surtout en 2010, mais force est de constater que l’équipe de Polyphony Digital a de grosses lacunes côté intelligence artificielle. Mais voyons plutôt le bon côté des choses : si jamais, on parvient à rattraper le peloton, soyez sûr alors de prendre la prendre la tête de la courses, les concurrents restant systématiquement groupés… Malheureusement, l’I.A. n’est pas le seul point négatif de ce Gran Turismo 5 qui a tendance à se reposer sur ses acquis et son ancienne suprématie. Ce qu’on craignait avec l’épisode Prologue se confirme aujourd’hui, avec une gestion des dégâts complètement farfelue. S’il est bel et bien possible de froisser les bolides, il faudra plusieurs chocs, souvent violents, pour espérer voir un bout de pare-chocs frotter le sol ou un enfoncement de la carrosserie. Et encore ! Seule une infime partie des voitures sont concernées, les Premium il va s’en dire, puisque les autres engins ne seront pas soumis à la même loi de l’accident. Une incompréhension totale !

"Pour que l'automobile reste toujours un plaisir"


Côté gameplay, là aussi on navigue dans des eaux connues, avec un pilotage qui lorgne davantage du côté de la simulation. Bien évidemment, il est vivement conseillé de supprimer toutes les assistances pour profiter pleinement du savoir-faire de Yamauchi, mais débuter avec ces quelques aides permet également de se remettre dans le bain ou de se familiariser avec la prise en main. C’est certainement la partie la plus réussie du titre, reprise bien évidemment de Gran Turismo 4, qui fut pendant longtemps la référence de la course automobile. Mais là où Forza Motorsport 3 a su insuffler un semblant de jeunesse avec une approche plus grand public et des éléments tels que le rewind, Gran Turismo 5 campe sur ses positions. Si les sensations de conduite sont toujours aussi plaisantes, les défauts sus-cités (I.A. déplorable et gestion des dégâts inexistante) ternissent quelque peu le tableau. Résultat : on se retrouve avec des courses pas toujours très excitantes, souvent trop calmes, surtout dans les premières heures de jeu. Contrôle technique réussi également du côté de la jouabilité avec les karts et les bolides dédiés au rallye. Certes, on n’atteint pas encore le niveau d’un certain Colin McRae : DIRT 2, mais pour un titre qui se veut touche-à-tout, on obtient un résultat plutôt impressionnant. Une autre partie où Gran Turismo 5 étonne, c’est du côté des réparations et de l’entretien, avec un mode entièrement dédié à rafistoler ses véhicules. Moteur, échappements, châssis, suspensions, boîte de vitesse, transmissions, etc., les mécaniciens dans l’âme vont pouvoir revoir entièrement leurs voitures préférées et ainsi débuter un championnat dans les meilleures conditions possibles. D’autant qu’à l’instar du quotidien, il faudra penser à faire une petite vidange de temps en temps ou changer de pneus lorsqu’ils deviennent trop usés.

 

Quant à la réalisation du jeu, elle ne déçoit pas. Les plus blasés trouveront certainement à redire aux ombres aliasées, à certaines textures un peu grossières et aux rares bugs de collision, mais il faudrait tout de même être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître l’excellence des graphismes de Gran Turismo 5."

 

Quant à la réalisation du jeu, elle ne déçoit pas. Les plus blasés trouveront certainement à redire aux ombres aliasées, à certaines textures un peu grossières et aux rares bugs de collision, mais il faudrait tout de même être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître l’excellence des graphismes de Gran Turismo 5. Certains moments frisent le photo-réalisme, comme ces courses sur le circuit Deep Forest où le feuillage des arbres offre un rendu d’un réalisme saisissant. A cela vient s’ajouter la météo en temps réel, qui ne fait que renforcer l’immersion des courses, même si on aurait souhaité que les dégradations climatiques ne soient pas réservées à certains circuits. Quoiqu’il en soit, de la véracité des circuits jusqu’au car design absolument magnifique, en passant par une gestion des reflets en temps réel absolument impressionnante, ceux qui jouent en 1080p devraient profiter de ce chouette spectacle. En revanche, il est vrai qu’on constate une inégalité parmi les 1 031 voitures proposées. Si l’on n’a rien à redire aux modèles Premium, les versions Standard donnent l’impression d’avoir été transvasées de Gran Turismo 4 avec simplement un filtre HD pour faire illusion. Preuve que même dans Gran Turismo 5, l’injustice existe : la vue cockpit est elle aussi réservée aux voitures Premium, déblocables d’ailleurs après plusieurs heures de jeu. Autant vous dire que pour profiter de cette vue immersive dès le début, il vaut mieux se diriger vers le mode "Arcade" qui met à disposition quelques uns de ces modèles de luxe. Toujours en ce qui concerne les qualités de ce Gran Turismo 5, impossible de ne pas piper mot sur la bande-son. Si les musiques choisies restent très douces dans l’ensemble (évoquant parfois quelques thèmes de films X), elles s’adaptent assez bien à l’ambiance très sérieuse que Yamauchi a souhaité donner à son titre. Ceux qui espéraient de grandes envolées musicales risquent donc d’être déçus, mais ces derniers pourront faire attention aux bruitages, qui ont bénéficié d’un soin tout particulier de la part de Polyphony Digital.

"Changeons de vie, changeons l'automobile"


L’autre gros aspect sur lequel Gran Turismo 5 était attendu était bien évidemment le mode online. Face à la complexité (lourdeur est le terme qui convient le mieux après mûre réflexion) de l’interface et l’absence de filtre de recherche, on passe le plus clair de son temps à chercher une partie qui nous convienne le mieux. Car une fois sur le Net, les parties à plusieurs deviennent nettement plus intéressants que celles contrôlées par le CPU. Fini les interminables files indiennes que l’on peut voir dans les courses "A-Spec", face aux joueurs humains, il va falloir batailler sévère et donc revoir ses habitudes prises quand on jouait en solo. On note quelques lags ici et là, mais rien de bien rédhibitoire pour nous empêcher de montrer de quel bois on se chauffe. Reste alors l’éditeur de circuits, à considérer davantage comme un bonus supplémentaire puisque ce dernier se contente du strict minimum, en nous permettant seulement de modifier le tracé, gérer le nombre de portions, paramétrer la largeur de la route et la taille des virages. Bref, en aucun cas, il sera possible de façonner un circuit selon nos goûts. Cela dit, le contenu de Gran Turismo 5 est largement complet et suffisant pour prendre en compte ce point comme un véritable défaut du titre.





Réagir à cet article Réagir à cet article


Autres articles

PS3 : voici tous les jeux qui ne peuvent plus être mis à jour, une page se tourne La fermeture du PlayStation Store entraîne également quelques problèmes divers, comme l'impossibilité de télécharger les mises à jour pour quelques jeux. Voici la liste... 3 | 13/04/2021, 11:34
Gran Turismo : développer le jeu sur PS3 a été un cauchemar pour Polyphony Digital Dans une interview accordée récemment à nos confrères d'IGN, Kazunori Yamauchi, le patron de Polyphony Digital, a avoué que développer sur PS3 a été un cauchemar. 7 | 01/07/2016, 13:10