Test Excite Truck

Soyons honnêtes. Lorsque Nintendo avait présenté Excite Truck à l’E3 dernier lors de leur conférence de presse, peu de personnes s’étaient vraiment attardés sur ce jeu de courses sorti de nulle part. Il est certain que la présence de The Legend of Zelda : Twilight Princess avait quelque peu effacé la prestation de titre développé par Monster Games. Au premier coup d’œil, Excite Truck fait cheap. Avec ses graphismes à peine digne du GameCube et son design quelconque, Excite Truck avait peu de chances de faire la une des journaux. Par ailleurs, sa sortie américaine n’avait guère non plus été médiatisée à outrance, contrairement à d’autres jeux du lancement de la machine aux Etats-Unis. Mais comme le dit si bien l’adage, l’habit ne fait pas toujours le moine et cette expression vaut dans les deux sens.

Ca m’excite

La surprise ne venant pas de sa réalisation indigne de figurer sur Wii, Excite Truck étonne et détonne du côté de son gameplay. Là aussi, à première vue, rien de bien transcendant. Des 4x4 et des buggys à piloter sur des routes accidentés, le concept a été maintes fois utilisés et ce n’est pas parce que la jouabilité de la Wii est unique que nous allons nous méprendre d’un concept qui n’avait pas pris pour Monster 4x4 : World Circuit et GT Pro Series. C’était sans compter sur la Nintendo Touch et son savoir-faire pour nous prouver l’inverse. A l’instar des deux jeux de courses d’Ubisoft, Excite Truck se joue uniquement avec la Wiimote, positionnée à l’horizontale, c’est désormais une institution. Nul besoin de volant en plastique, les sensations avec Excite Truck sont suffisamment bien élaborées pour immerger complètement le joueur. En effet, si la jouabilité du jeu n’est pas si éloignée des deux jeux d’Ubisoft, Nintendo a eu la présence d’idée de proposer une vraie valeur ajoutée. Il suffit à ce propos de passer par la case "Didacticiel", obligatoire d’ailleurs, pour comprendre les quelques subtilités du jeu. A l’aide d’exercices bien fichus, le joueur se rend compte des possibilités qui lui sont offertes dans le jeu pour prendre du plaisir.

Si l’objectif premier est de franchir la ligne d’arrivée en tête afin de pouvoir débloquer les différentes circuits et autres bolides cachés, il faudra également prendre en compte l’utilisation du turbo, élément indispensable pour ne pas se faire distancer par ses concurrents. Le boost est accessible à n’importe quel moment du jeu en appuyant sur n’importe touche de la croix directionnelle. Mais afin de limiter son utilisation, les développeurs ont mis en place une jauge obligeant le joueur à mesurer la fonction de ce turbo si précieux, sous peine de faire exploser le moteur. Heureusement, quelques techniques permettent de contourner le problème. On apprend ainsi que planer dans les airs ou rouler dans l’eau permet de faire chuter la température du moteur, ce qui permet d’utiliser à nouveau le turbo. Mine de rien, l’utilisation restreinte du turbo oblige le joueur à penser stratégiquement, le forçant parfois à emprunter un chemin différent de son point de vue de départ pour espérer grappiller quelques secondes supplémentaires au chrono.

Truck me harder

Mais le boost n’est pas le seul élément à prendre en compte pour briller en courses. Les étoiles font également partie des principaux éléments que le joueur doit prendre en considération pour remporter une course. En effet, au début de chacune des courses, il est possible de voir le nombre conseillé, parfois minimum, d’étoiles à récupérer pendant une course. Comment faire ? En conduisant de la meilleure façon possible. Planer un long moment dans les airs, prendre correctement un virage, réussir son atterrissage, passer au travers des bonus, exécuter une figure aérienne ou bien encore réaliser un magnifique crash permet de récolter ces étoiles. A l’instar de Mario Kart, il existe des bonus récupérables sur son chemin et qui permettent de devenir invincible et écraser tout ce que l’on souhaite sur son passage. Il y a aussi les tremplins dits naturels, ceux que le joueur peut provoquer en passant simplement au travers d’un bonus posé sur le circuit. Il est en effet possible de modifier la topographie du terrain, soit en faisant subitement apparaître des collines - idéales pour s’en servir comme tremplin – faire apparaître des points d’eaux ou à l’inverse créer des routes supplémentaires pour prendre un raccourci par exemple. Dommage que l’I.A. du jeu ne permette pas l’utilisation des items par les adversaires, ce qui aurait pu apporter un peu plus de challenge à l’ensemble.

Néanmoins, les circuits étant à la base de sacrés casse-tête chinois, c’est bien avec ces terrains naturels qu’il va falloir se battre pour ne pas finir encastré contre un arbre. Le level design et le morphing des routes sont incontestablement les deux atouts majeurs de Excite Truck. L’autre détail on ne peut plus intéressant du jeu réside dans les sensations que procure le jeu. Avec sa vitesse folle nous faisant rappeler un certain F-Zero, Excite Truck va vite, très vite, tellement vite qu’il est difficile parfois de rester bien droit sur la route. Assurément fun, le titre de Monster Games mise avant tout sur l’accessibilité du jeu, tout en apportant un vrai gameplay, capable de scotcher les joueurs, même les plus blasés. Il n’empêche que le cocktail F-Zero, Mario Kart et Burnout fonctionne plutôt bien, ce qui nous fera oublier le temps de quelques parties que la variété des environnements n’est pas au rendez-vous. Certes, il va falloir du temps avant de remporter toutes les médailles, mais rien n’est impossible, d’autant qu’il est possible de choisir son type de difficulté. Parallèlement à la difficulté du jeu, la durée de vie d’Excite Truck n’est pas bien longue et quand bien même le challenge est de taille, il ne faudra pas plus de 2 jours avant de remporter l’ensemble des médailles de chaque championnat. Reste alors le mode Défi qui consiste à remplir les objectifs qui sont demandés pour ces courses qui se jouent en solitaire. On se tournera alors du côté du mode multijoueur, jouable uniquement à deux via un écran splitté. C’est tout et clairement pas suffisant pour nous tenir en haleine plus longtemps. Alors partons avant l’asphyxie.