Far Cry New Dawn : un virage RPG qui change la donne ? Nos impressions après 3h de jeu

Far Cry : New Dawn nous replonge donc en plein Montana, au cœur de Hope County où sévissait Joseph Seed lors de Far Cry 5. 17 ans après la catastrophe qui a touché le pays, les autochtones sortent de leurs abris, et la vie reprend tant bien que mal. Les habitants du coin s’organisent pour faire face, et bientôt, la petite communauté de Prosperity parvient à vivre tranquillement et confortablement. Malheureusement, les ennuis arrivent lorsqu’un gang violent, les Ravageurs, déboule en plein Hope County avec la ferme intention de profiter des richesses du secteur, et de se servir de sa population. Dirigés par les sœurs jumelles Lou et Mickey, ces gangsters s’attaquent à tout, et le seul espoir de la population locale repose sur Thomas Rush, un original qui a déjà unifié une grande partie de la côte ouest des USA, et qui compte bien réinstaurer l’état de droit. La communauté de Hope County dirigée par Kim Rye (une femme enceinte qu’on escortait dans Far Cry 5) et sa fille Carmina Rye (née après le cataclysme donc), partent donc chercher ce fameux Thomas Rush et son armée qui passe dans les environs à bord de son train personnel. Les Ravageurs ayant vent du passage de ce train l’attaquent, et comme toujours, le joueur est le seul survivant du massacre. Comme on peut le voir dans ce pitch de départ, les liens avec le précédent opus de la série sont nombreux, et on va même retrouver les membres de la secte Eden’s Gate de Joseph Seed aux prises avec les Ravageurs. L’apocalypse a laissé des traces, la région de Hope County est totalement transformée, et la plupart des bâtiments existants sont désormais en ruines, ou modifiés par leurs nouveaux propriétaires. La nature a repris ses droits, et l’ensemble est bien plus sauvage qu’avant, avec une faune revigorée. On peut néanmoins reconnaître la carte du Montana et ses lieux emblématiques, ce qui fait que les vétérans de la franchise devraient se sentir comme à la maison.

JACK-POTES ?

D’ailleurs, la nostalgie de Far Cry 5 est encouragée par Ubisoft de plusieurs manières. Par exemple, il va être possible de collectionner des photos qui mettent en scènes certains lieux avant les évènements dramatiques. En allant se positionner sur le lieu actuel de manière à pouvoir contempler la photo et la réalité sous le même angle, le jeu récompensera le joueur par des points de compétences. On pourra aussi retourner sur l’île où débute l’aventure de Far Cry 5 et profiter d’autres références au précédent opus du jeu. Concrètement, la défense de Prosperity et de ses habitants va suivre le schéma éprouvé avec des missions principales, des postes avancés à libérer, et des comparses à recruter afin de pouvoir être épaulé lors des missions. Rien de nouveau dans les grandes lignes, mais la plupart des activités ont subi un léger lifting afin d’être un peu différentes. Les postes avancés par exemple peuvent être conquis, mais aussi abandonnés, ce qui permet d’empocher une large quantité de ressources. Une fois les avant-postes abandonnés, les Ravageurs reviendront s’installer, et il sera plus dur de les déloger. À chaque fois, la défense des postes augmentera d’un niveau (3 niveaux au max), avec des ennemis d’un niveau de plus en plus haut. En plus d’offrir une certaine rejouabilité, ce système offre également un challenge intéressant lorsqu’on joue en coopération avec un ami. D’ailleurs, tout le jeu sera intégralement jouable en coopération, même si seul le joueur hôte pourra conserver la progression faite sur tous les éléments liés de près ou de loin à la quête principale. À part les postes libérés et le loot récupérer, le joueur invité ne conservera donc rien, ce qui reste un des gros inconvénients du système choisi par Ubisoft. Précisons qu’en combat, le côté RPG est également exacerbé par l’affichage des dégâts infligés au-dessus de chaque ennemi, un peu comme dans la série Borderlands, ce qui nuit tout de même à l’immersion.

