Test Fire Emblem Fates : quand l'Héritage s'obtient par la Conquête !
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- Oblige à tout planifier et à réfléchir chaque mouvement
- Le système de soutien/duo, inébranlable
- Le système de relations, aux multiples dérivées
- Toujours aussi addictif
- La micro-gestion du Château
- Contenu colossal
- Les mélodies enchanteresses
- La localisation soignée
- Une difficulté qui sait s'adapter
- La 3D qui commence à vieillir
- L'absence de doublages japonais
- Le prix des DLC, qui part mal...
- On aurait aimé un poil plus de renouvellement
Fire Emblem Awakening est considéré, à raison, comme l'un des meilleurs titres de la 3DS. Son intérêt n'est d'ailleurs que renforcé par le fait que son genre est sous-représenté sur la portable de Nintendo. Pas étonnant donc de voir Intelligent Systems lui donner une suite. C'est plutôt le format de cette suite qui pourrait surprendre. Voici donc Fire Emblem Fates, et ses deux versions : Héritage et Conquête. On pense immédiatement à Pokémon, mais on est ici sur quelque chose de très différent. Si les versions binômes de la série de Game Freak racontent à chaque fois la même histoire, ici, les scénarios des deux cartouches changent considérablement. Elles donnent sur un même arc narratif un regarde diamétralement opposé. En tant que jeune prince de la famille royale de Nohr, votre avatar va découvrir qu'il a été enlevé dans sa plus tendre enfance et qu'il appartient en réalité à la lignée du royaume adverse, Hoshido, avec lequel Nohr est en guerre. Après quelques missions d'introduction et de tronc commun, vous devrez donc suivre le voie correspondant à votre version du jeu (Héritage ou Conquête) : demeurer fidèle à Nohr et votre famille d'adoption, ou rejoindre Hoshido et vos origines.
DE L'AUTRE COTÉ DU MIROIR
Suivant votre cartouche, vous aurez donc un point de vue différent sur le même conflit. L'astuce, c'est que pour la moitié du prix de la version boîte, vous pouvez vous offrir le deuxième scénario en dématérialisé. Mieux : un troisième récit, Révélations, destiné à combler les zones d'ombre des deux précédents, est également disponible sur l'eShop. On pourrait crier au scandale, trouver cette pratique particulièrement retorse. Mais, à vrai dire, chaque version propose en plus des missions communes d'introduction, une vingtaine de chapitres qui lui sont propres. Les unités changent, les maps changent et la difficulté aussi. Héritage se destine en effet aux nouveaux venus tandis que Conquête ajoute des contraintes pour les habitués (moins de Défis secondaires pour faire grimper vos unités, moins d'or à récolter). Sachant qu'on peut aisément passer entre 50 et 120 heures sur une seule version, l'investissement vaut le coup. Ce qui est beaucoup moins le cas en revanche des autres DLC, qui sont partis pour être dans une catégorie de prix assez haute. Idem pour certains anciens personnages, proposés gratuitement dans Awakening et dont il faudra posséder l'amiibo ici.
PLUS ACCESSIBLE
Une fois sur le champ de bataille, Fire Emblem Fates ressemble à s'y méprendre à son aîné. Il repique ainsi le système de duo et de soutien, qui avait fait son originalité. Quelques nouvelles unités viennent s'ajouter à la liste considérable de celles qui existaient déjà. On pense en particulier à celles du clan Hoshido, très orienté ninjas et samouraïs. Les veines dragunaires font aussi leur apparition. Elles permettent de déclencher, avec les membres de la famille royale, différents événements contextuels sur le champ de bataille. Un petit plus sympathique auquel il faut accorder de l'attention. Le triangle des armes se fait désormais par familles de deux, et seuls les bâtons peuvent se briser à l'usage. Des concessions et simplifications que l'on retrouve dans la gestion de la mort permanente des personnages, inhérente à la série d'Intelligent Systems. Les débutants peuvent en effet choisir de voir leurs héros vaincus revenir en fin de mission, ou même en fin de tour ! Pratique pour s'acclimater au gameplay de la saga, mais aussi très gênant pour en saisir tout l'enjeu. Encore une fois, c'est la pression de perdre un de ses hommes qui vous oblige à anticiper, à calculer chaque coup avec un ou deux temps d'avance. Car l'IA vise très souvent juste et exposer, ne serait-ce qu'un peu, une unité faible est le meilleur moyen de l'envoyer au casse-pipe. Sachez toutefois que les difficultés supérieures offrent un challenge à la hauteur de la renommée de la série.
Le château est un des éléments-clés du versant online de Fire Emblem Fates.
Les plus grosses nouveautés arrivent plutôt dans l'arrière-boutique, avec la micro-gestion de son propre château. Entre les missions, vous pouvez construire et améliorer plusieurs bâtiments qui vous permettront d'agrandir votre troupe et de la customiser. La prison, par exemple, accueillera les ennemis capturés sur le champ de bataille par les héros disposant de la capacité adéquat, le temps de les convaincre de vous rejoindre (même par la force de l'argent). L'Einherjar vous permettra de recruter de puissantes unités annexes. Et les boutiques serviront à l'amélioration de votre équipement, dont la gestion demeure toujours terriblement foutraque. Mais le château sert aussi à l'approfondissement des relations entre les personnages, qui est toujours au centre du gameplay de la série. Votre avatar pourra ainsi inviter à tour de rôles certains de ses camarades dans sa chambre pour passer un peu de temps avec lui ou elle. Cela s'ajoute à la gestion classique des liens entre personnages, qui se resserrent toujours durant le combat. A noter d'ailleurs que les mariages homosexuels sont enfin autorisés dans le jeu, ainsi que les unions entre frères et sœurs. Enfin, le château est un des éléments-clés du versant online de Fire Emblem Fates. Grâce au StreetPass, vous allez pouvoir visiter, attaquer d'autres forteresses et défendre le votre face aux armées d'autres joueurs. Une bonne raison pour planter de temps à autres des constructions à vocation défensive et stratégique au cœur de votre baraque.
OÙ EST LA VO ?
La réalisation de ce nouveau triptyque en est peut-être le seul vrai parent pauvre. Elle reprend peu ou prou celle d'Awakening, qui a tout de même trois ans, et qui déjà à l'époque ne brillait pas par sa modernité. Les cinématiques sont toujours aussi magnifiques et la direction artistique, dotée de ce trait si fin qui rend le jeu élégant, se fait à nouveau remarquer. Cependant, la 3D pure, qui sert à la résolution des combats et à certaines phases de la narration, commence doucement à piquer les yeux et mériterait un sérieux coup de jeune. Mention spéciale tout de même à la bande-son aux mélodies réellement envoûtantes, qui vous trottent dans la tête pendant des heures et donnent au jeu une identité très particulière. Dommage que nous n'ayons pas eu droit cette fois au doublage japonais, sur lequel a été calquée la synchro labiale des quelques cinématiques.