Test Fist of the North Star : Ken's Rage 2 sur PS3 sur X360

Fist of the North Star : Ken’s Rage 2 est un grand classique du jeu vidéo : le croisement entre l’envie de rentabiliser une licence aussi culte que Ken le Survivant à un moment où la culture manga est à son firmament, et le manque d’ambition, de moyens, de temps dont a disposé le développement du jeu chez Tecmo KOEI. Le résultat est donc très logiquement assez proche du premier opus dans la forme : un Dynasty Warriors-like d’une tristesse absolue dans ses mécaniques de jeu et d’un niveau technique simplement insuffisant. Le mode "Légende" reprend ainsi la trame du manga avec fidélité et propose une série de missions qui se résument à traverser de minuscules niveaux, divisés en couloirs et en arènes. Dans chacune d’entre elles, le jeu nous impose de battre un certain nombre d’ennemis, un lieutenant ou un Boss, parfois avec un chrono. Niveau challenge on repassera, si ce n’est pour certains combats de boss dont la difficulté fort mal calibrée oblige le joueur à se concentrer pour placer ses esquives au bon moment. Mais une fois qu’on a compris que la santé de Ken se recharge en esquivant le combat, le jeu devient accessible à tous. Nos combattants disposent d’à peine quelques combos (à effectuer à l’aide de deux touches seulement) qui deviennent vite débilitant à effectuer et à entendre ("Atatatatata"). Seul problème : les coups perso et les prises ne servent pas à grand-chose en affrontant une masse de combattants, donc on reste sur les combos de base, histoire de pouvoir remplir sa jauge d’Aura et ainsi déclencher un coup spécial efficace.
 

La rage de vaincre ?

Retour en 1999 donc, et pas que sur le principe. Les décors sont vraient moches, surtout en 2013, et rappellent parfois les heures sombres de la PS2. Monochromes, sans imagination et parfois à peine en rapport avec le scénario, ils ne justifient leur existence que par la possibilité de les détruire partiellement (amateurs d’effets spéciaux, passez votre chemin) ou de les utiliser pour y trouver des projectiles (occasionnant alors un système de visée assez risible). Les groupes d’ennemis, eux, réussissent à toucher des sommets. Comme dans tout mauvais clone de Dynasty Warriors, ils disposent tous d’une apparence identique, de l’IA d’un bouchon de stylo BIC mordillé et couronnent cette belle performance par un spawn dégueu qui les fait tomber du plafond ! Bonus spécial pour le bug qui empêche de faire apparaître les quatre ennemis qu’il reste à battre pour compléter la mission, vous obligeant ainsi à recommencer et à balancer la manette par la fenêtre. Et même si la diversité des armes qu’ils peuvent employer (arbalètes, cocktails Molotov ou même des motos) constitue un léger bémol à cette médiocrité générale, elle ne constitue jamais une vraie menace pour votre vie. On l’aura compris, Fist of the North Star : Ken’s Rage 2 est à la ramasse techniquement et ce n’est pas la qualité de la modélisation des héros qui pourra rattraper le carnage. Le point de non-retour est atteint avec les temps de chargement honteusement nombreux et longs sur Xbox 360, du genre à aller se faire un café entre deux missions.

On l’aura compris, Ken’s Rage 2 est à la ramasse techniquement et ce n’est pas la qualité de la modélisation des héros qui pourra rattraper le carnage.

 

Alors pourquoi donc Ken’s Rage 2 peut-il valoir le coup ? La question serait plutôt "pour qui ?". En effet, Tecmo KOEI vise essentiellement les fans avec ce deuxième épisode qui pourrait bien les contenter. D’abord par l’exhaustivité du mode "Légende", qui devrait vous occuper plusieurs dizaines d’heures, une trentaine vraisemblablement, en parcourant le scénario de la série depuis la rencontre entre Kenshiro et Batt jusqu’à la victoire de l’Héritier du Hokuto sur Kaioh. Une fidélité qui se retrouve, dans les grandes lignes, dans la trame du mode "Légende". Ken n’est d’ailleurs pas le seul personnage jouable puisqu’on peut incarner une vingtaine de combattants aux styles vraiment différenciés, même si certains risquent d’être négligés par les joueurs à cause de leur manque de maniabilité et d’efficacité au combat… Le système de progression du Héros, s’il n’a rien de vraiment original ni d’exigeant, a au moins le mérite d’être là. Idem pour la gestion des Parchemins, à aligner de la meilleure des façons dans les cinq slots afin de bénéficier de bonus combinés. Le mode "Rêve", qui permet de faire jouer des histoires alternatives à nos héros, peut également prolonger l’expérience, même s’il pâtit des mêmes problèmes que le reste du jeu. Autant vous dire que malgré ce contenu étoffé, le résultat n'est pas assez flamboyant pour intéresser les fans nostalgiques du dessin animé pas très regardants sur la qualité...