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- La réalisation des visages
- Le niveau des animations, toujours top
- La variété dans les frappes qui s'élargit encore
- Le rythme qui ralentit enfin
- Les coups francs indirects, oui !
- Ultra-complet en termes de licences
- Le mode Aventure, qui met enfin l'humain dans la balance...
- …mais qui demeure pourtant bourré de défauts !
- C'est devenu très compliqué de défendre
- Les appels trop sporadiques et trop scriptés
- On contrôle 11 joueurs, et pas une équipe...
- C'est loin d'être la révolution visuelle qu'on nous a vendue
- Le système de course et de placement sur coup-franc : une tannée
Passons donc sur ce qui est une évidence, sur ce qui a servi d'argument essentiel à la campagne promotionnelle d'Electronic Arts pour le jeu, sur la plus grosse prise de risque de ce nouveau FIFA 17 : la transition de l'Ignite Engine, moteur maison d'EA – décevant ou simplement destiné à être sacrifié depuis sa création – au Frostbite Engine de chez DICE. Oui, oui, le même qui fait désormais tourner Mirror's Edge, Need For Speed ou encore Battlefield. Économies, raccourcis de développement : les raisons de ce changement sont multiples mais le résultat est pour le moment mitigé, y compris sur FIFA. Visuellement, le jeu est très proche de son aîné, qui était lui-même très proche du sien. Le grain de l'image a légèrement changé, les ombres sont mieux définies et on a droit à quelques jeux de lumière sympathiques mais si on prend la big picture, difficile de se rendre vraiment compte de l'impact du Frostbite. En revanche, celui-ci donne sa pleine mesure sur les gros plans et les visages des joueurs, dont le niveau de réalisme a été ajusté depuis notre dernière preview (les traits et le grain de peau étaient alors beaucoup trop prononcés). Pas étonnant donc de constater que la réalisation préfère les zooms et les plans américains, surtout dans le tout nouveau mode Aventure, dont les cinématiques sont quand même loin d'être bluffantes...
FROM THE BOTTOM TO THE TOP
DES OBSTACLES SUR LA ROUTE
Côté gameplay, ce mode Aventure est là encore très irrégulier. Comme nous l'avons vaguement expliqué, vous allez devoir gérer l'aspect sportif et extra-sportif de la vie d'Alex Hunter. Le premier se traduit par des entraînements sous formes d'exercices techniques à réussir pour être dans les faveurs du coach, mais aussi par de bonnes performances les jours de match. A cette occasion, vous pourrez choisir de contrôler seulement Hunter en caméra Deviens Pro, ou bien l'ensemble de l'équipe. Toutefois, n'espérez pas jouer gardien ou milieu défensif : FIFA célèbre l'attaque, et vous ne pourrez choisir qu'un poste offensif. Sachez d'ailleurs que la customisation n'est pas du tout au rendez-vous. Scénarisation oblige, il est également impossible de changer l'apparence de votre jeune pousse. Pas le choix, on doit donc jouer devant, pour le strass et les paillettes, pour provoquer, déborder et marquer. Choisir de n'incarner qu'Alex est une sensation grisante, en dépit d'une caméra aux angles morts toujours aussi importants. Mais les obstacles sont ailleurs : dans l'intelligence artificielle adverse, dans celle de vos partenaires et dans le système de notation. En niveau Légende, vos opposants restent injouables, impassables et gardent le pied sur le cuir. Descendez un cran en-dessous et vous ouvrirez des failles à chaque accélération. Vos partenaires, eux, demeurent particulièrement frileux, voire carrément inoffensif, et on a parfois l'impression qu'il faut déclencher tous les mouvement à la mano.
Mais nous l'avons dit, FIFA reste tourné vers l'attaque. Les défenseurs ont ainsi vu leurs capacités diminuer drastiquement, au point qu'il est même devenu compliqué de défendre correctement.
