Test Far Cry New Dawn : va-t-on vraiment voir la vie en rose ? sur PC
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Far Cry New Dawn n'est pas encore le Far Cry de trop, mais Ubisoft doit tout de même prendre garde à ne pas trop exploiter le filon. Cet épisode n'apporte pas grand-chose à la recette de base, qui commence donc à sentir le réchauffé. Heureusement, l'univers post-apocalyptique fleuri présente tout de même une once d'originalité, et il est plutôt agréable d'avoir affaire à un scénario qui prend directement la suite de celui de Far Cry 5. Plus petit mais moins buggué que ce dernier, New Dawn est donc un Far Cry intermédiaire, qui saura contenter les fans en attendant le prochain volet majeur, mais qui devrait laisser de marbre les joueurs qui ont résisté jusqu'à maintenant à la saga. Sympa, mais pas indispensable.
- Le post-apo fleuri, c'est audacieux
- Le scénario qui suit celui de Far Cry 5, c'est malin
- L'amélioration de Prosperity, c'est sympa
- Moins buggué que Far Cry 5, c'est logique
- Far Cry 5.5, rien de plus
- Un monde pas si grand
- Présence de micro-transactions
- Pourquoi tant de rose ?
- Pourquoi tant de vulgarité ?
Seulement dix mois et demi après le cinquième volet, Ubisoft nous propose déjà un nouvel épisode de la série Far Cry. A vrai dire, malgré sa nature "stand-alone", New Dawn pourrait quasiment être considéré comme une extension de Far Cry 5. En effet : on retourne dans le Montana, on retrouve certains personnages connus, et le scénario prolonge directement celui de l'année dernière. Reste maintenant à voir si cette nouvelle aventure possède suffisamment de qualités pour justifier un nouveau passage à la caisse.
Difficile de l'ignorer aujourd'hui si vous vous intéressez un tant soit peu à Far Cry : le cinquième volet se concluait par une explosion nucléaire. On vous épargne les détails de la chose, histoire que personne ne vienne crier au spoil. Toujours est-il que les survivants ont du s'enfermer sous terre, et ce pendant dix-sept ans. L'heure est aujourd'hui à la reconstruction, alors que la nature a déjà repris ses droits. Far Cry invente donc le post-apo fleuri et coloré, peuplé d'animaux qui gambadent dans la nature. Ici, pas d'hiver nucléaire, de terres dévastées ni de mutants improbables. C'est relativement audacieux, même si certains pourront voir dans ce choix une manière de ne pas avoir à développer trop de nouveaux éléments graphiques. D'ailleurs l'action de New Dawn se situe au même endroit que celle de Far Cry 5, la plupart des petits bâtiments se retrouvant toutefois détruits ou recouverts par le terrain. Pas de nouvelle carte à proprement parler donc, mais les développeurs ne s'en cachent absolument pas. Ainsi, l'une des premières quêtes que vous recevrez (et qui vous accompagnera tout le long de l'aventure) consiste à retrouver neuf lieux précis et à les comparer avec des photographies pré-apocalypse glissées dans votre inventaire. On retrouve également différents personnages qui apparaissaient déjà dans Far Cry 5. Là encore, on ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher d'éventuelles retrouvailles. Quant au héros que vous incarnez, il s'agit d'un capitaine (homme ou femme, au choix) qui seconde un certain Thomas Rush, héros charismatique fraîchement débarqué à Hope County afin d'aider à la reconstruction de la ville Prosperity. Naturellement, un grand méchant est de la partie, comme toujours avec Far Cry. Mais cette fois, il est bicéphale puisque le poste est occupé par un couple de jumelles : Mickey, qui frappe beaucoup, et Lou, qui parle beaucoup. Les deux jeunes femmes sont à la tête des Ravageurs, un gang de pillards sans pitié. Tout cela est très classique, mais la continuité scénaristique entre Far Cry 5 et New Dawn nous semble au final plutôt bienvenue.
"QUAND TU ME PRENDS DANS TES BRAS..."
