Test également disponible sur : PSP

Test Exit

Test Exit
La Note
note Exit 16 20

Frais, innovant et particulièrement audacieux, Exit réussit donc à tenir son pari sur PSP en proposant une ambiance unique et un gameplay mêlant à la perfection réflexion et plates-formes. Certes, le jeu n’exploite pas particulièrement les capacités techniques de la console, certes l’orientation graphique pourra en désappointer plus d’un, mais Exit fait partie de ces rares titres qui arrivent à dégager quelque chose et à nous accrocher dès les premières minutes de jeu. Espérons maintenant juste que la réalisation volontairement à contre courant ne le destine pas au même destin funeste que Killer7.


Les plus
  • Le parti pris graphique courageux
  • Habile mélange entre plateforme et réflexion
  • Ambiance attachante
  • Déjà près de 100 nouveaux niveaux en téléchargement
Les moins
  • Tolérance zéro
  • Musiques vites agaçantes


Le Test

Une fois n’est pas coutume, nous ne perdrons pas de temps dans cette introduction à semer le doute dans votre esprit et à poser l’éternelle question sur l’intérêt du jeu ici testé. Autant le dire de suite, Exit sur PSP est une merveille et on ne peut que remercier Ubisoft d’avoir osé éditer ce titre dans notre pays. Chronique d’un coup de foudre.


Jusque-là réservés à la Nintendo DS, pendant que la PSP collectionne les remakes et autres portages de son catalogue PS2, les jeux frais et originaux pointent enfin le bout de leur nez sur PSP, avec un Exit audacieux qui séduit par ses différences.

 

Je suis une célébrité, sortez-moi de là

 

Escapologie. De l’anglais "escape", s’échapper. Désigne une pratique permettant de se libérer de n’importe quelle situation. Pouvant être traduits par "Maîtres de l’évasion", les adeptes de cet art doivent posséder souplesse, habilité et maîtrise de soi. Vous proposant d’incarner justement un de ces escapologues, Exit oublie les Houdini et autres magiciens ayant inventé le concept pour nous mettre dans la peau d’un personnage antipathique, accro à la caféine, mais qui pour quelques billets accepte volontiers de risquer sa peau et de mettre son art à l’œuvre pour libérer des civils prisonniers de bâtiments en voie de destruction. Jouant donc le rôle de ce Mister ESC, vous allez bientôt rentrer dans des immeubles en feu, des hôpitaux en train de s’effondrer, des hôtels ensevelis sous la neige et autres galeries souterraine inondées pour sauver la veuve et l’orphelin. A peine lancé, le jeu de Taito libère déjà ses premiers effluves. A mi-chemin entre le contemporain et le particulièrement rétro, le character-design de Exit mélange en effet les bords irréguliers et exagérés du cell-shading à un style début du siècle dernier très épuré. L’allure de notre héros et la narration de l’histoire façon BD font même très années 30 et l’on se surprend soit même à tomber sous le charme de ces graphismes grossiers pour certains, classieux pour d’autres. Tenez-vous bien, la séduction ne fait que commencer.

 

Laissez le charme agir

 

Avec des premiers niveaux côtoyant plus le genre plateforme qu’autre chose, Exit ne tardera pas à mettre vos méninges à rude épreuve et à tester votre sens de la planification. Devant vous échapper de bâtiments en déperdition avant la fin du temps imparti, vous devrez surtout retrouver et guider les rescapés vers une issue rarement accessible directement. Facile d’un point de vue conceptuel, cet objectif s’avérera vite plus complexe qu’il n’y parait et ce n’est qu’en travaillant finalement en équipe que notre super héros solitaire mènera à bien sa tâche. Avec quatre classes différentes de citoyens à secourir, les 100 niveaux proposés se suivent et ne se ressemblent pas, exigeant à chaque fois des stratégies d’équipe différentes et surtout un ordre d’exécution impeccable sous peine de devoir recommencer l’étape. Chacune d’elle est en effet parsemée d’obstacles et d’accessoires différents qu’il faudra récupérer et user au bon moment, le tout dans un ordre précis. Plutôt tolérant dans les débuts, Exit vous imposera alors un plan unique pour réussir à vous échapper avec vos civils et vous devrez vite apprendre à penser efficacement et surtout rapidement. A la manière d’un Lemmings (en moins idiots), les personnages d’Exit auront chacun leurs spécificités et ce n’est qu’en apprenant à bien les exploiter que ESC pourra sortir vivant de ses missions. On trouvera alors des enfants pouvant se glisser dans les passages les plus étroits et traverser des ponts fragiles impraticables pour les autres mais qui demanderont en contre partie d’être assistés pour grimper ou descendre d’une plateforme un peu trop élevée pour eux, des jeunes aux capacités semblables à celle de notre héros, la dextérité en moins, des adultes puissants pouvant déplacer des objets lourds mais ne pouvant traverser certaines passerelles et surtout demandant l’aide de deux jeunes pour pouvoir grimper sur une plateforme élevée, et enfin des blessés ne pouvant se déplacer seuls.

 

La tête et les jambes

 

Observation, réflexion, action, réaction. Telles pourraient être les quatre étapes à respecter dans chaque niveau d’Exit. Récupérant des extincteurs pour éteindre des débuts d’incendie, déroulant des cordes et autres échelles pour accéder d’un niveau à l’autre, déverrouillant des portes avec des clés de plus en plus difficiles d’accès, activant des interrupteurs pour évacuer les fumées ou ouvrir un sas, ESC aura quelques outils pour l’aider dans sa tâche mais quant on sait qu’aussi habile soit-il notre personnage ne peut porter qu’un accessoire à la fois, il faudra inéluctablement compter sur l’aide des personnes que vous êtes initialement venues sauver. Après des débuts où vous n’aurez qu’ouvert le chemin vers la sortie, vous devrez donc bientôt coordonner vos hommes et certains niveaux ne se joueront même que par leur intermédiaire, ESC jouant dans cette situation le rôle d’un chef de chantier. On survole alors l’action en donnant les différentes instructions aux civils retrouvés, ceux-ci s’entraidant respectivement selon vos précieuses consignes, et l’on guide nos coéquipiers de fortune vers la sortie tant convoitée grâce à un système de point’n’click aussi souple que le reste du gameplay. Complexes sans jamais être bloquants, certains niveaux vont même puiser leur inspiration vers un dénommé Sokoban, et très vite vos cellules synaptiques devront s’entrechoquer à grande vitesse pour résoudre les séquences et les énigmes du jeu. Une fois vos talents d’escapologue démontrés et les 100 niveaux proposés terminés, les joueurs insatiables pourront se tourner vers les possibilités réseau d’Exit, non pas pour jouer en multijoueur, le jeu ne s’y prêtant pas, mais pour télécharger régulièrement de nouveaux casses têtes sur le site de Taito. Celui-ci en propose d’ailleurs déjà une bonne quatre-vingtaine, de quoi doubler la durée de vie du titre, mais aussi et surtout d’assurer un renouvellement régulier pour ne jamais se lasser de ce jeu qui se place déjà dans la catégorie des jeux emblématiques, tout support confondu. Merci Taito. Merci Ubisoft.




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Laurent Moreaux

le mardi 4 avril 2006, 15:15




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