Test Forza Horizon 4 : l'élégance à l'anglaise (PC, Xbox One X) sur PC
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Avec Forza Horizon 4, Playground Games s'établit un peu plus comme le taulier du jeu de course accessible (peut-on vraiment encore parler d'arcade compte-tenu de la qualité de la physique ?), et prouve qu'il n'a plus rien à apprendre de Turn10. C'est peut-être même la structure de Dan Greenawalt qui devrait aller jeter un œil sur ce qui se fait de l'autre côté de l'Atlantique. Si vous cherchez un bon jeu de voitures, et que vous n'avez pas investi dans un volant/pédalier, n'hésitez pas, Forza Horizon 4 est sans aucun doute ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle, sachant que novices comme pilotes exigeants pourront y trouver leur compte. Avec la masse hallucinante de contenu, qu'il s'agisse d'épreuves ou de véhicules, le jeu propose une durée de vie incroyable, sans compter sur la plus-value multijoueur. On regrettera tout de même le choix du Royaume-Uni qui ne fait vraiment pas voyager les joueurs européens, ainsi que la map un peu chiche qu'on apprend un peu trop rapidement à notre goût. Malgré tout ce qu'on pourra reprocher, le roi garde sa couronne, et les joueurs PC et Xbox peuvent continuer à profiter d'un des meilleurs jeux de courses arcade.
- Physique de très bonne facture
- Contenu pléthorique
- Personnalisation des voitures, esthétique et mécanique.
- Bande-son qui claque avec moult radios
- Graphiquement joli
- Les saisons qui influent sur le grip (surtout l'hiver, et à condition de virer l'antipatinage)
- Système de dégâts poussé (une fois activé)
- Le Royaume-Uni, pas très dépaysant
- Une map relativement réduite (on connaît rapidement toutes les routes)
- Le Fast-Travel très limité
Faisant figure d'outsider, voire même de disciple de Turn 10, Playground Games s'est forgé en trois opus une réputation diablement solide. Peu de studios peuvent en effet raconter que leur série est passée, en l’espace de trois épisodes à peine, du statut de rookie à celui de taulier incontesté du jeu de bagnole orienté arcade. Après avoir effacé Need For Speed, et toutes les autres séries qui pensaient rivaliser, Playground a attaqué ce quatrième opus avec un sacré pression. Il peut en effet être aisé de se reposer sur ses lauriers, mais la marque des grands étant de continuer à distribuer des baffes, opus après opus, les développeurs britanniques se sont mis au travail d'arrache pied pour nous concocter Forza Horizon 4. Il s’agit d’un épisode bourré de nouveautés, et qui vise encore une fois à tuer la concurrence. Que valent les routes anglaises à travers les quatre saisons ? Réponse dans notre test.
Après la traditionnelle étape de création d'un avatar, bien simplifiée par le système qui récupère les données de votre compte Xbox, Forza Horizon 4 plonge le joueur dans la nouveauté, avec une petite course qui va nous faire traverser les saisons de l'année. Un été traversé à fond de train au volant d'un sportive, puis l'automne en voiture de rallycross à courser des motocross, avant un hiver en trophy truck et un finish de folie au volant d'un McLaren Senna. Ces évènements diront sans doute quelque chose aux plus fans d'entre vous, et c'est normal : il s'agit de la démo qu'on avait pu prendre en mains lors de l'E3 2018. Comme dans l'ancien opus, tout le jeu se base sur la récolte de fans qui vont faire gonfler votre jauge d'influence, boostant au passage votre niveau de pilote et votre street crédibilité sur les serveurs. Ce système de saisons, il est un peu confus au début. En fait, lors des premières heures de jeu, et alors qu'on tente d'obtenir notre bracelet pour le Horizon Festival, les saisons vont s'enchainer en fonction de nos progrès. Mais une fois le fameux sésame obtenu, et une fois nos roues posées sur un serveur officiel, rempli de joueurs, la saison sera définie en fonction du serveur, il ne sera pas possible d'avoir une quelconque influence dessus. Pourtant, loin d'un simple skin pour décorer la campagne britannique, les saisons vont avoir un impact assez drastique sur le pilotage. L'été, forcément tout ira bien, et cette saison sera la première à nous accueillir dans l'univers du jeu. L'asphalte chaud fait coller les pneus, et la terre ferme offre un bon grip pour les épreuves en tout-terrain, tandis que la journée nous a même semblé durer plus longtemps. À contrario, en hiver, les choses seront horriblement plus complexes. Les routes seront la plupart du temps humides (dans le meilleur des cas), voire trempées, givrées, ou carrément couvertes de neige lorsqu'on s'aventure plus loin des grands axes.
