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Original, disposant d’un moteur physique jamais vu dans un jeu de course et ouvrant la voix à de nouvelles possibilités, FlatOut est une bonne surprise qui nous montre qu’une fois de plus il est bon d’innover dans chaque domaine. On regrettera toutefois un nombre limité de circuits et d’environnements qui font que le jeu se boucle trop rapidement (moins de 7 heures). Heureusement, le Live est présent et corrige un peu le tir en rajoutant de confortables heures de jeu qui ne sont pas de trop.
- Dégradation du véhicule …
- Environnement dynamique …
- … bref le moteur physique
- Compatible XBox Live
- Système de handicap
- Types de décors peu nombreux
Après une publicité politiquement incorrecte interdite de diffusion sur nos écrans, le premier jeu de voiture utilisant un moteur physique digne de celui du très attendu Half-Life 2 atterri sur nos machines. Simple gadget ou réelle innovation, la destruction massive et réaliste d’un décor apporte-t-elle réellement un plus au genre automobile ? On dirait bien que oui.
Du FPS dans mon moteur
Loin d’un Gran Turismo 4 ou encore d’un Forza Motorsport, FlatOut cherche plutôt ses inspirations du coté d’un certain Destruction Derby, ou dans une moindre mesure de Burnout 3. S’il est également ici question de courses sans règles et donc fatalement de crashs, le titre des studios Bugbear Entertainment puise son originalité, non pas dans les interactions avec les autres véhicules, mais plutôt dans celles avec tout ce qui vous entoure, du plus petit éclat de tôle restant sur la route aux échafaudages des chantiers, en passant par les pneus et autres tonneaux entourant la piste. Pour la petite histoire, le projet FlatOut est né durant l’E3 2003 lors de la diffusion des premières vidéos d’Half Life 2. Tout simplement bluffés par le moteur physique en démonstration, nos finlandais de Bugbear se sont alors dits : « Et si on intégrait un véritable moteur physique dans un jeu de course ? ». Si l’idée peut surprendre, on se rend rapidement compte avec le recul que ce type de moteur 3D n’étaient en effet jusque là utilisé que dans les jeux d’action, et majoritairement pour nos chers FPS. Le concept était donc lancé : faire un jeu de voiture avec des circuits destructibles où chaque élément aurait sa propre inertie, changeant ainsi la morphologie du tracé à chaque passage de véhicules. Pari difficile et pourtant relevé.
Ca passe quand ça casse
Exit les voitures classieuses et les grandes marques automobiles, un coup de peinture à la va vite sur ce qui peut faire office de véhicule et vous voilà parti. Ne vous embarrassez pas de néons et autres gadgets esthétiques, votre voiture ne va pas rester longtemps en l’état, le contraire eut été dommage. Confortablement assis (mais pas forcément pour longtemps) vous voilà donc parti à bord de votre engin, à arpenter des circuits improvisés en forêt, sur des chantiers de construction, des terrains gelés ou encore un village qui n’est pas sans faire penser à celui des Duke of Hazzard. Vous pourrez même faire quelques ‘pauses’ entre deux sur de vrais circuits pour faire cracher votre moteur dans de meilleures conditions. A l’exception de ce dernier type de parcours, ce n’est pas la vitesse pure qui vous permettra de gagner, mais votre gestion des trajectoires et la bonne utilisation des objets environnants. A l’instar de Burnout 3, chaque véhicule de FlatOut dispose en effet d’une jauge de nitro qui se remplira avec une conduite dangereuse. Ainsi, chaque heurt avec vos concurrents, mais surtout chaque destruction ou déplacements des éléments du décor vous rapportera le précieux NO2 avec un seul mot d’ordre, plus y’a de dégâts, plus vite elle se remplira. Les courses étant en permanence extrêmement serrées, et le turbo s’écoulant en une poignée de secondes, vous serez donc amené à reproduire constamment vos actes de démolition. Le jeu est alors extrêmement tourné vers les collisions et on le comprend, les développeurs sont fiers de leur choix de moteur physique et comptent bien nous le faire voir. A vous donc de forcer le passage pour être le premier à détruire les pyramides de tonneaux ou les panneaux publicitaires jonchant les bords des circuits. Attention toutefois, non seulement votre voiture est victime de la même physique (pare chocs, portières, capot et autres pièces se détacheront en fonction de vos exploits), mais tout ce qui fera office de défouloir pour votre folie destructrice restera sur le passage comme autant d’obstacles à éviter au tour suivant. Les tonneaux joyeusement renversés rouleront alors sur la piste et en prendre sous une roue à pleine vitesse pourra vous faire prendre un envol inattendu vous faisant perdre de précieuses secondes. Pour peu que cela vous arrive à quelques virages de l’arrivée et c’est le drame. Vous aurez beau être premier pendant quatre tours en croyant distancer vos adversaires, ils ne seront jamais bien loin et la moindre erreur sur la fin vous sera fatale. Le système d’handicap du jeu veut en effet que vous soyez toujours au cœur de la course, à proximité des concurrents, mais quelle frustration de se voir doublé par trois véhicules en même temps à 50 mètres de l’arrivée après avoir incroyablement dominé l’ensemble de l’épreuve. Heureusement, si l’handicap est poussé trop loin dans les premiers niveaux (mode bronze), il semble s’atténuer au fur et à mesure du jeu, jusqu’à enfin pouvoir distancer un minimum les concurrents pour peu que vous ayez pris soin de booster votre véhicule.
The Jacky Touch
Un menu tuning complète donc le garage, mais n’y cherchez pas des néons et autres autocollants de décoration, ici pas de souci d’esthétique, mais uniquement de performance. Ultra simplifiée, le tuning vous permet en fait de changer différentes pièces, majoritairement mécaniques, pour améliorer les caractéristiques de votre engin. Vous pourrez alors gonfler le moteur, changer les suspensions et les pneus pour une meilleure tenue de route, ou encore renforcer l’habitacle pour éviter de voir votre pilote passer au travers du pare-brise au moindre impact. Relativement optionnel dans les premières heures de jeu, le garage deviendra rapidement une case indispensable à visiter pour oser espérer avoir une chance sur les dernières pistes, ou tout simplement pour améliorer vos scores sur les anciens circuits et ainsi cumuler les dollars indispensables pour ces modifications coûteuses.
Airbag et ceinture en option
Au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, vous débloquerez de nouveaux véhicules mais surtout de nouveaux modes, répartis en trois catégories. On trouve alors un mode survie purement tiré de Destruction Derby où vous devrez détruire aussi vite que possible l’ensemble des véhicules adverses, du stock car sur des anneaux de vitesse ou des circuits en huit boueux, et surtout, le point sensible du jeu soumis à controverse, le « rag doll » exploitant à outrance la défenestration du pilote à travers six mini jeux. L’indicateur de turbo se trouve alors remplacé par un indicateur d’angle d’éjection et la vitesse à laquelle vous vous fracasserez donnera la puissance du …jet. Volontaire ou non, le pilote ressemble plus à un pantin (d’où le doll de rag doll ?) et rapidement on prend le politiquement incorrect au second degré pour réellement s’amuser à faire traverser des cibles de fléchettes à notre chauffeur, le faire glisser sur une piste de bowling géante, ou encore lui faire atteindre des sommets dans une épreuve de saut en hauteur. Chacun de ses défis sera source de revenus pour une fois de plus upgrader la voiture et donc revenir sur chaque niveau pour améliorer encore et encore ses résultats.