Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Enslaved : Odyssey to The West

Test Enslaved
La Note
note Enslaved : Odyssey to The West 16 20

Avec Enslaved : Odyssey to the West, le studio Ninja Theory impose à nouveau sa patte et son savoir-faire. Si le titre manque d’originalité dans son gameplay, avec des inspirations piochées du côté d’Uncharted 2 et de Prince of Persia, il n’en demeure pas moins que l’aventure reste captivante du début à la fin. Doté d’un charme certain, grâce à une réalisation soignée, Enslaved propose surtout un gameplay bien huilé qui ravira les amateurs de jeux d’aventures teinté d’action bien pêchues. Quelques défauts viennent noircir le tableau et l’empêchent de s’imposer comme un ténor du genre, mais le voyage de Monkey et de Trip mérite quand même qu’on les accompagne jusqu'au bout.


Les plus
  • Réalisation globale soignée
  • Mécaniques de jeu bien huilées
  • Des personnages attachants
  • Doublage de qualité, surtout en VO
  • Un bon rythme
  • Certains passages inoubliables
  • Les références à Song Wu Kong
Les moins
  • L'absence d'originalité
  • Quelques erreurs techniques
  • Le manque de challenge
  • Pas assez de chapitres
  • Se finit un peu trop vite
  • Trip, parfois énervante
  • Replay-value inexistante


Le Test

Après Heavenly Sword et en attendant le très attendu reboot de Devil May Cry (DmC), le studio Ninja Theory s’est décarcassé pour nous sortir une toute nouvelle licence baptisée Enslaved. Une réalisation soignée, une ambiance immersive, des personnages forts et un gameplay aux petits oignons, voilà les qualités que l’on avait repérées lors des différentes présentations du jeu. Ce dernier étant aujourd’hui en vente libre, voyons de quoi il en retourne exactement.


Son existence a beau être assez récente, le studio Ninja Theory fait partie de ceux qui comptent dans le jeu vidéo. S’il a été à l’origine de Kung Fu Chaos sur Xbox, c’est Heavenly Sword qui lui a permis de gagner quelques galons, malgré des critiques sur le jeu pas toujours très élogieuses. Alors que le développement d’Enslaved : Odyssey to the West battait son plein, Capcom s’est rapproché du studio anglais pour relancer la franchise Devil May Cry, qui à en croire Keiji Inafune avait besoin d’un petit coup de Swiffer. En quelques années, Ninja Theory est donc devenu un acteur incontournable de notre industrie, avec en prime des projets ambitieux et captivants comme peut l’être cet Enslaved : Odyssey to the West. Car en choisissant de traiter à sa façon l’histoire du Voyage en Occident (l’histoire se situe dans une Amérique en ruines et non plus en Chine), plus connue chez nous sous le nom de "Le Roi des Singes", les scénaristes de Ninja Theory sont parvenus à nous proposer un personnage principal fort, répondant au doux nom de Monkey. Très largement inspiré de Song Wu Kong, ou Son Goku (le fameux roi des singes, pas le héros de Dragonball), ce dernier affiche un charisme immédiat. Musculeux, sauvage et se déplaçant tel un primate enragé, Monkey est également agile. A l’instar de Lara Croft ou plus récemment de Nathan Drake d’Uncharted, notre héros a la faculté de s’accrocher à n’importe quel paroi, ce qui lui offre une palette de mouvements plus large qu’à l’accoutumée. S’il est plutôt doué aux combats au corps-à-corps, il se montrera encore plus performant un bâton dans les mains. Grâce à un gantelet magique, Monkey peut faire appel à tout moment à son arme qui lui permet non seulement d’allonger ses attaques mais aussi de s’en servir comme projectile dans des cas bien précis. Et avec sa ceinture qui a tendance à faire office de queue de singe, vous aurez bien compris que les clins d’œil et les références à l’histoire originale chinoise ponctuent l’aventure, qui ne se fera d’ailleurs pas seul.

L'odyssée de l'espèce

Dans son périple, Monkey a en effet hérité d’une nouvelle copine, pas le genre qu’on emballe à la moindre envie, mais plutôt celle qu’on se coltine par défaut parce qu’elle a réussi à le dompter grâce à une couronne spéciale, lui permettant ainsi de contrôler son esprit à distance. Trip fera donc partie de l’aventure, que l’on veuille ou non. Et si celle-ci a plutôt tendance à freiner notre héros dans ses mouvements (il faudra souvent lui venir en aide, la porter pour passer certains obstacles ou bien encore lui faire la courte-échelle pour lui permettre d’accéder à des corniches a priori inaccessibles), elle lui sera souvent d’une aide précieuse. On pense notamment à sa libellule mécanique qui permet de scanner assez rapidement une zone entière et ainsi repérer les ennemis et autres pièges qu’il va falloir combattre ou éviter. Quoiqu’il en soit, il ne faudra jamais laisser Trip à la merci des adversaires, sa mort provoquant immédiatement celle de Monkey puisque les deux cerveaux de nos héros sont reliés par le biais de cette couronne spéciale. On aurait aimé pouvoir contrôler Trip dans un éventuel mode coopératif, mais hormis des ordres assez simples à lui donner (ne pas bouger, faire diversion ou courir dans une direction), notre jeune femme est prise en charge par l’ordinateur qui s’occupe de tout.

