Test DiRT Rally : voici la nouvelle référence du jeu de rallye !
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Malgré un contenu un peu maigrichon et un sacré manque de livrées officielles côté voitures, DiRT Rally parvient à s'imposer comme la référence incontournable du jeu de rallye sur PC et consoles grâce à une physique irréprochable et à des graphismes vraiment canons. Bien qu’il faille recourir au volant pour en tirer la quintessence, le jeu de Codemasters se laisse approcher à la manette et devrait séduire les amateurs du genre, même si ces derniers sont adeptes du volant et du pédalier. On regrettera par contre l’aspect austère du jeu dans ses menus et son système de carrière assez minimaliste. Mais une fois en jeu, ces doutes s’envolent et on est littéralement happés par la route. Ne vous méprenez pas donc, DiRT Rally reste un jeu exigeant qui nécessite une sacrée dose de talent pour réaliser des temps capables de vous hisser sur le podium. La courbe d’apprentissage est raide, mais une fois qu'on a apprivoisé les mécaniques, la sensation de gratification est assez euphorisante.
- Physique tout simplement au top
- Graphismes très réussis
- Longueur des spéciales
- Conditions météo paramétrables (pluie, nuit)
- Les notes du co-pilote sont impeccables…
- …dommage qu’on ne l'entende pas très bien à cause de sa voix fluette
- Contenu limité
- Manque de livrées officielles
- Le compteur en vue cockpit qui n’affiche la vitesse qu’en MPH
Après plusieurs années de disette, entrecoupées de quelques jeux très moyens, les amateurs de jeux de rallye ont eu la surprise de voir une cascade de nouveautés s’abattre récemment. WRC 5, Sebastien Loeb Rallye Evo et maintenant DiRT Rally, il n'y a plus que l'embarras du choix. Mais quid du dernier jeu de course signé Codemasters ? Après une décennie passée à nous vanter les mérites du gymkhana entre deux gros logos pour la boisson Monster et les DC Shoes de Ken Block, le studio anglais a décidé de revenir sur des bases plus saines. Car il ne faut pas l’oublier, mais Codmasters s’était carrément assis sur le prestigieux héritage que constituait la mythique série des Colin McRae Rallye, référence absolue des amateurs de simulation de rallye. Lassés de déraper entre trois plots orange sur le parking d’un supermarché au volant d’une bagnole tunning, les développeurs se sont donc replongés dans l’essence même du sport, à savoir la simulation de rallye. Les ambitions sont hautes et l’objectif est d’ essayer d’apporter des sensations de pilotage les plus réalistes possibles, tout en s’éloignant à tout prix des dérapages effectués d’un doigt en racontant sa journée à Madame. Que vaut réellement ce DiRT Rally ? Réponse sans le moindre détour.
Avant de passer la première, sachez que la sortie de DiRT Rally s'est faite en deux temps. La première d'abord sur PC en décembre dernier, mais qui était déjà disponible depuis belle lurette grâce au financement participatif et au système de l'Early Access, qui tend à se généraliser même avec de grosses licences. En optant pour cette approche, Codemasters s'est assuré un feedback de qualité via des joueurs pointilleux et surtout équipés en volant et autres pédaliers. Plutôt pratique quand on sait que ce DiRT Rally souhaite s'adresser à des fins connaisseurs et non des adpetes de Need For Speed. Cela dit, inutile de tergiverser plus longtemps, DiRT Rally est tout bonnement le jeu de rallye qui propose la meilleure physique de pilotage à ce jour, et d’assez loin même. Tel un Assetto Corsa, le jeu anglais enquille plusieurs longueurs d’avance à ses concurrents tant l'exigence est de mise et le pilotage réaliste. Qu’il s’agisse des différences entre les voitures ou selon la surface empruntée, chaque variation est subtilement retranscrite et le ressenti est exceptionnel. La terre sèche et compacte de la Grèce n’offre en effet pas la même tenue que le gravier très roulant de la Finlande, ni même la patinoire que peut représenté la boue du Pays de Galles.
LE RÉALISME À TOUT PRIX !
