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Test DOOM (Nintendo Switch) : du bon frag à emporter ?

Test DOOM sur Nintendo Switch : du bon frag à emporter ?
La Note
note DOOM 14 20

Il fallait s'y attendre, avec un jeu aussi gourmand techniquement que DOOM et une console aussi peu puissante que la Nintendo Switch, le portage du FPS d'id Software ne pouvait pas se faire sans concessions. Il faut donc s'attendre à un violent downgrade graphique qui est d'ailleurs accentué lorsqu'on décide de brancher la console sur le dock, lui-même relié à un téléviseur. Dans le cas présent, les textures se mettent alors à baver et tout devient presque flou. Remaniée visuellement pour que la fluidité du jeu reste acceptable, la version Switch de DOOM trouve son intérêt en y jouant de façon nomade, le rendu graphique étant nettement plus acceptable. Il faut au passage saluer la performance du studio Panic Button qui a réussi à faire passer le jeu de 68 Go sur PC à 23 Go sur Nintendo Switch, tout en garantissant une certaine fluidité tant que le nombre d'ennemis affiché reste mesuré. Lors des passages plus intenses, la console souffre, affichant des baisses de framerate qui passent sous les 20 images/sec, ce qui reste finalement assez rare en solo, tandis que le problème ne se pose jamais en multi. Les versions PC, PS4 et Xbox one étant bien meilleures, on va avoir du mal à vous conseiller DOOM sur Switch pour un usage domestique. Cependant, en considérant qu'il s'agit là d'une version portable, le jeu trouve alors un intérêt alternatif. Vous êtes désormais prévenus.


Les plus
  • Gameplay intact
  • Jouable même avec les Joy-Con
  • Aucun lag en multi
  • Presque tout le contenu est disponible
  • DOOM en version portable !
Les moins
  • Downgrade graphique conséquent
  • En mode dock, ça bave dans tous les sens, et c'est flou
  • Carte SD obligatoire, même avec la version physique du jeu
  • Manque les Snap-Maps
  • Grosses baisses de framerate quand il y a trop d'ennemis à l'écran
  • Le ventilo de la Switch qui s'excite quand on lance le multi
  • Vendu au prix fort sur Switch alors qu'il est bradé ailleurs


Le Test

Sorti l'an dernier sur PC, PS4 et Xbox One, DOOM se paye le luxe de revenir cette année sur une nouvelle plateforme, à savoir la toute récente Nintendo Switch. Fruit de l'accord en béton qui unit Bethesda au constructeur nippon, ce portage a été réalisé par le studio texan Panic Button qui a eu la lourde tâche d'adapter un fast-FPS aux graphismes séduisants sur la console la moins puissante du marché. Il s'agit d'un sacré défi qui ne se fait évidemment pas sans quelques sacrifices. Nous avons donc passé quelques jours à dézinguer du démon dans les couloirs de DOOM, afin de savoir si la version Nintendo Switch pouvait offrir quelques chose de plus que la concurrence.


DOOMMême si vous n'en avez probablement jamais entendu parler, les développeurs de Panic Button sont des maîtres dans le maniement du chausse-pied, capables de faire tourner des gros jeux sur de toutes petites configurations. Si on croyait initialement qu'id Software avait choisi ce studio pour des questions de proximité (les deux étant au Texas), on s'est vite rendu compte que Panic Button s'est fait un nom avec de nombreux portages réussis. Injustice sur PS Vita, Disney Infinity 2.0 sur PS Vita et le portage de Rocket League sur consoles (Xbox One, PS4 et Switch), toutes ces adaptations sont le fruit de leur travail. Vous l'avez compris, l'équipe d'Austin est donc un choix plutôt avisé pour relever un tel défi. La première constatation que l'on peut faire, c'est que DOOM a subi une sacrée cure d'amaigrissement, passant de 68.6 Go dans sa version PC à 21.3 Go sur Nintendo Switch, sachant qu'on parle de jeux dématérialisés dans les deux cas. Forcément, avec un régime aussi drastique, on s'attend à ce que de nombreux éléments manquent à l'appel. Pourtant on ne peut pas être plus loin de la vérité, puisque tout le contenu initial est présent, de la campagne solo au multijoueur (accompagné de tous ses modes) en passant par le mode arcade qui demande de réaliser le plus gros score sur un niveau donné. La seule absence que nous ayons pu constater est celle du mode "Snap-Map" qui permet de créer ses propres cartes multi, ou de jouer à celles de la communauté. Néanmoins, une telle masse de fichiers sur Nintendo Switch vous oblige bien sûr à recourir à une carte SD, sachant que même si vous optez pour le jeu en physique, il vous faudra télécharger les 9 Go du mode multijoueur. Une fois passée l'étape de l'installation, on se rend compte que le jeu charge plutôt vite, et qu'on ne doit pas attendre des heures avant de se jeter dans la bataille.