En mélangeant plutôt bien les genres et en s’efforçant à varier les plaisirs, Enslaved : Odyssey to the West ne tombe pas dans les mêmes travers qui avaient causé du tort à Heavenly Sword il y a quelques années."

A ce propos, certains pourraient penser qu’Enslaved est du genre assisté. Il est vrai que l’aventure, aussi intéressante soit-elle, à tendance à prendre le joueur par la main, ne lui laissant qu’un champ d’actions assez restreint. Toutefois, cet assistanat ne signifie en rien que le jeu soit linéaire, bien au contraire. En mélangeant plutôt bien les genres et en s’efforçant à varier les plaisirs, Enslaved : Odyssey to the West ne tombe pas dans les mêmes travers qui avaient causé du tort à Heavenly Sword il y a quelques années. Le titre de Ninja Theory s’évertue en effet à ponctuer l’aventure de combats dynamiques, de séquences de plates-formes amusantes et de phases aux commandes d’une planche volante, qui permet de surfer au-dessus de l’eau ou se déplacer plus vite. Une variété dans les actions donc à laquelle s’ajoute un système de combat plutôt bien huilé. Reprenant peu ou prou ce qui avait été introduit dans Heavenly Sword, les développeurs ont approfondi le gameplay d’Enslaved en s’inspirant ce qui se fait dans le genre. Uncharted est passé par-là, tout comme Prince of Persia qui ont très certainement servis de modèles. Petites et grosses attaques s’entremêlent donc avec la possibilité d’achever l’ennemi de plusieurs manières différentes, en fonction de l’arme utilisée bien sûr mais aussi du choix du joueur dans le finish move. Toujours est-il que le système de lock automatique permet de focaliser l’action sur ce qui a le plus d’importance, sans jamais importuner les déplacements de Monkey. Le système de combat est donc assez classique dans son ensemble mais il remplit amplement son office pour que le joueur puisse varier les combos et ne jamais sombrer dans une lassitude immédiate.

Monkey's Trip

De même, la présence de boss permet également de rendre certains affrontements plus épiques, d’autant que la plupart d’entre eux ne s’éliminent pas en enchaînant le maximum d’attaques, mais en trouvant leur point faible qui permettra de les achever le plus efficacement possible. Ninja Theory a donc pris soin de ne jamais entacher le rythme du jeu, qui propose d’ailleurs un certain nombre de cinématiques, aussi réussies qu’intéressantes. Fort de leur expérience acquise sur Heavenly Sword, les concepteurs ont considérablement travaillé l’aspect narratif avec un doublage (surtout en VO) d’une grande qualité. Les dialogues, souvent percutants, font eux aussi leur petit effet et permettre de plonger encore plus le joueur dans l’aventure. Bien évidemment, les graphismes très soignés du jeu ne font qu’accentuer ce sentiment de travail bien fait. Qu’il s’agisse de la modélisation des personnages, du character design (chapeau pour l’originalité de certains robots) et des environnements de manière générale, Enslaved réussit le tour de force de faire presque jeu égal avec certains ténors du genre. A ce sujet, certains n’hésitent pas à comparer le titre de Ninja Theory avec Uncharted 2 qui propose effectivement une ambiance assez similaire, grâce au look de ce New York envahi par la nature, qui a largement repris ses droits.

Ninja Theory a donc pris soin de ne jamais entaché le rythme du jeu, qui propose d’ailleurs un certain nombre de cinématiques, aussi réussies qu’intéressantes."

En réalité, ce qui fait cruellement défaut à Enslaved, c’est le manque de challenge dont fait preuve le jeu. S’il est évident que les développeurs cherchent à simplifier au plus le gameplay de leur jeu, afin de séduire un plus large public, ces derniers ont tendance parfois à oublier les gamers qui sont habitués à l’exercice, et pour lesquels certains obstacles se passent en un claquement de doigts. Enslaved est loin d’être le jeu le plus difficile, c’est certain, et le nombre trop limité de chapitres ne nous tiendra en haleine qu’une huitaine d’heures de jeu, pas plus. Les plus exigeants noteront également quelques chutes de frame-rate ici et là, un aliasing assez présent et souvent des textures qui mettent du temps à s’afficher convenablement. Rien de bien dramatique dans le fond, mais l’immersion s’en retrouve quelque peu hachée, ce qui ne manquera pas de faire grincer des dents certains joueurs en quête du Saint Graal. Enslaved : Odyssey to the West n’est malheureusement pas le candidat choisi pour endosser un tel rôle (fardeau ?) mais il est suffisamment bien ficelé pour qu’on lui prête une forte attention.





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