Le problème, c'est évidemment que chacune de nos apparitions sur le pré est notée par le staff. Et que ces notes vont ensuite avoir un impact sur la carrière d'Hunter. Le barème, déjà utilisé dans le mode Deviens Pro, semble avoir été revu et affiné pour ce mode. On obtient ainsi des points supplémentaires avec certaines actions ratées mais positives : une frappe qui passe près du montant, une belle tentative de centre. Cependant, ce système présente encore des lacunes gênantes. Ainsi, il est très facile de faire remonter sa note en multipliant les passes en retrait toutes bêtes, sans rien faire. Mais le jeu sanctionnera à l'inverse un run risqué et dangereux à travers la défense pour peu qu'un défenseur ait touché le ballon, et même si vous obtenez un corner grâce à cela. Dommage de proposer uniquement les postes offensifs, mais de sanctionner chaque prise de risque ou, autre exemple, chaque tacle raté. De même, on se sentira parfois un peu puni par des coéquipiers à l'IA limitée ou inconstante – un joueur qui entame une course, puis l'arrête alors que la passe était partie… Quant à l'extra-sportif, il prend la forme de QCM durant les cinématiques. A chaque fois, trois propositions, correspondant à trois tempéraments censés faire évoluer le caractère d'Alex Hunter et donc le cours de l'histoire du jeu. Toutefois, les conséquences semblent se limiter à certains rares embranchements.
UNE EXPÉRIENCE INÉGALE
Voilà pour les deux plus grosses cartouches d'Electronic Arts sur ce FIFA 17. Le reste s'avère beaucoup moins révolutionnaire. En dépit du changement de moteur, les sensations de jeu demeurent ainsi très proches de ce à quoi la série nous a habitués. Certes, le rythme a ralenti pour se rapprocher de ce que propose PES aujourd'hui. Il vous faudra utiliser plus souvent la gâchette pour distribuer des passes appuyées et dynamiser un peu le jeu. Dans le même esprit, les attaquants sont désormais moins explosifs, il est plus difficile de prendre l'ascendant sur la vitesse ou la puissance. Et la protection de balle, retouchée pour être utilisée à tout moment y compris en sprint, devient un véritable atout. Mais nous l'avons dit, FIFA reste tourné vers l'attaque. Les défenseurs ont ainsi vu leurs capacités diminuer drastiquement, au point qu'il est même devenu compliqué de défendre correctement. On peine à les fixer sur la trajectoire de la balle, ils semblent toujours trop lourds ou pas assez, galèrent à imposer leur physique. Un attaquant qui protège sa balle avec son corps est devenu quasiment impossible à contourner pour un défenseur, ce qui entraîne de longues possessions de balle contre nature. Enfin, le principal défaut de ce FIFA, c'est quand même de ne faire valoir que des individualités. Là où PES redonne ses lettres de noblesse au collectif, au bloc-équipe, la simulation d'EA donne toujours l'impression d'agir dans son coin. Beaucoup de duels, peu de défense de zone. En attaque, les appels ne sont pas nombreux et semblent seulement se déclencher quand on amène le ballon dans certaines zones, de manière très scriptée.
La variété des frappes demeure également une des forces de la série, contrairement à son concurrent japonais, et EA a encore élargi le panel de tirs disponibles avec l'ajout des frappes à ras-de-terre.
Pourtant, tout n'est pas si sombre dans les sensations de jeu, même si on n'attendait quelque chose de beaucoup plus simu. Les joueurs ont beau être à nouveau inexplicablement bodybuildés, ils sont toujours admirablement bien animés. En forçant un peu les choses, on réussit parfois à construire des actions très sympathiques. La variété des frappes demeure également une des forces de la série, contrairement à son concurrent japonais, et EA a encore élargi le panel de tirs disponibles avec l'ajout des frappes à ras-de-terre avec deux pressions sur la touche X ou Carré. Une très bonne alternative, qui fait briller les meilleurs finisseurs et pousse les gardiens à la faute, rebonds oblige. Toujours au rayon des ajouts offensifs, FIFA 17 propose enfin un système de coup de pied arrêtés alternatif à celui que nous connaissons depuis des années. Il permet de choisir avec un curseur où déposer le ballon, avec un taux de précision proportionnel au talent du joueur. Idéal pour les corner et surtout pour les coups francs indirects, qui redeviennent enfin utiles. Difficile de faire autant de compliments au nouveau système de coup franc direct, qui vous permet de choisir le placement du joueur par rapport au ballon et l'angle de votre course. L'idée n'est pas forcément mauvaise mais le résultat impose une gymnastique assez désagréable.