Dans cette nouvelle ère où la survie est l’objectif, il va falloir accumuler un maximum de matériel de craft afin de pouvoir progresser dans le jeu.

Dans cette nouvelle ère où la survie est l’objectif, il va falloir accumuler un maximum de matériel de craft afin de pouvoir progresser dans le jeu. Carburant principal, l’Ethanol sera octroyé lors de la conquête des postes avancés, ou en chipant des camions-citernes aux Ravageurs, afin d’alimenter les activités de Prosperity. Concrètement, le carburant servira à upgrader les divers ateliers du camp (armes, explosifs, médikits, transports…etc) ce qui permettra ensuite de pouvoir crafter un équipement encore meilleur. Chaque branche d’équipement est divisée en trois classes de plus en plus puissantes. Dans le cas des armes, on passera de pétoires rouillées à des armes d’une qualité presque militaire, tandis que les véhicules seront de plus en plus performants, résistants et dévastateurs avec leur montée en gamme. Plus question donc de simplement libérer les tours et les postes avancés pour continuer à progresser simplement. L’inconvénient de cette manière de faire, c’est qu’on va bien sûr devoir multiplier les allers-retours pour accumuler les ressources. Le fait d’avoir conquis de nombreux postes avancés peut donc se révéler être un handicap, car il y aura moins de présence ennemie dans la région, et donc moins de camions de ravitaillement et d’éthanol à voler, et moins de camions de prisonniers à libérer. Précisons également qu’il sera impossible de farmer comme un fou dès le début du jeu pour s’assurer une progression hyper facile ensuite, car la quête principale est en partie liée aux améliorations apportées à la base de Prosperity. L’aspect RPG transpire aussi avec la multitude de quêtes annexes qu’on va pouvoir trouver, qu’il s’agisse de missions données par des civils ou par les nombreux amis dont on peut faire connaissance, et dont la plupart ont déjà été croisés dans Far Cry 5. On pense entre autres au pilote d’hydravion Nick Rye, dont le nom de l’entreprise a été transformé de Rye & Sons à Rye & Daughter depuis la naissance de Carmina.

VERS L’INFINI ET AU-DELA

La grosse nouveauté apportée par Far Cry New Dawn est à trouver du côté de l’héliport. Prosperity dispose de deux plates-formes pour hélicoptères. La première servira à accueillir vos propres machines, tandis que la seconde héberge la Grosse Patate, du nom de cet hélico piloté par un Québécois avec une forte personnalité. Outre le langage de charretier employé par ce pilote, et les tombereaux d’insultes en québécois proférés à chaque phrase, ce personnage va nous permettre d’accéder aux expéditions. Ces dernières sont des petites missions rapides, dans lesquelles on devra aller récupérer un objet puis fuir avec, en évitant une marée d’ennemis. Là où ces expéditions sont très plaisantes, c’est qu’elles se déroulent dans des endroits spécifiques, qui ne font pas partie de l’open world du jeu. Il s’agit donc de maps totalement exclusives, aux dimensions réduites, et où l’action ne s’arrête jamais. L’intérêt de ces expéditions est bien sûr de pouvoir mettre la main sur une large quantité de matériaux de craft, puisque rappelez-vous : dans Far Cry : New Dawn, le craft, c’est la vie ! Particulièrement bien taillées pour le jeu en coopération, les explorations vont donc nous emmener dans des endroits totalement inattendus, comme un porte-avions échoué, un parc d’attractions, ou encore une base de fortune établie sur les flancs d’un canyon. L’autre avantage de ce type d’activité est de permettre aux deux joueurs (l’hôte et l’invité) de conserver leur progrès, les expéditions étant considérées comme des activités annexes. Chaque expédition va proposer un niveau de difficulté propre, avec des récompenses en conséquences, sachant que la difficulté pourra augmenter une fois les épreuves réalisés à plusieurs reprises.