Test Fire Department Episode 3

Les jeux de stratégie prennent les formes les plus variées. On peut se retrouver à la tête d’orques mal léchés, de space marines, de soldats du débarquement. Bien que très différents, tous ces jeux ont un point commun : ils vous permettent de mettre hors d’état de nuire des elfes, des robots ou des allemands. Fire Department Episode 3 est un jeu de stratégie mais il a la particularité de vous permettre d’affronter un terrible ennemi : le feu. Celui-ci s’avère en effet bien moins prévisible que tous les types d’ennemis précités. Du point de vue du développeur, c’est exceptionnel : cela permet de scripter à mort des missions sans que cela ne gène personne tout en apportant un suspense haletant. Fire Department Episode 3 n’est pas très éloigné de ses prédécesseurs. Néanmoins, il est bien plus prenant grâce à des missions plus ambitieuses.

Chaud devant

En fait, ce que vivront les pompiers de Fire Department Episode 3 semble assez proche du quotidien d’un certain Jack Bauer. Mis à part le fait que les héros ne soient pas là pour mettre des balles dans la tête ou torturer l’ennemi. En gros chaque mission met le joueur face aux plus grandes peurs de ce début de siècle : incendie dans deux aéroports, dans une usine chimique, dans une centrale nucléaire, dans une immeuble parisien ou le tunnel sous la Manche ! Mais le joueur aura droit également à de plus classiques incendies de forêt, en ville, en prison. Les mécanismes du jeu s’avèrent hautement stratégiques. Pour plusieurs types de feu, on trouve plusieurs parades. Tout d’abord, il y a les incendies classiques qui s’éteignent avec de l’eau. Mais le joueur sera souvent confronté à des dangers bien pires. Régulièrement, il sera amené à intervenir sur des sites industriels où les réserves d’essence et d’alcool provoquent des explosions en chaîne. Pour vous donner une idée de ce genre de situation, tout droit sortie des lois de Murphy, il suffit de voir le déroulement de la première mission. Elle se passe en Ukraine. Un gigantesque avion est présenté. Alors qu’il se trouve au hangar, un incendie éclate. Il faut en priorité secourir les gens. Malheureusement, les pompiers sur place ne disposent que d’eau. Ils ne peuvent donc éteindre la citerne qui se consume sous l’aile de l’avion qui a déjà pris feu à l’arrivée des secours. Après avoir dégagé un mécanisme, les ukrainiens peuvent mettre l’avion hors du hangar. Bien entendu, un ukrainien, ça fait pas trop gaffe à la sécurité ; il conduit donc l’appareil au dessus quelques camions citernes, eux-mêmes situés à proximité de bidons d’essence, pas loin d’une gigantesque cuve. Ce n’est qu’à ce moment-là que de nouveaux pompiers arrivent, équipés de mousse pour éteindre ces incendies particuliers. Pour devenir plus efficaces, les premiers pompiers peuvent remplir leur réserve de mousse après avoir purgé leur réservoir. Toutes les missions se déroulent à peu près de la sorte. Ajoutez à cela quelques bombes lors de certaines missions, un pompier pyromane, vous aurez une idée de l’optimisme qui règne dans les locaux de Monte Cristo, le développeur du jeu. On trouve également des incendies électriques. Pour ceux-là, il n’y a rien d’autre à faire que de couper le courant pour affronter le feu avec les armes traditionnelles. Ah, oui. On trouve également des incendies radioactifs, histoire de compléter la joie de vivre du développeur.

Fire in the hole !

Pour lutter contre cela, il faut des pompiers spécifiques, il ne suffit pas de vider l’extincteur. D’autres petits gadgets complètent la panoplie de la caserne : les chiens, qui retrouveront des victimes sous des décombres par exemple. Tous les pompiers éteignent les feux mais ils possèdent chacun des spécificités : l’éclaireur, équipé d’un grappin, pouvant franchir les murs, le médecin qui soigne les victimes, l’ingénieur qui s’occupe de tous les mécanismes. Pour chaque mission, il faut donc utiliser les compétences de chacun, et optimiser l’utilisation du matériel (la grande échelle, et les sirènes, quel régal, un vrai rêve d’enfant). Techniquement, le jeu tient vraiment la route. Si le joueur ne zoome pas trop, tout reste extrêmement mignon et détaillé. La carte pivote sous tous les angles et le gameplay est vraiment au point. Un petit bug par-ci par-là (un éclaireur qui reste coincé, rien de bien méchant). En ce qui concerne le pathfinding, un élément vital dans ce type de jeu, on trouve du très bon et du moins bon. Les pompiers font preuve d’une grande autonomie et se servent du meilleur chemin pour se ravitailler, dans 95% des cas. Cependant, il leur arrive de faire un aller-retour au camion de ravitaillement en traversant une pièce en feu. Il est donc fréquent que cela se transforme en aller simple. Le joueur doit donc prendre soin de surveiller tout le monde en cas d’incendies importants. Mais cela reste assez anecdotique. Et puis j’avais qu’à mieux placer mon camion.

Techniquement toujours, le seul reproche que l’on puisse réellement faire à Fire Department 3, c’est la longueur des temps de chargement. Non, ils ne dépassent pas les 5 minutes. Mais après une partie perdue, le programme recharge tout. Nous avons donc droit au temps de chargement, au briefing et à la cinématique de présentation qu’il est impossible de couper. Une temporalité inversement proportionnelle à la durée de vie du jeu. Deux ou trois essais grand maximum suffisent à passer chacune des missions (qui oscillent entre 20 et 40 minutes). La moitié se réussit du premier coup. C’est donc avec une grande surprise que l’on constate que l’on a atteint la dernière mission. On en redemande…