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Successeur de Castle of Illusion, Epic Mickey : Power of Illusion en retrouve la piste dans son très joli enrobage bourré à craquer d'une 2D chatoyante et son ambiance best-of de l'univers Disney, mais s'arrête en chemin. Un stop dû à un aspect laborieux généralisé, qui rend la progression pénible. Le rythme, brisé sans cesse par des phases de dessin et l'obligation de jongler entre le stylet et la croix directionnelle, ne parvient jamais à accrocher le joueur. Les niveaux s'enchaînent sans passion et la conclusion arrive sans prévenir après seulement 4-5 heures de jeu, laissé en roue libre par une absence d'histoire improbable. Des défauts d'ergonomie et de construction qui font d'Epic Mickey : Power of Illusion un titre qui ne fera de mal à personne, mais qui se révèle frustrant à trop de niveaux pour donner du plaisir de jeu. DreamRift aurait peut-être gagné à jouer la simplicité.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Epic Mickey : Power of Illusion
- Très jolis décors
- Ambiance chaleureuse
- Une bande-son de grand standing
- Les références à Castle of Illusion
- Un rythme haché
- Les phases de dessin laborieuses
- Mickey se traîne
- Level-design plat
- Passer sans arrêt du stylet à la croix directionnelle
- Des quêtes du pauvre
- Très court
Epic Fail
En plus d'un lourd problème d'ergonomie qui oblige le joueur à passer sans arrêt du stylet à la croix directionnelle, le fait d'interagir avec son environnement prend un temps fou. Si une chaîne équipée d'une lame bloque le passage par exemple et que cette même chaîne est le seul moyen de se propulser sur les hauteurs convoitées, il est nécessaire de la détruire puis de la recréer sans son aspect dangereux. Logique et assez malin. Au détail près que cette opération de détourage peut prendre plus de 20 secondes et se répéter très régulièrement dans la même section d'un niveau. Des moments de flottement incroyables qui cassent le rythme du jeu et le laissent exsangue sur le bord du chemin. D'autant plus que chaque couche d' Epic Mickey : Power of Illusion semble marquée par le sceau de la lenteur et d'une sorte de culte du poussif. La gestion de la jauge de peinture, utilisée à la fois lors des « dessins » et des attaques oblige à une certaine attention et pousse à appréhender les situations différemment, avec l'attaque sautée de Mickey notamment, tout en obligeant souvent le joueur à attendre que le remplissage automatique fasse son oeuvre. Un notion de temps qui passe qui n'est que le début, se retrouvant dans le rythme global de la progression, laborieuse, le héros se traînant comme une souris de laboratoire soumise dans son passé à des expériences honteuses. Le tout dans des niveaux sans surprise, ménageant simplement quelques rares détours pour récupérer des E-Tickets ou des toons perdus. Une activité de recherche de disparus qui soutient l'ensemble du système de quête, lui aussi limité au strict minimum.
Le terme Epic semble alors bien galvaudé, mis à part dans le domaine musical où le jeu excelle avec des thèmes enlevés"
Chaque personnage de Disney sauvé vient grossir de façon automatique les pièces du château qui sert de hub au titre et devient la source d'un certain nombre de quêtes annexes. Encore une fois, cette idée de gestion de son QG comporte un véritable intérêt avec comme récompense des améliorations du statut de Mickey, indispensable contre certains boss, mais les missions se révèlent d'une aridité affolante. Dans la plupart des cas il suffit d'aller rendre visite aux autres habitants de la bâtisse, et dans quelques autres le jeu vous propose de dénicher un toon ou un objet dans un niveau déjà terminé. Elément qu'il est très possible de rater en tuant - exemple vécu - la seule chauve-souris qui permettait d'y accéder. Ce qui oblige bien sûr à recommencer le stage dans son entier et donc à subir à nouveau les instants pénibles d'utilisation de peinture/solvant. Dur. Le terme Epic semble alors bien galvaudé, mis à part dans le domaine musical où le jeu excelle avec des thèmes enlevés, parfois repris avec une grande justesse de Castle of Illusion, mais toujours forts au niveau mélodique. Joli à croquer avec ses décors fins, colorés, et son animation décomposée avec talent, Epic Mickey : Power of Illusion aurait pu s'imposer comme un platformer charmant. Il s'arrête au statut de très courte expérience aux arômes 16-bit mais au goût transparent. Son level-design et ses quêtes secondaires en faillite ne choqueront peut-être pas les plus jeunes, qui pourraient même s'amuser sur de courtes sessions, mais son côté poussif, son choix de la prise de risque immédiatement sanctionnée, devraient eux vite mettre en terme à une partie. La fin des illusions.