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- Immersion totale
- Réalisation technique exceptionnelle
- Variété des situations
- Mode coopératif sur le Live
- Durée de vie
- Quelques soucis d’IA
- Position scriptée des ennemis
Est-il nécessaire de présenter Tom Clancy ? Auteur à succès, scénariste de grands films, notre expert militaire est également propriétaire du studio Red Storm. Depuis pas mal de temps maintenant, on trouve tout un tas de jeux estampillés à son nom. Le dernier né de cette longue série n’est autre que Ghost Recon 2, déjà incontournable.
Suite du premier volet du même nom, Ghost Recon 2 se veut différent dans son approche. Si le jeu reste un Tactical Shooter, exit les interfaces compliquées et les préparations d’assauts interminables, place à l’action. Préparez vous à vivre la guerre, de l’intérieur.
Reality Show
Une fois de plus vous voilà plongé en pleine guerre. A la tête d’une unité regroupant l’élite des troupes militaires d’intervention, vous êtes largué en pleine Corée du Nord. Etes, ou plutôt étiez. En effet, toutes les missions que vous allez voir, vous les avez déjà accomplies avec succès, mais vous ne le savez pas encore. L’objectif des missions vous est narré de manière originale, puisque ce sont vos propres unités qui raconteront vos exploits lors d’une émission télévisée à l’honneur de ces soldats. Vous indiquant par avance les différents événements de la mission, sans pour autant vous spoiler, ce principe permet surtout de s’attacher plus rapidement à votre unité, et perdre un équipier sur le terrain ne vous laissera alors plus sans réaction. Mais finissons les présentations et rentrons dans le feu de l’action.
Unis pour le meilleur
Autant le dire de suite, Ghost Recon 2 fait l’effet d’une bombe. Réalisation technique imparable, ambiance grandiose pour une immersion totale et nouveau gameplay, sont les ingrédients de ce nouveau volet désormais plus accessible. Si les Tactical Shooter n’étaient pas jusque-là votre tasse de thé car vous les trouviez trop lents et trop compliqués, ce jeu pourrait bien vous faire changer d’avis. Mais ne vous y trompez pas, si l’action est plus présente que jamais, il ne faudra pas pour autant compter avancer comme une brute, sous peine de vous prendre une balle, pas perdue pour tout le monde. Le jeu offre alors un compromis idéal entre deux styles et saura satisfaire les puristes de la stratégie militaire comme les mordus d’action. On trouve donc un système simplifié de commandes pour diriger votre escouade et donner les ordres de bases (se déplacer, attaquer, se regrouper, cesser le feu), et les anciens menus interminables ont été remplacés par une sélection d’armes en début de chaque mission. C’est simple, efficace et on est directement dans le feu de l’action. Vos premiers pas sur le terrain peuvent enfin commencer.
Vivre ou survivre
Passé un entraînement rapide qui vous familiarisera avec les commandes et les différents types d’armes, vous voilà projeté près d’une base aérienne coréenne et le ton est donné dès les premières secondes. Après un premier bombardement aérien par vos confrères de l’air, vous arrivez sur les lieux pour finir le travail. On avance doucement, se cachant derrière le moindre abri, en se rappelant qu’une balle peut suffire à abréger votre expérience sur le terrain. Si les troupes au sol sont nombreuses, très nombreuses, ce ne sont pas les uniques menaces et rapidement un hélicoptère ennemi vous prend en chasse. Le temps de sortir l’artillerie lourde ou d’utiliser les propres installations coréennes pendant que vos équipiers occupent les soldats au sol et vous voilà débarrasser de l’opportun. Et dire qu’on vient juste d’arriver, on n’est alors que plus prudent pour la suite des événements. Vous l’aurez compris, Ghost Recon 2 ne vous proposera que très rarement le temps de souffler. A la manière d’un Call of Duty, tout vit autour de vous, et le moindre souffle peut être votre dernier. Immersif et surtout très varié, le jeu vous mettra face à toute sorte de situations. Démolir un pont ennemi pour ralentir les troupes, détruire un convoi blindé, maintenir une position sous les mortiers et les vagues ennemies en attendant l’arrivée des renforts, soutenir des troupes alliées européennes, tout cela fera désormais parti de votre quotidien. Et si la majorité des missions se passent en équipe, certaines ne devront leur succès qu’à vous, et à vous seul. On se retrouve alors par exemple à arpenter en solo les rues, ou plutôt ce qu’il en reste, d’une ville afin de marquer les véhicules blindés ennemis pour les frapper par voie aérienne et ainsi libérer le chemin à un convoi médical.