REINE OU QUATRE SAISONS ?
Entre ces deux extrêmes, on trouvera le printemps et l'automne, qui sont finalement assez similaires. Bien que visuellement on puisse identifier chaque saison du premier coup d'œil, la difficulté nous a semblé pour le moins égale. Royaume-Uni oblige, les printemps sont comme les automnes : pluvieux, même si certaines éclaircies peuvent percer. Sur route sèche, on pourra attaquer sans arrière-pensée, mais après une ondée, ou lorsque la pluie s'invite dans un évènement, le grip s'en trouvera modifié (même si le changement n'est pas radical). Le plus gros écueil de ces saisons sera finalement à chercher du côté des courses sur terre, où la gadoue et les flaques viendront ruiner votre vitesse et vos trajectoires. Comme seul le hasard va pouvoir décider de la saison, et que toute la carte y est soumise, il va falloir absolument adapter son style de pilotage. Car oui, sous ses dehors arcade, Forza Horizon 4 peut (ou pas selon vos goûts) se révéler être un redoutable jeu de course. En effet, la physique est clairement dans le haut du panier, et les innombrables options de difficulté vont permettre à tous de s'amuser. Sur ce point, Playground conserve le système de Forza, et va octroyer une récompense pécuniaire de plus en plus élevée si vous choisissez de vous compliquer la vie. Chaque aide au pilotage désactivée fait grimper la cagnotte, et opter pour des adversaires plus fort fait carrément exploser les profits. On a vraiment apprécié ce système, où les joueurs qui décident d'en découdre en boîte manuelle et sans aide au pilotage ont ainsi une vraie motivation à le faire, au delà du challenge personnel. N'ayons pas peur des mots, Forza Horizon 4 est un jeu réellement formateur, et il sera une excellente base pour mener un joueur novice de l'arcade absolue vers la simulation la plus pointue.
BRIAN IS IN THE GARAGE
Le jeu propose d'ailleurs une offre assez intéressante, même pour les joueurs férus de titres plus sérieux. Le système de dégâts est ainsi vraiment bon (même si permissif), et une fois activé, il ne sera plus question de défoncer les murets de la campagne anglaise pour récupérer des followers, ou pour rattraper une trajectoire un peu foireuse. On en profite pour signaler au passage que le système ne semble pas avoir évolué depuis Horizon 3, car la quantité d'influence engrangée ne varie pas en fonction de la difficulté. Les novices qui pilotent en tout automatique pourront donc afficher un gros niveau aussi vite que les pros du talon-pointe, ce qui nuit forcément un peu à la pertinence de ce système. Toujours dans cette optique formatrice, Horizon propose un système de réglages de la voiture très abouti, ainsi qu'un système communautaire qui permet à chaque joueur de partager ses réglages. Les novices qui veulent ainsi améliorer leur voiture, mais sans prendre le risque d'empirer les choses, peuvent donc aller se servir dans l'immense banque de donnée disponible. Cet amour de la mécanique on le retrouve aussi au niveau des améliorations qu'on peut apporter à chaque véhicule. Comme à la grande époque de Gran Turismo, il est possible de modifier moult pièces mécaniques afin d'améliorer les performances de notre bolide, sachant qu'à chaque fois, il s'agit de pièces venant de chez des préparateurs reconnus, ou directement du département compétition des marques. On peut ainsi acheter une 205 T16 série 200 et la transformer en une machine taillée pour Pikes Peak, ou faire évoluer sa R5 Turbo2 en une réplique de la Maxi de Jean Ragnotti.