 

PARCE QUE LA PUISSANCE, ÇA A QUAND MÊME DU BON...

 

DOOMAu premier coup d'œil, la réalité du matériel embarqué dans la Nintendo Switch se rappelle à nous brutalement : le jeu est vraiment moyen. Le choc va être rude pour quiconque a déjà tué du démon sur PS4, Xbox One et à fortiori sur PC. Les textures sont simplifiées, les effets de lumière absents, les couleurs plus ternes, en clair tout ce qui faisait de DOOM un jeu sexy est passé à la trappe. L'avantage de cette absence totale de maquillage, c'est que le jeu reste fluide la plupart du temps, permettant au joueur de réellement profiter des joies du fast-FPS. Les mouvements sont fluides, la visée au stick précise, et bien qu'on vous recommande de jouer au pad Pro, il est tout à fait possible de survivre avec les Joy-Con, même en multi. Si le jeu se comporte bien la plupart du temps, la Switch montre rapidement ses limites dès que les arènes s'ouvrent et que l'action s'intensifie avec plus de cinq ou six ennemis à l'écran. Lors de ces passages, le vaillant Tegra ne peut s'empêcher de toussoter tandis que le framerate vacille largement. Les chutes de la cadence d'affichage ne sont jamais longues, mais elles arrivent assez régulièrement lors des quelques passages incriminés, ce qui peut finir par fatiguer le joueur, à fortiori dans un genre comme le fast-FPS où la fluidité est primordiale pour une expérience plaisante. On a d'ailleurs rencontré le même problème lors des niveaux easter-eggs qui permettent de rejouer au premier opus, ce qui nous laisse à penser que le problème est entièrement lié au nombre d'ennemis affichés, et pas à la taille de l'arène. Heureusement, ce problème de surcharge ne s'est jamais posé en multijoueur où l'on a pu affronter sereinement les joueurs du monde entier. Ce mode nous a par contre réservé une petite surprise puisque lorsqu'on l'a lancé, le ventilateur de notre console s'est mis à tourner à son régime maximal pendant quelques secondes alors que la machine était froide. O-K !

 

Car oui, l'expérience de DOOM reste jouissive lorsqu'on se focalise sur le gameplay, et le fait de pouvoir en profiter partout ajoute beaucoup à son charme.

 

DOOMFinalement, la magie de la Switch opère dès qu'on retire la console de son Dock. En jouant sur l'écran de la tablette, les graphismes deviennent tout de suite plus acceptables, tandis qu'on prend un pied monstre à pouvoir aligner les frags dans le métro, ou les fesses posées sur le trône. Car oui, l'expérience de DOOM reste jouissive lorsqu'on se focalise sur le gameplay, et le fait de pouvoir en profiter partout ajoute beaucoup à son charme. On a adoré pouvoir choquer la grand-mère assise à notre droite dans le RER, alors qu'on déchirait du démon dans des giclées de sang, le tout boosté par l'orbe Berserker.  C'est d'ailleurs comme cela qu'il faut appréhender la version Switch de DOOM, il ne s'agit en fait que d'une version portable, au point qu'on vous déconseille sérieusement de la considérer comme une alternative aux versions PC, PS4 ou Xbox One.


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