De même, chaque voiture dispose de son propre comportement, aussi bien en termes de puissance délivrée ou de l'équilibre proposée. Les WRC modernes fonctionnent à plein régime grâce à leurs turbos à géométrie variable, leur anti-lag et leur transmission intégrale. A l’inverse, il faudra faire hurler le deux litres d’une Ford Escort RS2000 où la puissance débarque soudainement juste avant la zone rouge. La propulsion aussi demandera pas mal d’adaptation pour arriver à maîtriser la dérive de la voiture. Moteur avant ? Moteur arrière ? Des détails qui ont leur importance et qu’on ressent parfaitement dans le volant. Même histoire lorsqu’on fonce sur asphalte puisque là aussi, le revêtement aura un impact énorme, et les passages du bitume au béton sur le rallye d’Allemagne auront une grande importance. Idem pour le Monte-Carlo où il faudra prendre soin d'éviter un maximum les plaques de glace pour améliorer son temps. Pour nous aider, on peut compter sur un co-pilote intelligent, et qui distille des infos précises pour peu qu’on choisisse de l’écouter plutôt que de se contenter des petits dessins en haut de l’écran. Un seul reproche sur ce point : l'incapacité de régler le volume de la voix féminine, malheureusement trop fluette pour qu'on puisse bien la distinguer entre le moteur du bolide et les bruitages alentours. Dommage, car le son de sa voix est plutôt agréable. Il faudra donc baisser les bruits moteurs ou opter pour la VO du jeu si vous n'êtes du genre bilingue.
...inutile de tergiverser plus longtemps, DiRT Rally est tout bonnement le jeu de rallye qui propose la meilleure physique de pilotage à ce jour, et d’assez loin même.
Côté contenu, DiRT Rally ne fait pas les choses à moitié, même si Sébastien Loeb Rally Evo se montre plus généreux avec davantage de modes. Toutefois, DiRT Rally propose quand même une bonne dizaine d’épreuves, chacune étant pourvue de 6 longues spéciales qu’on disputera évidemment dans tous les sens, mais aussi dans différentes conditions. S’attaquer au col du Turini vous semble facile ? Pas de souci, ajoutez une bonne pluie verglaçante ou une chute de neige, tenter de le dompter de nuit à la seule lueur de votre rampe d’oscars et on vous garantit que vos temps de passage devraient prendre plusieurs minutes de plus au chrono. Enfin, si vous parvenez à rester sur la route bien évidemment, car en cas de choc frontal, on peut dire adieu à tout l’éclairage, ce qui rend l’épreuve alors quasiment impossible puisque les lampadaires ne sont pas légions sur les bords des spéciales. Profitons-en pour mentionner le très impressionnant système de dégâts présent dans le jeu. Un système entièrement paramétrable qui se montre relativement clément d’office. Heureusement, on peut lui demander d’être très réaliste au point qu’un atterrissage trop violent puisse détruire les suspensions. Niveau voitures, on trouve un peu plus de 40 modèles très variés afin que chacun puisse choisir son bolide préféré. Par contre, il faudra être magnanime sur la décoration qui ne propose presque aucune livrée officielle malheureusement. Les concessionnaires sont découpés en plusieurs époques : années 60, années 70, propulsions 80, groupe B, Kits cars, et des WRC de plusieurs époques. Deux disciplines différentes disposent de leurs voitures réservées, puisque la course de côte est disponible avec Pikes Peak, tandis que le rallyecross vous emmènera sur différents circuits réels. Malgré l’absence de quasiment tout contenu officiel, DiRT Rally récupère tout de même une seule licence, celle du championnat du monde FIA de rallyecross, ou WRX pour les initiés.
Profitons-en pour mentionner le très impressionnant système de dégâts présent dans le jeu. Un système entièrement paramétrable qui se montre relativement clément d’office.
