Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Drakengard 2

Test Drakengard 2
La Note
note Drakengard 2 12 20

Le miracle n’aura pas eu lieu. A regret, Drakengard 2 passe encore à côté du principal en négligeant complètement la narration et la fluidité de son déroulement. Si le cœur du jeu a été renforcé par de nouvelles possibilités d’action, aussi bien au sol que dans les cieux, ce second opus de la série ne parvient pas à nous faire décoller comme il le devrait, car toujours aussi répétitif et creux. Loin d’être la fresque épique qu’elle aurait pourtant pu être potentiellement, Drakengard 2 se contente d’être une esquisse intéressante mais à la maturation inachevée.


Les plus
  • Superbes cinématiques
  • La jouabilité nerveuse de Legna
  • Durée de vie et replay value conséquentes
  • Des armes en grand nombre
Les moins
  • Univers sans saveur
  • Toujours ce manque de variété
  • Réalisation bien morne
  • Rythme de jeu haché
  • Manque d’implication et d’intérêt


Le Test

Joie ! Ubisoft et Square-Enix se sont mis d’accord pour localiser la suite de Drakengard en Europe. Une suite aux allures de seconde chance pour cette série dont le premier opus était à vrai dire tout sauf convaincant. Beat’em all répétitif à l’extrême, la raideur de sa jouabilité faisait écho à une réalisation relativement indigne. Saupoudré de phases de tir à dos de dragon guère plus amusantes, le tout baignait dans une atmosphère très médiévale mais pas vraiment attachante.


Toujours développé par Cavia, Drakengard 2 emboîte le pas de son aîné dans tous les domaines avec quelques nouveautés, mais sans grande motivation. Fi de suspense inutile, Drakengard 2 est un échec. Satisfait des bonnes ventes de son premier opus, Square Enix n’a pas jugé utile d’épaissir la conception de sa bâtarde de série médiévale-fantastique, où se mêle beat’em all et shoot’em up, mâtiné d’un soupçon de RPG. Drakengard 2 se voulait une aventure ample et ambitieuse, digne justement d’un RPG. Une esbroufe totale tant sa narration est étriquée. Les cinématiques qui ponctuent les 12 chapitres de l’histoire sont d’un ennui visuel rarement atteint, avec des personnages laids mais surtout complètement amorphes. Et si le nouveau character design de Kimihiko Fujisaka est plus proche d’un Tetsuya Nomura que du style réaliste original, à tel point que Nowe notre nouveau héros semble issu d’une union contre nature entre Tidus et Sora, les jolis artworks ne corrigent ni un jeu d’acteur anglais des mauvais jours, ni ne compensent les nombreuses ellipses et autres raccourcis narratifs qui annihilent toute cohérence et envie de s’impliquer dans l’aventure.

 

Soupe de dragons

 

18 ans après les événements de Caim, le héros aphone de Drakengard, la stabilité du monde repose sur un équilibre fragile à base de sceaux, d’empire despotique, de généraux belliqueux et autres poncifs vus et revus des centaines de fois. Nowe, enfant d’origine inconnue et élevé par Legna son dragon et père spirituel, est considéré par ses pairs humain comme le "sauveur". Les quelques sympathiques rebondissements en fin de partie sont occultés par un manque de volonté et surtout par un univers aussi morne et sans relief que celui de Drakengard. Sans même parler de la laideur de la réalisation, il n’existe rien, absolument rien dans le monde de Drakengard qui donne envie de s’y attacher, et donc de le sauver. La visite de villages promise par Square Enix n’en est pas, puisqu’il s’agit de bêtes écrans fixes où l’on se rationne en potions et éventuellement en armes. N’espérez donc pas partir à la découverte spirituelle des hameaux, et vous oublierez également bien vite l’idée de rejouer des séquences en missions libres, tant les nouveautés de gameplay s’avèrent insuffisantes pour redresser la barre du Drakengard original. Si Drakengard 2 n’a définitivement pas le charisme d’un RPG, avec son unique emplacement réservé aux accessoires et à peine cinq de plus pour emporter objets de soins ou de magies, on se concentrera donc sur ses essences brutales. Par rapport à l’opus précédent, la variété est au rendez vous avec un total de 4 personnages à incarner en fonction du type d’arme sélectionné dans le fameux engrenage. Chaque fois qu’une arme gagne un niveau supplémentaire un nouveau combo vient s’ajouter. Certain d’entres eux valent vraiment le détour, comme le Mistral que peut exécuter la jolie Manah, certainement l’une des plus élégante chorégraphie à l’arme blanche jamais vue dans un jeu vidéo. Des enchaînements dont l’efficacité pourra être démontrée grâce aux cohortes d’ennemis qui débarquent en surnombre tel un bon Dynasty Warriors des familles. Et si la plupart du temps on se contente de défourailler du soldat, certains types d’adversaires nécessitent de permuter entre les personnages pour être envoyés ad patres. Laissez les monstres à Urick pendant que Manah ou Eris s’occuperont des mages, enfin Nowe est parfait pour les ennemis classiques.

