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On vous a évidemment réservé le meilleur pour la fin. La localisation française est bâclée et le titre n’est pas capable d’afficher n’importe quels caractères spéciaux, notamment les accents, ce qui est évidemment problématique. Bref, depuis trop d’années déjà, la série semble vivre dans l’ombre de l’épisode qui l’a propulsé sur le devant de la scène, à savoir Formula One 97. La prochaine étape se fera sur les consoles next gen' et espérons que cela lui fasse le plus grand bien.
- Les licences officielles
- Aliasing impressionnant
- Réalisation chaotique
- Localisation française bâclée
- Conduite imprécise
Le règlement inhérent à la Formule 1 a connu quelques remaniements cette année afin de rendre la compétition plus équilibrée entre les différentes écuries. Si on retrouve bien les marques de ces modifications dans le jeu vidéo, on aurait préféré que les développeurs en profitent pour repartir sur de nouvelles bases.
La cinématique d’introduction reflète parfaitement l’état d’esprit du titre. Lancée par une musique envoûtante de Muse et auréolée d’une réalisation impeccable, les développeurs ont trouvé le moyen de mettre en valeur la poitrine dénudée et généreuse d’une jeune femme, les soirées arrosées sur la croisette et une voiture dans une soufflerie. S’il fait tout dans le style, Formula One 05 passe complètement à côté de la plaque.
Qui mieux que Renault peut entretenir votre Renault ?
Pourtant, Formula One 05 cherche dès le départ à soigner les apparences. Et si le choix parmi les avatars disponible est plutôt maigre, le titre intègre le tout nouveau système Cameo que l’on devrait voir se généraliser dans la plupart des productions d’ici peu. Grâce à ce dernier et pour peu que vous possédiez l’EyeToy, la petite caméra USB de Sony, votre tête sera modélisée au bout d’une dizaine de minutes et affichant un résultat bluffant. Toutefois, cela ne reste qu’un détail et particulièrement dans les jeux de courses automobiles dans la mesure où les pilotes n’enlèvent que trop rarement leur casque. Et des incohérences comme celles-ci, Formula One 05 les accumulent par paquet de douze. Le public est parfois tout simplement absent mais on voit néanmoins les fumées rougeâtres des fumigènes s’échapper des gradins. Les stands "interactifs" nécessitent systématiquement d’appuyer sur la même séquence de touches et l’on ne peut s’y rendre compte une fois que l’arrêt est planifié avant le départ de la course, ce qui n’est pas très pratique si l’on a loupé l’entrée au stand ou en cas de problèmes techniques. Si rendre le jeu accessible aux débutants n’est certainement pas un mauvais choix, tout est poussé à l’extrême ici et on ne compte plus les différents assistants au pilotage sans parler de la fameuse ligne colorée au sol qui indiquent les meilleures façons d’aborder les trajectoires. C’est bien simple, il suffit de rester appuyé sur la touche sur la touche d’accélération et de bouger mollement le stick analogique pour que l’intelligence artificielle corrige la moindre de vos erreurs et ajuste votre vitesse. Il convient donc de désactiver rapidement toutes ces options inutiles pour pouvoir profiter pleinement des sensations de la conduite. Mais là encore, Formula One 05 est poussé à la faute et le gameplay finit toujours par lorgner vers l’arcade. En effet, s’il respecte à la lettre certaines lois de la physique, certains comportements sont trop exagérés ou au contraire ne sont pas assez marqués et la gâchette beaucoup trop sensible s’annonce responsable de la plupart des sorties de route.
Michelin, des pneus pour durer
Et ce n’est certainement pas la réalisation chaotique qui va rehausser le niveau. Si les voitures ressemblent à peu près à quelque chose, les différents tracés manquent cruellement de profondeur. Et que dire du fameux rituel du podium où les pilotes s’arrosent généreusement de champagne ? On voit presque au travers des bonhommes et la mauvaise gestion des collisions leur permet de rentrer l’un dans l’autre. Mais la palme revient avant tout de même à un aliasing encore inégalé sur PlayStation 2. Etant donné qu'il n’y a pas un point pour rattraper l’autre, la bande sonore taille ainsi dans l’ordinaire. Si Muse assure à lui seul le show lors de l’introduction, on ne retrouve qu’après que le son unique et monotone des moteurs. Même chose pour les commentaires qui sont d’une morosité sans limite. Quant au reste, on retrouve les modes de jeux inhérents à un jeu de courses automobiles (parties rapides, championnat du monde, etc.) mais c’est surtout le mode "Carrière" qui attire le plus notre attention. Débutant comme pilote d’essai dans une écurie modeste, il faudra grimper les échelons pour acquérir un jour le titre convoité de champion du monde. Passionnant un temps, l’intérêt descend vertigineusement lorsque la boite email, la seule interface de ce mode, sature sous le nombre de mails reçus absolument identiques tout au long de la saison. Navrant. Et si on peut littéralement trouver dans les astuces dispensés en cours de jeu qu’augmenter le nombre de tour rallonge la durée de vie, ce ne sont pas les bonus anecdotiques qui vont encourager les joueurs à y consacrer plus d’une après-midi de leurs temps.