Test God of War sur PlayStation 2

Telle est la question (à rallonge) qui m’a taraudé après avoir fini God of War. A vrai dire, God of War n’a rien d’une révolution, ne proposant aucun élément véritablement inédit ni graphismes hors du commun. Simplement, à la manière d’un Kill Bill au cinéma, God of War est la synthèse parfaite de toute une culture, rassemblant de manière plus que brillante tout ce que les jeux d’action nous ont proposé ces dernières années. On retrouve donc ça et là des morceaux de Prince of Persia, de The Mark of Kri, d’Onimusha ou encore de Devil May Cry. Pour poursuivre l’analogie avec Kill Bill, God of War narre également une histoire de vengeance. Mais ici, point d’Uma Thurmann en combinaison moulante. A la place, un guerrier spartiate prénommé Kratos. Evidemment, selon les goûts, on pourra trouver cela moins sexy.

First Action Hero

Si, tout comme dans le procédé de narration de God of War, ce test commence par la fin, c’est pour rendre hommage au travail effectué sur l’histoire et sa structuration. Débutant par une chute, au sens propre tout comme au figuré, le scénario du jeu est parsemé de flash-backs, avec juste ce qu’il faut de rebondissements et de moments forts pour rester passionnant de bout en bout. La conclusion du jeu est, pour une fois, à la hauteur de nos exigences : God of War est tout simplement exceptionnel de ce point de vue. Il convient d’ajouter que le travail effectué sur le personnage, charismatique en diable, et la mise en scène achève de dramatiser l’action pour que le joueur se sente véritablement porté par l’histoire et attaché au personnage. Enfin, bon nombre d’entre nous se réjouiront que God of War soit un jeu réellement adulte. En effet, s’il est particulièrement violent, il assume parfaitement sa condition d’œuvre destinée à un public averti, sans faire de compromis, se permettant même une scène érotique plutôt amusante dans son traitement. Mais tout cela, vous le découvriez en y jouant car il est hors de question ici de vous gâcher les surprises. Tout au plus saurez-vous que, hanté par son passé, Kratos va devoir affronter Ares, le Dieu de la guerre, pour trouver le chemin de la rédemption.

Abondance de mal ne nuit pas

Bien évidemment, toute cette créativité mise dans le scénario et la mise en scène du jeu ne serait que pure perte si son gameplay n’était pas à la hauteur. Fort heureusement, il n’est est rien, bien au contraire. Articulée sur une base extrêmement simple (coup faible, coup fort, chope), l’étendue de vos coups va vite s’enrichir de mouvements plus puissants, de nouvelles possibilités de combos, de sorts magiques et même par la suite d’une… Non, finalement, je ne vous le dis pas. Toujours est-il que les coups et les combos sont très faciles à sortir et que les chopes permettent de finir vos adversaires de trois manières différentes, toutes aussi horribles les unes que les autres. A cela s’ajoutent des combats avec certaines créatures où vous devrez respecter des séquences de touches ou tapoter frénétiquement sur l’une d’entre elles pour achever un ennemi en difficulté. De même, il vous faudra parfois utiliser les éléments du décor pour vaincre. Mais God of War ne se contente pas d’enfiler les phases d’action comme d’autres le font avec les perles, auquel cas le jeu aurait pu devenir un poil saoulant. Vous aurez également droit à de la plate-forme et il conviendra d’être précis, ce qui, judicieusement placé après une séquence d’action non-stop, demandera pas mal de sang froid. Des petites énigmes, pas très difficiles mais plutôt astucieuses en général, vous seront aussi proposées sur votre chemin. Même dans l’action, God of War sait varier les plaisirs, entre gameplay horizontal et vertical, espaces ouverts et fermés, ennemis en surnombre et boss (bien qu’on en aurait voulu un chouia plus) bien typés.

Tout simplement divin

Toute cette action frénétique est portée par un excellent moteur qui, en affichant de vastes étendues et en enchaînant les lieux de combat sans aucun temps de chargement, permet de rester immergé dans l’aventure de Kratos. En proposant une animation impeccable et, surtout, un système de caméras proche de la perfection, God of War rend les combats encore plus jouissifs. Les caméras ne sont quasiment jamais prises en défaut et, y compris dans les espaces étroits, on est là quelques niveaux au-dessus d’un certain Devil May Cry 3. Si la direction artistique est particulièrement soignée d’un point de vue graphique avec des bâtiments et des intérieurs réussis, c’est dans le domaine musical qu’elle est la plus achevée. Les symphonies sont réellement dignes d’une super production cinématographique et s’accordent parfaitement aux diverses atmosphères du jeu, la partition allant de l’épique au calme relatif. Notre seul regret dans le domaine tient dans une V.F. inférieure à la V.O., mais bon, on commence à en avoir l’habitude.