Test DOOM Eternal (Nintendo Switch) : ça pique bien les yeux, mais ça défoule quand même
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Ce portage de DOOM Eternal sur Switch concocté par Panic Button nous rappelle bien entendu celui qu'ils avaient déjà réalisé pour DOOM en 2017, mais également le travail de Saber Interactive sur la version Switch de The Witcher 3. En utilisant mille et une astuces de programmation, ces studios arrivent à faire tourner des jeux techniquement évolués sur une machine pas du tout faite pour cela à la base. On ne peut que saluer de tels tours de force. DOOM Eternal a d'autant plus sa place sur Switch qu'il s'adapte parfaitement à de courtes sessions de jeu réalisées sur le pouce en mode portable. Mais que ce soit sous la couette ou devant votre écran de télé, préparez-vous à revoir vos exigences graphiques nettement à la baisse. La résolution dynamique tombe régulièrement à des valeurs si basses que la plupart des éléments paraissent bien flous. Pour résumer : c'est moche, mais c'est fluide. Il vaut mieux ça que l'inverse !
- Du 30fps constant
- Chargements rapides
- La bande-son est toujours d'enfer
- Sur le fond, le jeu conserve ses qualités
- Doom Eternal sous la couette
- Doom Eternal dans le métro
- Doom Eternal aux toilettes
- Doom Eternal prend le train
- Du 30fps seulement
- Une résolution souvent très faible
- Textures et modèles peu détaillés
- Textes guère lisibles en portable
- Certaines icônes carrément illisibles
- Pas de The Ancient Gods : Part One
- En dématérialisé uniquement
- Fait bien chauffer la console...
Depuis quelques années, le studio américain Panic Button se spécialise dans les portages en général, et dans les portages Switch en particulier. En l'espace de seulement trois ans, les texans ont tout de même adapté DOOM, Wolfenstein II : The New Colossus, Warframe, Subnautica, Hob, Wolfenstein : Youngblood, Doom 3 et Torchlight II sur la console de Nintendo. Autant dire qu'ils commencent à connaître les entrailles de la machine par cœur ! Et il fallait bien ça pour réussir à conserver la fluidité de DOOM Eternal. Même si ce sont les graphismes qui en payent le prix...
On pourrait entamer ce test en évoquant le scénario de DOOM Eternal (ah ah, la bonne blague !), en rappelant ses mécaniques de glory kill, en vantant son dynamisme, en faisant l'inventaire de l'arsenal, en pestant contre le codex et les didacticiels qui hachent le gameplay, ou encore en pesant le pour et le contre des barres de balancement, double saut et autres grappins. Mais tout cela n'est pas vraiment le sujet du jour. En effet, le jeu est sorti sur PC, PS4 et Xbox One il y a déjà neuf mois et, en tant que simple portage, cette version Switch s'avère parfaitement identique à l'expérience d'origine sur tous ces points. D'ailleurs, on peut d'ores et déjà regretter d'avoir affaire à DOOM Eternal "tout court" et non à une version étendue qui inclurait l'extension The Ancient Gods : Part One. Cette dernière est pourtant elle aussi déjà sortie sur les autres plateformes. Les amateurs de belles boîtes pourront également se lamenter sur l'absence de version physique, le jeu n'étant disponible qu'en dématérialisé (à soixante euros, au passage...). Ce point peut d'ailleurs s'avérer légèrement problématique car il faut télécharger près de 19 Go de données et avoir suffisamment de place sur la console pour les stocker. Sachant que la Switch possède un espace de stockage interne de seulement 32 Go, il va falloir archiver un paquet d'autres jeux.
Fidèle à sa réputation de gros bourrin, le Doom Guy adopte donc la philosophie du "pousse toi d'là que j'm'y mette". Notre super soldat semble également pousser la console dans ses retranchements, car cette dernière chauffe comme jamais en mode télévision. Quant au fait de jouer en portable, cela ne se fait pas non plus sans heurts. Les différents textes qui apparaissent à l'écran n'ont pas été refaits, et ils paraissent donc bien trop petits. Le problème est encore plus sensible en ce qui concerne la représentation des commandes. A moins d'avoir des yeux de lynx, il est quasiment impossible de discerner l'icône représentant le stick gauche de celle du stick droit. Nous vous conseillons donc de passer toute la phrase de didacticiels en mode docké, même si vous comptez jouer en portable par la suite.
IL EST FLOU L'AFFREUX DOOM, IL EST FLOU
Evidemment, pouvoir jouer à Doom Eternal dans son lit ou dans le métro constitue le principal avantage de cette version Switch. Les joueurs qui ne possèdent pas d'autre console ni de PC pourront également se rabattre sur le mode télévision, car sur le fond l'expérience reste intacte. Le jeu s'avère toujours aussi nerveux et brutal, et il bénéficie d'une fluidité sans faille. Non pas qu'il atteigne les soixante images par seconde (ce serait totalement illusoire) mais parce que le framerate reste stable en permanence. En effet, on a droit à du trente images par seconde absolument constant, ce qui suffit pour apporter une véritable impression de fluidité. Si ce choix effectué par les développeurs est clairement celui qu'il fallait adopter, il n'est pas sans contrepartie. Ainsi, la résolution s'adapte en permanence à l'action afin de soutenir le framerate. Et c'est hélas franchement visible. Dès qu'il y a un peu trop d'explosions ou qu'on se trouve dans des arènes trop larges, les graphismes se mettent à baigner dans un flou assez disgracieux. De plus, indépendamment de la résolution adaptative, on voit bien que les modèles et les textures ont été revus à la baisse de manière globale. D'ailleurs Panic Button a poussé l'optimisation jusqu'à rajouter des bandes noires lors des scènes cinématiques, histoire d'avoir encore un peu moins de pixels à calculer et afficher. Il faut être honnêtes et reconnaître que cette version de DOOM Eternal est sans conteste possible la plus laide qu'il soit. Mais voilà, dans le feu de l'action, les faiblesses visuelles n'ont finalement pas tant d'importance que cela puisqu'on se concentre surtout sur les mouvements et la visée de notre héros, suffisamment rapides pour occuper notre attention et nous empêcher de trop scruter les décors et les détails des ennemis. Terminons sur une note positive : les temps de chargement sont extrêmement raisonnables, ce qui est loin d'être toujours le cas sur la machine de Nintendo.