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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Fire Emblem Awakening
- Un scénario épique et complètement prenant
- La BO aux tons originaux
- Des personnages attachants...
- ... que l'on ne veut pas perdre!
- Une durée de vie colossale
- Les systèmes de soutien et de duo
- Tactiquement au top
- Les anciens persos en DLC
- Carrément addictif
- Un inventaire un peu bordélique
- Aurait pu faire mieux visuellement
Bien caché derrière son PEGI 12+, Fire Emblem Awakening se révèle être en effet un jeu carrément velu, difficile à approcher, comme tout bon représentant du genre T-RPG. Même le scénario, simpliste à première vue, se transforme assez rapidement en une version miniature de "Guerre & Paix". On y incarne un jeune homme amnésique enrôlé dans la troupe de Veilleurs du prince Chrom d’Ylisse, dont le royaume va rapidement se retrouver en conflit avec son voisin Plegia. Avant de plonger dans une guerre bien plus importante. Troubles de la mémoire, complots, trahisons : tous les ressorts narratifs classiques du jeu de rôle japonais sont en place dans ce Fire Emblem Awakening qui réussit toutefois le tour de force de ne pas sentir le réchauffé. La preuve qu’on peut faire du neuf avec du déjà-vu, grâce à une intrigue prenante, bien ficelée, soutenue par une bande-son exceptionnelle et pour le coup originale, et des personnages hauts en couleurs, littéralement placés au cœur des mécaniques de jeu. Si Fire Emblem prend la forme d’un tactical classique (avec des cases, du leveling, des classes, etc.), pas question ici de jouer avec des bataillons de trouffions lambdas qu’on envoie au casse-pipes à la première occasion sans en avoir rien à carrer. L’armée que vous menez en tant que stratège militaire aux côtés de Chrom se constituera au fur et à mesure du jeu de personnages uniques, qui vont rendre le récit plus vivant grâce à leurs différentes personnalités. Une particularité qui va également servir astucieusement le gameplay du jeu. Les dizaines de héros et d’héroïnes qui vont se joindre à l’héritier d’Ylisse durant sa quête vont en effet tisser des liens qui vont avoir une grande influence sur le cours des batailles et à plus grande échelle sur l’histoire.
Brothers in Arms
Malgré l’indépendance de chaque personnage, il faudra tout de même penser collectif (pour les amateurs de ballon rond). Durant les batailles, Fire Emblem Awakening permet à chaque unité d’offrir son soutien à un allié sur une case adjacente, ce qui peut aller du simple bonus à la protection, voire à un combo d’attaques ou de contre-attaques. La qualité de l’intervention varie en fonction de la qualité de la relation entre les deux unités, notée de C à S. Cette feature implique de nouvelles possibilités tactiques dans la mesure où la mise en place de certaines formations, s’appuyant sur des lignes de personnages se soutenant mutuellement, pourra vous donner l’avantage. Par ailleurs, l’offensive passe de nécessité à option, puisqu’une simple paire d’unités bien tankées et avec une affinité élevée pourra tenir tête à plusieurs assauts en profitant simplement des bonus de contre-attaques. En parallèle, Intelligent Systems a mis en place dans Fire Emblem Awakening un système de fusion qui permet à deux unités de ne faire plus qu’une. La première devient l’unité principale tandis que l’autre la soutient, avec quelques bonus à la clé. C’est également très utile pour faire profiter un allié lent mais puissant d’une grande vitesse de déplacement (avec les montures ailées par exemple). Les développeurs ont cependant tenu à équilibrer tout cela avec des armées très souvent supérieures en nombre et qui peuvent donc facilement vous déborder si vous jouez trop la carte du bunker.
Non, l'eugénisme n'est pas réservé aux Spartiates et aux Nazis
Dans tous les cas, ces options tactiques supplémentaires permettent l’amélioration des relations entre vos héros à chaque collaboration, entraînant ainsi de meilleures performances martiales et ainsi de suite. Mais l’amitié dure plus longtemps que les combats. Vous pouvez assister au resserrement des liens entre vos protagonistes, via des petites discussions ponctuelles à la caserne qui en dévoilent un peu plus au passage sur la personnalité de chacun. Le jeu va même plus loin et pousse son concept jusqu’au bout : mariages et naissance sont de la partie. Un petit peu d’eugénisme ne faisant pas de mal, c’est à vous de trouver les unions les plus fructueuses afin d’enrôler les bambins aux qualités les plus développées, héritées bien entendu de celles de leurs parents. Vous l’aurez deviné avec cette histoire de gap générationnel, Awakening promet des dizaines et des dizaines d’heure de jeu rien qu’avec son scénario principal. L’addition monte encore avec les DLC dans lesquels on peut récupérer des anciens héros de la série et les missions annexes qu’il est possible d’accomplir à tout moment simplement en se rendant à un certain point de la carte pour récupérer bien souvent des personnages supplémentaires ou encore augmenter le niveau de ceux qui seraient restés un peu à la traîne. Mais le vrai challenge qui garantit une certaine rejouabilité, c’est de tenter de garder tout sa troupe en vie jusqu’à la fin de l’aventure. Car Fire Emblem conserve sa petite spécificité : les personnages abattus sur le champ de bataille ne reviennent pas comme par magie une fois la mission terminée ! Les développeurs jouent toutefois la carte de l’accessibilité avec cet épisode en proposant un mode Débutant qui ôte cet obstacle particulièrement gênant pour les novices. Mais on ne saurait assez vous conseiller de jouer en mode Classique, ne serait-ce que pour l’enjeu.
Fire Emblem conserve sa petite spécificité : les personnages abattus sur le champ de bataille ne reviennent pas comme par magie une fois la mission terminée
Intelligent Systems et Nintendo réalisent donc presque le grand chelem avec Fire Emblem Awakening. Oui, il y a quand même deux ou trois bricoles qui gênent un petit peu la quête de perfection, à commencer par une réalisation un peu paresseuse. On sait que la 3DS n’a pas le potentiel visuel d’une PlayStation 3, mais on peut quand même regretter que les développeurs n’aient pas su ou pu faire un peu mieux. Le moteur 3D, qui sert notamment à la résolution des combats, demeure très correct mais cumule les approximations graphiques et reste en dessous d’Ocarina of Time par exemple. Idem pour la carte du champ de bataille qui, en plus d’offrir des sprites franchement petits, aurait pu être plus fouillée. Mention spéciale tout de même pour les magnifiques cinématiques en cel-shading dont on se délecte à chaque fois. Enfin on regrettera le côté un petit peu fouillis de l’inventaire et même de la gestion (achat, vente, forge) des objets et des armes, dont il faut bien plusieurs heures de jeu pour comprendre le fonctionnement. Ces légers défauts n’enlèvent cependant pas à la grande qualité de ce titre qui se pose de manière un petit peu inattendue comme un des meilleurs de la 3DS à ce jour, pour peu que vous ayez la volonté de passer au-dessus d’un premier contact un peu rude.