Test DOOM VFR : plus gore, plus viscéral et plus immersif en réalité virtuelle ?
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Avec son prix attractif de 30€, DOOM VFR se révèle être un bon jeu VR pour qui aime voir gicler du sang dans des décors infernaux. Bien que la durée de vie soit légère (5h au total), elle reste dans la fourchette haute des expériences purement VR, tout en apportant une réelle plus-value en terme d'immersion vidéoludique. Toutefois, pour que l'expérience soit la plus totales, on vous recommande chaudement de disposer d'une pièce assez grande pour profiter du jeu à fond. Et si jamais vous avez les moyens de vous payer la solution sans fil du genre TPCast avec le HTV Vive, vous serez alors totalement libre de vos mouvements. Quoi qu'il en soit, DOOM VFR fait clairement partie du haut du panier en termes de shoot VR, et cela suffit à en faire un titre attractif pour les joueurs adeptes de réalité virtuelle. L'ambiance est toujours aussi bonne, les démons sont gigantesques et l'action est simplement frénétique au possible. Cinq heures de jeu seulement certes, mais cinq heures intenses et jouissives.
- Une immersion de fou
- Les démons gigantesques
- L'ambiance de folie
- Toujours très nerveux
- Graphiquement joli une fois à fond
- Pas cher (30€ sur Steam)
- Durée de vie limitée et faible rejouabilité
- Rythme ralenti par rapport au "vrai" DOOM
- Plus de tronçonneuse ni de cors à corps
- Décors 100% recyclés
Il y a quelques semaines à peine, on découvrait l'adaptation de DOOM sur Nintendo Switch, une version "optimisée" pour la console de Nintendo, qui doit compenser par une technique en-deç des autres machines du marché. Le résultat fut honorable en mode portable, nettement moins une fois la console sur son dock. Aujourd'hui, il est question de vous parler d'une autre version, celle adaptée pour les casques de réalité virtuelle, à savoir le PlayStation VR et le HTC Vive. Et l'arrivée de DOOM VFR sur le marché nous prouve que la VR est une technologie qui intéresse à la fois id Software et Bethesda. Après Fallout 4 puis Skyrim, on se doutait bien qu'adapter un fast-FPS en réalité virtuelle ne serait pas de tout repos pour les développeurs, et ce pour des raisons techniques car on imagine mal sauter partout et se retourner en une fraction de seconde au milieu de son salon avec le câble derrière la tête. On a donc enfilé notre HTC Vive sur la tête pour vous dire si l'expérience en vaut la chandelle ou si elle est plutôt du genre gerbante...
Bien que le jeu soit disponible sur PlayStation VR, c'est sur PC que nous avons décidé de tester DOOM VFR en profitant de notre gros matériel. On a donc pu découvrir cette nouvelle version du jeu sur une tour équipée d'une nVIDIA GeForce GTX 1080 Ti, ainsi que d'un casque de réalité virtuelle HTC Vive. Pour l'occasion, on ne s'est donc pas privé de pousser tous les réglages à fond les ballons afin d'obtenir le meilleur rendu possible, d'autant que la configuration requise est très exigeante, avec le besoin d'une GeForce GTX 1070 au minimum. DOOM VFR s'aborde donc en motion gaming avec les manettes Vive qui permettent de tout gérer. Afin de ne pas être déstabilisés, les développeurs de chez id software ont troqué les déplacements rapides habituels contre le système classique de téléportation. En cliquant sur le pavé tactile, on fait apparaître un curseur qui nous permet de réapparaître à l'endroit où l'on souhaite, ce qui évite les mouvements de caméra trop rapides. Ce système semble inévitable afin de permettre aux joueurs sujets aux nausées de pouvoir profiter pleinement du jeu, tout en remplaçant facilement les déplacements classiques, mais aussi les sauts. Pas de panique pour les puristes qui veulent s'envoyer les globes occulaires au fond des orbites, puisqu'en cliquant sur les bords du pavé tactile, il est également possible d'effectuer un dash dans la direction souhaitée. Cette fonctionnalité est très pratique pour esquiver rapidement un tir ennemi, ou pour s'éloigner d'un démon qui vient d'apparaître trop près de vous, même s'il faut une bonne habitude de la VR pour s'en servir sereinement et souvent. Dans le cadre de notre essai avec un framerate à plus de 90fps constant, on avoue n'avoir souffert d'aucun désagrément, même en abusant du dash comme des fous. C'est une bonne chose, car DOOM VFR est en fait une aventure stand-alone d'une durée d'environ 5 heures proposant un pitch différent du jeu original, même si tous les lieux que l'on visite en sont directement tirés.
L'ENFER, C'EST VÉNÈRE !
Outre ce système de déplacement adapté pour l'occasion, les développeurs ont également dû revoir le système de combat afin d'éviter les mouvements de caméra trop brusques. On dispose donc d'une roue des armes pour changer de flingue (les pétoires étant toutes classiques), de grenades qu'on lance avec la main gauche en mimant le geste, ainsi que de la fonction secondaire des armes qu'on peut déclencher avec le bouton de paume de la manette. À ce moment, les habitués auront déjà noté quelques absences dont celle du combat au corps-à-corps et des finish bien crades qui sont pourtant l'une des plus belles signatures du jeu. Ces derniers sont purement et simplement absents afin de soulager nos yeux, ce qui risque peut-être de décevoir les joueurs qui espéraient de la violence en gros plan. Désormais, les finish moves se réalisent en se téléportant sur la cible, ce qui la fait exploser dans un nuage de sang mais sans plus aucune animation. À notre grand regret, l'orbe Berserker qui permettait de démembrer n'importe quel démon fonctionne également sur le même schéma, et on doit vous avouer qu'on prend nettement moins de plaisir à réaliser l'attaque, puisqu'on a davantage l'impression d'être un Mario survitaminé qui saute sur ses ennemis qu'un Space Marine ultraviolent. Dommage...
L'autre grande absente du jeu, c'est bien sûr la tronçonneuse qui permettrait de découper les démons en deux. Cette dernière a elle aussi été retirée du jeu, car trop complexe à adapter en VR, ce qui est bien évidemment regrettable et diminue un peu plus l'intérêt de cette version VR. Pour ce qui est du rendu graphique, sachez que ce dernier est lié à votre matériel (HTC Vive ou PS VR) mais il faut bien avouer que l'expérience est plutôt agréable à l'œil, même si l'on reste loin de la qualité visuelle du titre classique, le besoin de calculer deux images étant très gourmand en ressource. Néanmoins, l'expérience reste tout de même intéressante dans la mesure où l'on se rend bien compte de la différence de taille entre notre petit Marine et les énormes démons prêts à nous tailler en pièces. La possibilité de s'en approcher de très près et de lever les yeux au ciel afin de réussir à leur faire un lifting au fusil à pompe renforce terriblement l'immersion, d'autant que la spatialisation du son est très bonne, et que le moindre grognement nous fait tourner la tête afin de s'assurer qu'un ennemi ne soit pas juste derrière nous. Enfin, dernière nouveauté : lorsqu'on utilise la téléportation, le jeu passe en bullet-time, ce qui permet là aussi de ralentir l'action et de la rendre plus lisible. D'ailleurs, la durée de ce ralenti peut même être rallongée via les orbes qu'on ramasse de temps en temps. Reste à savoir si on peut toujours qualifier DOOM de fast-FPS dans cette version VFR...