Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test FEAR 3 sur PS3

Test FEAR 3
Les Notes
note F.3.A.R. 15 20 note multi-utilisateurs F.3.A.R. 4 5

Fidèle à ses ancêtres, en ce sens qu'il se montre toujours aussi nerveux et une nouvelle fois doté d'une intelligence artificielle convaincante, ce nouvel épisode de la série F.E.A.R. sait également marquer sa différence. Un peu plus porté sur l'action, un peu moins friand d'ambiances oppressantes et de coups de frayeur, il apporte surtout un mode coopératif plutôt intelligent. Selon qu'on incarne le Point Man ou Paxton Fettel, on ne vit pas exactement la même aventure et on ne profite pas tout à fait du même gameplay. Ajoutez à cela la présence de quatre modes multi plutôt originaux, et vous obtenez une bonne rejouabilité et une bonne durée de vie, malgré une campagne solo un peu courte. Une bonne surprise, donc !


Les plus
  • Coop asymétrique
  • Intelligence artificielle crédible
  • Modes multi originaux
  • Bonne rejouabilité
Les moins
  • Solo sans allié
  • Moins effrayant que les précédents
  • Campagne courte
  • Le "scoring" peut déplaire


Le Test

Bien qu'il perpétue une série plutôt prestigieuse, F.3.A.R. ne s'annonçait pas forcément sous les meilleures augures. Le visuel de la jaquette, assez raté, indiquait une direction artistique douteuse. L'embauche de John Carpenter pour réaliser des trailers, somme toute banals, trahissait un budget plus orienté vers le marketing que la production. Et surtout, le changement de studio de développement (on passe de l'estimé Monolith Productions au méconnu Day 1 Studios) pouvait laisser craindre le pire. Pourtant, le jeu s'avère finalement plutôt plaisant ! On vous explique tout de suite pourquoi.


La première bonne nouvelle concerne le scénario, qui prend directement la suite du deuxième épisode. Contrairement à ce qu'on pouvait redouter, le changement de développeurs et l'apparition de deux personnages jouables dans la campagne solo n'auront donc pas détourné la série de son droit chemin (comme ont pu le faire par le passé les extensions "alternatives" F.E.A.R. Extraction Point et F.E.A.R. Perseus Mandate). En contrepartie, l'histoire risque de paraître confuse aux joueurs qui ne connaitraient pas les deux premiers épisodes. Les rappels aux évènements passés sont brefs, et pas toujours explicites. Ce n'est pas bien grave : même le premier épisode proposait déjà un scénario relativement confus, dont on ne comprenait pas forcément tous les tenants et aboutissants du premier coup. L'important est de savoir que cette fois, on peut à la fois incarner le Point Man (le héros du premier F.E.A.R.) et Paxton Fettel (son frère décédé). La campagne solo s'articule en réalité autour de trois axes. Un joueur déconnecté devra dans un premier temps la parcourir en prenant forcément les commandes du Point Man. Chaque mission terminée pourra alors être rejouée avec Paxton. Mais le mieux reste encore de jouer en ligne et d'activer le mode coopératif. Dans ce cas, les deux joueurs incarneront chacun l'un des deux frères, pourront interagir l'un avec l'autre, et profiteront de scènes cinématiques enfin cohérentes. Car en solo pur, les développeurs ont fait l'impasse sur toute intelligence artificielle alliée. En effet, le frère que l'on n'incarne pas disparaît purement et simplement à chaque début de niveau, pour mieux réapparaître dans la séquence vidéo de transition à la fin. Une petite fausse note dans une partition globalement maîtrisée, et intéressante par son aspect asymétrique. Le Point Man dispose de sa désormais célèbre capacité de ralentissement de l'action, ce qui lui permet de plomber tranquillement les ennemis lors des combats un peu trop chauds. Un pouvoir que ne possède pas du tout Paxton Fettel, mais sa qualité d'ectoplasme lui octroie d'autres avantages. Notamment celui de pouvoir prendre possession du corps de n'importe quel ennemi humain. La manœuvre présente un double intérêt : Paxton se retrouve armé, et l'adversaire neutralisé, voire pulvérisé lorsqu'il rend l'âme ou que le fantôme quitte son corps. Naturellement, être un revenant ne signifie pas pour autant être invulnérable, et Paxton peut rapidement mourir sous l'effet des balles lorsqu'il ne parasite personne.

