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- Le concept
- Réalisation bâclée
- Trop confus
- Mauvaise visibilité
- Des animations qui manquent de vigueur
Une bande d’adolescents inconscients s’amuse à invoquer les esprits dans le manoir de Garenville, une horde de fantômes plus terrifiants les uns que les autres se déchaîne alors. Comme dans tout scénario de film d’horreur qui se respecte, le groupe se sépare. En effet, certains se dirigent vers la cave tandis que d’autres choisissent le grenier pour s’offrir la plus belle frayeur de leur vie...
Il me paraissait évident qu’il faudrait sortir ces étudiants de ce guêpier. Je faisais pourtant fausse route. A l’inverse de bon nombre de productions actuelles, Ghost Master adopte une approche peu commune. En effet, vous dirigez une troupe de spectres et vous héritez logiquement de la tâche de déloger cette sale bande de gamins et non le contraire. Casper n’est jamais bien loin…
Mon ami Casper ?
Ici pas question de gentils fantômes et autres mickey, on est là pour mettre la frousse au commun des mortels, généralement suffisamment assez pour qu’il quitte le domicile. Pour y parvenir, on dirige une unité de cinq ectoplasmes possédant des pouvoirs propres : le chasseur, dont la principale vocation est d’effrayer, l’attireur, qui pourra entraîner ses victimes dans une autre pièce, le pousseur, qui fera graviter des objets, le réducteur, qui affaiblira la résistance des êtres humains ou encore le mental, qui peut influencer ces derniers. Les objectifs ne se limitent pas seulement à faire fuir vos victimes et sont donc plutôt variés, il faudra alors utiliser habilement vos compétences pour mener à bien vos missions. Généralement, un de vos fantômes se trouve emprisonné dans un artefact ou un coffre à chaque début de partie et le libérer s’avère primordial pour la suite des événements. Ne pouvant agir que la nuit, chaque mission est limitée dans le temps, symbolisé par un cadran d’horloge dans le coin droit de l’écran. Le titre explore une multitude de décors différents allant du manoir hanté traditionnel au campus universitaire jusqu’au camp militaire sans oublier l’habitation imposante idéalisé par le rêve américain, il y en a pour tous les goûts. Et il faudra également jouer avec l’espace de ces environnements, sachant que certains peuvent avoir un sous-sol et un étage voire plusieurs. Plus vos tentatives de faire peur aux habitants réussissent, plus l’ambiance devient malsaine, augmentant par là même votre taux de plasme, nécessaire pour utiliser des pouvoirs plus puissants.
Là où cela se corse, c’est que certains mortels peuvent s’avérer dangereux, notamment les sorcières et les médiums. Ces derniers détectent votre présence dès que vous aurez fait appel à vos compétences et seront à même de se défendre lors de prochains assauts voire de répliquer et de faire très mal. Il faudra alors envoyer votre troupe dans les limbes, les rendant indisponibles une trentaine de secondes, pour leur refaire une santé. Le style des personnages ainsi que l’esthétique des environnements frappent immédiatement par leur ressemblance avec un grand classique du monde vidéoludique : les Sims. A l’instar de ces derniers, les humains s’expriment par un système de bulle dans lequel un petit avatar désigne l’objet qu’ils ont en leur possession ou l’action qu’ils s’apprêtent à effectuer. Chaque humain a peur d’un fantôme bien spécifique dont l’intervention doublera les dégâts sur ce dernier. Problème, ces derniers se contentent simplement de hurler, de partir en courant ou encore d’agir de façon totalement irrationnelle. Ce manque d’expressivité rend très vite fastidieuse la tâche de découvrir par soi-même la phobie de chacun
Un jeu sorti d’outre-tombe !
Il est toujours dommage qu’un concept avec un fort potentiel soit littéralement massacré et si le gameplay avait été plus solide, on aurait peut-être mis de côté les défauts de sa réalisation. Mais Ghost Master n’en est pas à son coup d’essai. Il est effectivement sorti en juin 2003 sur PC et les développeurs auraient pu mettre à profit tout ce temps pour tirer les leçons de leur échec précédent. En un sens, Ghost Master réussit son pari : il fait peur ! Il est effectivement très effrayant qu’en 2005 de tels titres sortent des studios de développement.