 

Bourrin, Drakengard 2 l’est assurément, mais on ne peut reprocher aux développeurs d’avoir négligé le côté défensif, avec des esquives très pratiques pour passer dans le dos de l’adversaire, et surtout cet excellent moyen de créer une ouverture en appuyant au bon moment sur le bouton carré lorsqu’on assène un coup sur votre garde. En ce qui concerne maintenant l’autre partie du jeu, ses phases à dos du volatile Legna, on devra encore fermer les yeux sur les séquences à ras du sol, toujours aussi dénuées d’intérêt. On hésite entre calciner toutes les fourmis à terre ou à descendre pour les culbuter soi même. Le tout avec monotonie bien sûr. Heureusement, les phases en hautes altitudes s’en sortent bien mieux, avec une rapidité de déplacement concluante. On jongle rapidement de façon adroite entre les demi tours et les accélérations. Dynamiques, ces phases aériennes permettent toujours de cibler les adversaires comme dans un bon vieux Panzer Dragoon de circonstance, mais c’est en détruisant vos cibles manuellement que vous libérerez des orbes de magies à la nature diverse. Pourtant, même ici le titre de Cavia souffre d’un important manque de folie et de diversité, surtout quand on passe un niveau entier à tirer sur des cubes gargouilles complètement stoïques.

 

Peut être la prochaine fois ?

 

Techniquement il est difficile de trouver quelque chose de beau ou d’émouvant dans Drakengard 2, son univers pauvre en flore et riche en brouillard ne provoquera pas le moindre frisson. Certes, nous n’oublions pas de concéder que le regroupement de force massif des adversaires nécessite des concessions au niveau des décors, mais la série Dynasty Warriors de Koei nous a prouvé à plusieurs reprises qu’un minimum de diversité est possible dans un beat’em all ambitieux. L’autre tumeur qui gangrène péniblement le soft, ce sont ces petits détails qui contribuent à saccader son rythme de jeu pour un résultat cauchemardesque. Devoir passer par l’écran de sauvegarde lors de presque tous les déplacements sur l’atlas, se taper d’innombrables coupures cinématiques inutiles pendant les missions, le manque de tonus dans la narration, et j’en passe. De son côté, et comme pour éviter le scénario catastrophe, la bande son de qualité réserve quelques jolis moments. On parvient même, lors des dernières missions aériennes, à ressentir un véritable souffle épique sur notre visage, sentiment ô combien cruellement absent des Drakengard. Bien entendu, ceux qui estiment que Drakengard premier du nom était un bon jeu peuvent se jeter sans rougir sur cette suite, laquelle se permet de jolis liens et références avec les événements du premier, et qui propose en bonus des cinématiques en images de synthèses toujours aussi belles, rares instants pendant lesquels les protagonistes deviennent vraiment consistants. Ces joueurs motivés et inlassables auront au minimum 20 heures de jeu devant eux pour terminer l’aventure et pourquoi pas le triple pour les plus autistes des amateurs d’action qui voudront compléter le jeu à 100%, en tentant de visualiser les trois fins ?





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Steeve Mambrucchi

le mercredi 1er mars 2006, 17:35




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