Mais le mieux reste encore de jouer en ligne et d'activer le mode coopératif. Dans ce cas, les deux joueurs incarneront chacun l'un des deux frères, pourront interagir l'un avec l'autre, et profiteront de scènes cinématiques enfin cohérentes."

Ce gameplay bipolaire offre une bonne rejouabilité à la campagne solo, qu'on pourra parcourir jusqu'à trois fois sans trop se lasser (une fois avec le Point Man, une fois avec Paxton Fettel, une fois en coop). On ne la blâmera donc pas pour sa durée de vie initiale un peu légère. Il faut en effet compter environ sept heures pour en faire le tour, ce qui constitue hélas la moyenne du genre de nos jours. Durant ce laps de temps, on profite d'un système de couverture tellement bien pensé qu'il ferait presque oublier l'absence de lean. Mais n'allez pas croire que le fait de se mettre à l'abri soit gage d'une sécurité totale ! L'intelligence artificielle, qui a plus d'un tour dans son sac, n'hésitera pas à vous contourner et à venir vous déloger. Les commentaires des ennemis donnent de précieuses indications sur leurs décisions, et le tout forme une ambiance crédible. Puisque l'on parle d'ambiance, signalons que FEAR 3 mise plus sur l'action que sur l'épouvante. On a bien droit ici ou là à quelques hallucinations sanguinolentes ou à quelques apparitions impromptues d'Alma, mais on sursaute rarement. Symbole parfait de ce changement d'orientation : un système de score fait son apparition. En réalisant certaines actions (25 tirs en pleine tête, 30 ramassages de munitions, 60 secondes passées au ralenti ou en possession d'un ennemi...) on obtient des points de défis. A la manière d'une barre d'expérience, le score qui en résulte débloque régulièrement quelques améliorations (durée du ralenti, nombre de chargeurs par arme, régénération de santé...). En coop, le résultat des défis décide même de la fin du jeu, qui change donc selon qui de Paxton ou du Point Man a réalisé les meilleures performances. C'est fun, motivant, mais cela peut aussi nuire à l'immersion pour certains joueurs. Tout le monde devrait en revanche s'accorder sur la bonne puissance des armes (notamment le fusil à pompe bien dynamique) et la qualité des graphismes, à la hauteur des exigences modernes.

Petits meurtres entre amis

Ce F.3.A.R. vaut également par son mode multijoueur. Il ne sera certainement pas aussi joué que celui d'un Call of Duty, mais il a au moins le mérite d'être original. On dispose ainsi de quatre modes différents pour coopérer ou s'affronter à quatre. Oubliez les classiques matchs à mort et autres captures de drapeaux, ici on parle plutôt de "Contractions", "Roi des âmes", "Survivant d'âmes" et "Course démente". Le premier se rapproche du mode Zombies de Call of Duty : World at War et Call of Duty : Black Ops. Il faut survivre à un maximum de vagues ennemies, tout en réparant des barricades et en ramenant des caisses d'armes à l'abri. Et éviter si possible de croiser Alma qui, telle la Witch de Left 4 Dead, erre dans les niveaux. Dans les parties "Roi des âmes", on n'incarne pas des soldats mais des spectres belliqueux, capables de posséder les corps des forces armées qui se baladent sur les maps. Il faut collecter un maximum d'âmes, la position de celui qui en a ramassé le plus étant alors indiquée en permanence à l'écran, ce qui en fait une proie de choix pour les autres. Le mode "Survivant d'âmes" place un escadron de soldats face à quelques opposants divers et variés, mais introduit une subtilité de taille : dès qu'un joueur est contaminé, il se transforme en spectre et doit abattre ses anciens camarades, qui ne peuvent le différencier d'un opposant classique dès lors qu'il prend possession d'un corps. Le dernier survivant a bien sûr gagné. Quant à la "Course démente", elle consiste à atteindre une zone sécurisée aussi rapidement que possible, puisqu'un mur de fumée mortelle avance inexorablement dans le niveau. Lorsque les nombreux ennemis qui se trouvent sur le chemin abattent l'un des joueurs, il faut vite le ranimer. Car si le mur le touche, le glas sonne alors pour tout le monde. Les différentes parties se jouent sur un nombre honorable de maps, puisqu'on en dénombre douze (trois par mode). Plaisant en solo comme en multi, FEAR 3 constitue au final un divertissement pas forcément indispensable, mais réellement agréable.





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Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le jeudi 7 juillet 2011, 8:02




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