En ce qui concerne la maniabilité, on ne va pas vous mythonner, un volant est très fortement recommandé pour obtenir toute la quintessence des sensations qu’offre le jeu, notamment avec un force feedback suffisamment bien dosé pour ne pas vous arracher les bras. On peut néanmoins s’amuser avec une manette, même si l’absence de retour de force et la plus grande difficulté à doser la direction se font sentir. Techniquement, DiRT Rally est tout aussi solide et on ne peut qu’être impressionné par ses graphismes de toute beauté, qu’il s’agisse de la méticuleuse modélisation des voitures, ou bien des effets météo qui viennent perturber votre course. Enfin, les amateurs de réglages au micro-poil seront ravis d’apprendre qu’il est possible de paramétrer la voiture dans ses moindres détails. Suspensions, freinage, boîte de vitesse, angle de chasse, etc. Le tout avec des conséquences drastiques sur le véhicule. Si un bon réglage de suspensions peut faire gagner des secondes, un mauvais peut rendre l'engin simplement impossible à diriger. Toutefois, si vous n’êtes pas un fou de mécanique, sachez qu'il existe des réglages de base qui permettent d'être performants sur la route, sans oublier que les membres de la communauté partagent déjà tous leurs meilleurs set-ups sur le forum communautaire Steam du jeu.
RX ET RH
Faisons maintenant un petit tour du contenu de DiRT Rally, qui comme on l'a dit plus haut, n'est pas le titre le mieux armé de sa catégorie à l'heure de faire les comptes. Une campagne solo, un mode rapide, un multi et basta ! Autant vous dire que c'est presque le désert de Gobi. Le mode "Carrière" demande sinon de faire son trou dans le milieu du rallye via un système de championnat qui s’adapte aux joueurs. Les débuts se font donc par la difficulté clubman, et en fonction des résultats obtenus, on est admis dans les catégories supérieures, ou inférieures si on se traîne en fond du classement. Ceci ne concerne que la difficulté des temps à battre, et n’impose aucune catégorie de voiture avec une I.A. qui s’adapte à vos choix. Vous pouvez donc choisir de disputer le championnat ultime au volant de la très abordable Lancia Fulvia, ou à bord de la ruineuse Polo WRC de 2016. Une fois les rallyes maîtrisés et une certaine somme d'argent en poche, on aura accès aux deux autres disciplines que sont le rallycross (RX) et la course de côtes. Chaque épreuve terminée vous permettra d’empocher une récompense monétaire que vous devrez ensuite réinvestir dans votre écurie, soit en achetant une nouvelle voiture, soit en recrutant des mécanos. L’équipe technique est d’ailleurs un poste de dépense crucial, puisque plus vos mécaniciens seront doués, plus vous pourrez réparer de choses lors des 25 minutes allouées au parc fermé. Il faudra être un manager attentionné et bien gérer vos employés, sous peine de voir votre équipe vous lâcher en pleine épreuve pour cause de fin de contrat, ce qui implique une augmentation drastique des temps de réparation. Une petite dimension gestion qui ne renforce pas forcément l’immersion, mais qui permet d’obtenir quelques petits bonus pour vos voitures lorsque votre équipe est bien rôdée, comme des diminutions encore plus fortes des temps de réparation, ou une spécialisation sur certains types de véhicules.
Pour ce qui est du mode rapide, il vous permet de faire n’importe quelle épreuve avec n’importe quelle voiture, tandis que le mode multijoueur se décompose en deux épreuves. Le rallye vous demandera d’effectuer une performance sur une épreuve quotidienne, hebdomadaire et mensuelle, sachant que vous n’avez droit qu’à un seul essai. Le game over est assuré à la première erreur de pilotage. L’autre versant du mode multi concerne le PvP qui est en fait du RallyeCross. Vous affrontez donc 4 joueurs dans une course sur circuit, qui mélange terre et asphalte au volant de voitures de rallye dont le moteur a été gonflé à bloc pour une accélération plus violente. On pourra aussi s’attaquer à cette discipline au volant de Mini 1000cc ou de voitures de la catégorie Super 1600 afin d’ajouter le challenge du manque de puissance aux courses. Le rallyecross ne pénalisant pas les contacts, il faudra souvent jouer du pare-choc, tout en restant mesuré sous peine de détruire sa propre voiture. Aucun problème à signaler au niveau des joueurs qui se comportent en général très bien sur les serveurs, évitant que les courses ne tournent au Demolition Derby.