Ce nouvel épisode devait tout de même se démarquer d'une manière ou d'une autre. Ainsi, on sent en permanence que les développeurs ont cherché une nouvelle identité visuelle. Mais alors qu'ils auraient pu se contenter d'un monde post-apo très coloré, voire fluo, ils ont finalement choisi de mettre plus particulièrement l'accent sur la couleur rose. Fleurs roses, animaux roses, carcasses de voitures roses, bâtiments roses, fumée rose, éclairages roses, effets spéciaux roses, menus roses, police de caractères rose, tout y passe ou presque ! Il ne se passe quasiment pas une minute sans que la couleur rose apparaisse d'une manière ou d'une autre à l'écran. Chacun appréciera, ou non, selon ses goûts. Au passage, on peut souligner que le jeu réutilise le même moteur que Far Cry 5, qui nous avait pas mal impressionné en mars dernier. Sauf que de l'eau a coulé sous les ponts depuis l'année dernière. Face à God of War, Red Dead Redemption 2 et Metro Exodus (qui vient tout juste de se mettre au monde ouvert lui aussi), les graphismes de Far Cry ont clairement pris un petit coup de vieux. En revanche, il est à noter que New Dawn est beaucoup moins buggé que son prédécesseur, qui était sorti dans un état de finition assez contestable. Le gameplay reste quant à lui fidèle à la série, et nous propose des avants-postes à capturer, des otages à libérer, des animaux à chasser, des caches à explorer, des ressources à récolter, un grappin pour la verticalité, et, de manière plus générale, une aventure éclatée en mille morceaux sur la carte. Du pur Far Cry donc, même si quelques "variations sur un même thème" sont présentes. Le jeu nous propose par exemple sept expéditions, qui nous emmènent en dehors de la carte principale, à la manière des séquences au sommet de l'Himalaya dans Far Cry 4. Le schéma est un peu différent toutefois, puisqu'il s'agit systématiquement de missions de récupération de colis (marqué par une fumée… rose), suivie d'une extraction en hélicoptère.
CRI LOINTAIN ET JURONS PROCHES
On retrouve également les compagnons introduits dans Far Cry 5, qui sont cette fois au nombre de huit, dont l'incontournable Hurk, mais aussi un chien et un sanglier. Par ailleurs, la ville de Prosperity doit être régulièrement améliorée à travers des aménagements concernant différents domaines (garage, infirmerie, cartographie…), ce qui permet au joueur de façonner lui-même sa progression dans le jeu. A la manière d'un arbre de talents, il peut privilégier tel aspect plutôt que tel autre. Enfin, le jeu se dote d'un aspect "RPG light", en proposant des armes et des adversaires de quatre niveaux différents. Le matériel choisi pour affronter les ennemis compte donc tout autant que la dextérité. Cet aspect ne nous a semblé ni réellement intéressant, ni vraiment pénalisant. Est-ce un moyen de pousser au crafting et donc à l'achat de crédits via des micro-transactions ? En tout cas, la présence de ces dernières n'est clairement pas un point fort du jeu. D'autres défauts sont à noter, comme un nombre de missions relativement faible. On dénombre par exemple dix avants-postes à capturer, contre vingt dans Far Cry 5 et vingt-quatre dans Far Cry 4. Enfin, il semblerait que les dialogues aient été écrits par un adolescent attardé (non, ce n'est pas un pléonasme) puisqu'on a droit à un flot incessant d'insanités telles que "t'as pété ?", "je vais prendre un coup de soleil sur la bite", "putain de sa mère", "parti en couilles" et autres "merde", "conneries", "bordel", "fait chier", "sac à merde", "connards" et "trous du cul". La liste est évidemment non exhaustive, et toutes ces grossièretés ne servent pas à caractériser un personnage en particulier, mais sont balancées au petit bonheur la chance par un peu tout le monde. Franchement, on aurait pu faire sans… Ceux qui ne sont pas particulièrement fans des Far Cry arriveront d'ailleurs à se passer du jeu dans son ensemble, puisqu'il ne se montre jamais révolutionnaire. Quant aux adeptes de la franchise, ils seront tout simplement en terrain connu.