Vous l'avez compris, plus qu'un jeu de voiture arcade lambda, le titre de Playground est une véritable ode aux voitures, avec une sélection de bolides qui impose le respect tant elle a été fait avec goût.
Ceux qui ont la collectionnite aigue vont pouvoir s'en donner à cœur joie, car Forza Horizon 4 propose pas moins de 456 voitures différentes, entre les modèles disponibles au catalogue, les évolutions, et les véhicules cachés sur la map. Bref, vous l'avez compris, plus qu'un jeu de voiture arcade lambda, le titre de Playground est une véritable ode aux voitures, avec une sélection de bolides qui impose le respect tant elle a été fait avec goût. De nombreux modèles mythiques sont présents, et ceux qui ne sont pas passionnés de sport auto y trouveront leur compte avec les voitures de James Bond, ou même le Warthog de Halo qui fait son grand retour. Avec autant de voitures, il va falloir de quoi s'occuper, et là aussi, Froza Horizon 4 fait le show. Le jeu propose une multitude d'activités, avec des épreuves qui sortent de partout, proposant de la course sur route, des streetraces, du cross country, des circuits de terre, du drag, j'en passe et des meilleures. On disposera même de missions scénarisés, qu'il s'agisse des épreuves horizon - dans lesquelles on devra prouver que la voitures est plus efficace que nombre d'engins farfelus (du train à l'avion en passant par l'aéroglisseur) - ou de la carrière de cascadeur pour le cinéma qu'on entreprendra. Il faut bien sûr ajouter à tout ceci les interactions entre joueurs, et les activités multi auxquelles on pourra prendre part. Hormis des courses à plusieurs en groupe, on pourra s'adonner à de nombreuses activités d'arène, comme le capture the flag ou bien d'autres modes de jeu. Afin d'habiller le tout, Playgorund Games se la joue GTA et nous propose plusieurs stations de radio avec une programmation pour le moins éclectique, qui va de la musique classique au métal en passant par l'électro ou même la bass. Si on y trouvera forcément de quoi agrémenter ses balades dans le paysage britannique, c'est finalement cet environnement qui s'avère la plus grosse déception du jeu.
LE JOYAU DE LA COURONNE
Alors qu'on attendait le Japon et ses routes de montagne, Playground a décidé de rendre hommage à la mère-patrie avec une map qui mélange plusieurs éléments de la Grande-Bretagne. On y trouvera des plaines remplies de moutons qui sentent le Pays de Galles, tandis que les montagnes nous font furieusement penser aux Highlands d’Écosse, surtout que la plus grosse ville de la carte se trouve être Edimbourg. Malheureusement, la destination n'est pas vraiment exotique, et après l'Australie de l'épisode précédent, on a du mal à apprécier ces paysages assez communs pour nous. Pire, la map n'est finalement pas gigantesque, et face à la pluie d'épreuves, on finira souvent par connaître la plupart des virages du jeu. C'est d'autant plus vrai que Forza Horizon 4 n'autorise le fast-travel qu'entre vos propriété et le QG Horizon, sachant qu'il faut payer à chaque fois (cela peut devenir gratuit en trouvant tous les panneaux cachés). Le résultat c'est qu'on va beaucoup voyager, ce qui va accentuer notre connaissance des routes. Finalement, seul le cross country échappe à cette règle en nous faisant foncer à travers champs. Le Royaume-Uni est probablement l'un des rares points négatifs du jeu, qui s'offre par ailleurs une technique très aboutie, des graphismes jolis et une optimisation PC au poil.