La beauté du mal
Que ce soit en milieu urbain, en forêt ou autres terrains de jeu, on ne peut être que bluffé par la beauté de l’ensemble. L’herbe ondule avec le vent, le sable se soulève sur les dunes, jamais un ‘torrent’ n’aura autant ressemblé à de l’eau. Pour peu, on en oublierait presque qu’on est en pleine guerre, jusqu’à ce qu’on arrive dans une ville sinistrée impeccablement modélisée. On reprend alors ses esprits, et on profite du moindre morceau de mur, du moindre véhicule, du moindre caillou pour s’abriter, et jeter un œil dans un coin jusqu’à son prochain point sécurisé. Pour mieux profiter de ce rendu, et apprécier les animations impeccables de nos petits soldats, une nouvelle vue a été rajoutée au jeu. Si on pouvait rester dubitatif quand à l’usage d’une vue à la troisième personne, la caméra placée juste au dessus de votre épaule vous permet finalement de bénéficier d’une meilleure vue d’ensemble, et surtout vous immerge encore plus dans l’univers. C’est simple, on en oublie rapidement la vue subjective encore proposée, pour ne s’intéresser plus qu’à cette nouvelle option.
Les aléas du combat
Malheureusement, tout n’est jamais rose dans un jeu, et il fallait bien lui trouver quelques défauts à ce Ghost Recon 2. Après avoir bien cherché, et en étant pointilleux, nous avons enfin trouver une faille. En effet, si vos coéquipiers répondent correctement à vos ordres et ne se débrouillent pas trop mal en autonome, c’est du coté des lignes adverses que l’on peut constater quelques aléas. Il arrive alors qu’un soldat coréen passe à quelques centimètres de vous sans directement vous attaquer. Mais surtout les positions ennemies sont scriptées et l’effet de surprise disparaît vite lorsqu’on recommence un niveau. Plus frustrant encore, pouvant sauvegarder à chaque seconde, on reste rarement bloqué et on avance à coup de Save’n’Load. Malgré cela, il vous faudra compter une bonne dizaine d’heures pour arriver au bout des 15 longues missions de la campagne, que vous pouvez également jouer intégralement en coopératif, en local ou sur le Live. Et là, Ghost Recon 2 tire une autre épingle du jeu.
C’est encore meilleur à plusieurs
Offrant de nombreux modes de jeu en multijoueur, aussi bien en solo qu’en coopératif, on apprécie particulièrement de pouvoir revivre toutes les tensions de la campagne à plusieurs. On se met alors d’accord sur le rôle de chacun en début de mission (artilleur, tireur d’élite, fusilier, artilleur), on adapte son équipement en fonction et on redécouvre chaque map avec un plaisir sans cesse renouvelé. L’utilisation du micro-casque est alors plus que recommandée, la communication étant votre meilleur atout et un silence dans votre oreillette n’est jamais bon signe quand à l’état de vos partenaires. D’autres modes plus classiques sont également proposés, comme Domination, Hamburger, Hill (équivalent au King of The Hill des FPS), Rechercher et Secourir (où vous devrez réunir les médecins dans votre camp pour remporter des points), Siège (ou une équipe doit défendre une base, attaquée par une autre équipe), Tireur d’Elite (ou Deathmatch pour être plus parlant), Survivant (au titre assez évocateur), Garnison (où vous devez tenir une position), Exploration et Reconnaissance (basés sur votre discrétion) et d’autres encore. Autant dire que le Live vous promet de longues nuits blanches acharnées.
Plus accessible, plus rapide, plus beau, plus long, prenant, immersif, Ghost Recon 2 ne se perd plus dans les menus compliqués et vous plonge directement au cœur de l’action. Certains puristes regretteront peut être justement cette nouvelle orientation plus souple, mais le jeu sait se tenir et reste encore bien loin du coté bourrin des FPS, pour garder juste ce qu’il faut d’organisation et de stratégie. C’est simple, on adore. L’occasion pour nous de ressortir cette phrase d’un illustre philosophe : « La guerre, c’est super ! ».