Test EyeToy : Kinetic sur PlayStation 2

Elaboré dans les studios londoniens de Sony, à qui l’on doit entres autres les montures Eye Toy et SingStar, le projet EyeToy : Kinetic est aussi le fruit de la collaboration avec Nike Motion Work, le célèbre institut de recherche sur le sport. Il y a quelques années déjà, un documentaire vantait les mérites d’un kinésithérapeute émérite qui soutenait qu’il pourrait tirer du côté ludique du jeu vidéo un bénéfice certain pour l’épauler au quotidien dans sa profession. L’avenir lui donna raison et on ne compte plus les centres sportifs prestigieux qui s’équipent en nombre important d’interfaces hommes/machines pour mieux mesurer et même accroître nos performances. Seulement, le côté onéreux (et encombrant !) rend peu accessible ces équipements au grand public. Il faudra donc puiser dans les ludothèques de nos consoles de jeu pour pouvoir s’adonner à des jeux de type Dance Dance Revolution ou Pump It Up, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas adaptés spécifiquement à la pratique du sport. Si les mauvaises langues n’y trouveront pas une avancée majeure par rapport notamment aux cassettes vidéos de fitness, il faut bien avouer qu’il est plus tentant de se rincer l’œil en regardant ces jolis bimbos aux formes généreuses se trémoussant plutôt que de faire réellement les exercices demandés. Spécialement conçu dans ses moindres détails pour réconcilier même les plus récalcitrants à une activité physique, EyeToy : Kinetic nous offre un large tour d’horizon dans ce domaine en nous contraignant à des séances de fitness, d’abdominaux, de tai-chi, kung-fu et karaté, yoga, méditation et bien d’autres choses encore. Ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas en train de vous faire la promotion de ce nouveau produit mais EyeToy : Kinetic est diablement accrocheur. Comme le laisse penser le titre du jeu, EyeToy : Kinetic se joue exclusivement avec la petite caméra dédié au monolithe de Sony et il faudra prévoir une marge d’espace plus conséquente que les autres jeux EyeToy pour pouvoir jouer dans de bonnes conditions. Profitons-en pour avertir les petits malins qui essayent de tricher en se rapprochant un peu trop près de l’écran que le coach le devinera assez vite et ne se gênera pas pour vous en faire la remarque.

Développé, couché

Les productions échappées des studios londoniens de Sony jouissent généralement d’une ergonomie sans pareille, d’une interface très bien agencée et le jeu dont il est question aujourd’hui ne déroge pas à la règle. On se dirige alors vers l’étape de la création de son profil qui nous demandera de rentrer des informations nous concernant (poids, âge, habitudes sportives), autant de détails à ne pas négliger puisqu’ils serviront à déterminer le programme d’entraînement en l’adaptant à son niveau et à sa condition physique. L’un des deux professeurs présents, Matt ou Anna, se feront une joie de nous prendre en charge. Le programme en lui-même s’étale sur 12 semaines au gré de trois entraînements par semaine à respecter absolument pour que cela soit bénéfique. Evidemment, il ne faudra pas s’attendre à obtenir des tablettes de chocolat du jour au lendemain mais il ne serait pas étonnant d’aboutir à un tel résultat si vous respectez les séances d’entraînement. Ces dernières sont constituées par les sempiternels échauffements, deux ou trois exercices et une exercice supplémentaire pour les plus téméraires ponctués par des étirements. Quoi qu’il en soit, on est à même de programmer seul un entraînement sur mesure en sélectionnant les exercices disponibles à sa convenance sans oublier les échauffements et étirements. Ces derniers offrent différents angles de vue sur l’écran de son professeur (de face et de trois-quarts par défaut) pour pouvoir l’observer et calquer ses propres mouvements sur les nôtres. Quant aux exercices présents, ils sont subdivisés en quatre thématiques : cardio training, relaxation, zone de combat et zone tonique (ou fitness) pour un total d’une vingtaine d’épreuves.

Sport de chambre

Au début de chaque épreuve, le rythme est généralement lent pour vous laisser le temps de se familiariser avec les commandes. Une jauge se remplit au fur à mesure des réussites. Une fois la jauge pleine, vous passez à un niveau supérieur et l’intensité s’accroît. Le temps est limité à quelques minutes et l’objectif est donc d’arriver au maximum de vos capacités, en l’occurrence au dixième niveau à chaque fois. A la fin des opérations, quelques tableaux de statistiques analyseront les performances et donneront des renseignements par exemple sur le nombre de calories perdues durant l’effort. Si certaines épreuves sont d’une simplicité enfantine, la plupart restent intéressantes – particulièrement ceux de la zone de combat – et pourront vous faire mouiller le maillot en moins de cinq minutes, chronomètre en main. Allez, ne soyons pas hypocrite, il faut savoir souffrir pour être beau. Et quand bien même, il ne s’agit pas de mettre sa santé en jeu et qu’on éprouve beaucoup de peine sur un exercice – les conseils du coach vont parfaitement dans ce sens d’ailleurs – mieux vaut s’arrêter ou se rabattre sur autre chose. On terminera malheureusement sur une légère note de déception. En effet, les musiques d’accompagnement, sans être mauvaises, manquent de saveur et si les graphismes ne constituent pas l’optique première du jeu – surtout que c’est votre bobine qui apparaît le plus souvent – EyeToy : Kinetic se débrouille correctement à ce niveau mais on ne pourra s’empêcher de remarquer les contours aliasés de Matt & Anna.