Test DiRT Rally 2.0 : plus aboutie mais moins complète, une suite indispensable sur PC
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Bien qu’une partie du contenu présent dans DiRT Rally premier du nom se retrouve amputée et vendue sous forme de DLC, DiRT Rally 2.0 reste la référence dans le domaine de la simulation de rallye. Avec des bases très solides, le jeu de Codemasters a été amélioré au niveau du travail des suspensions, mais également des graphismes, avec un rendu vraiment très classe sur PC, spécialement au niveau des éclairages, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Toujours doté de la licence officielle du championnat du monde de rallycross, le jeu offre un challenge relevé mais sacrément gratifiant aux joueurs qui n’auront pas peur de devoir faire face à une courbe d’apprentissage assez raide. Si vous cherchez une simulation de pilotage exigeante qui puisse mettre vos compétences à l’épreuve, ne cherchez plus, DiRT Rally 2.0 est LE jeu qu’il vous faut. En revanche, si vous possédez déjà son prédécesseur, le constat est plus nuancé. Néanmoins, les améliorations apportées sont plus que concluantes, reste à voir si le prix de 70€ sur PC (pour la Deluxe Edition comprenant les DLC indispensables pour disposer d’un contenu similaire) vous semble justifié ou pas.
- Physique globale et des suspensions en particulier
- Mise à jour des graphismes qui fait plaisir
- Copilote aux notes précises et dictées avec science
- Usure des pneus et choix de gommes
- Contenu en baisse
- Plein de DLC prévus
- Seulement 6 rallyes
- Serveurs RaceNet en PLS complète
Quatre ans après DiRT Rally premier du nom, et deux ans après l’épisode DiRT 4 qui était parti s’aventurer dans les contrées de l’arcade, le studio Codemasters repart donc du côté de la simulation avec DiRT Rally 2.0. Si le nom fait référence au mythique Colin Mc Rae Rallye 2.0, c’est tout simplement parce qu’avec ce nouveau jeu, le studio ambitionne de cimenter la réputation de la série dans le cœur des joueurs. Intégralement développé en interne par Codemasters (alors que DiRT Rally avait fait appel à la communauté via une longue période d’Early Access), le jeu vise à corriger les quelques imperfections du premier épisode. Mais comme le dit si bien l’adage : « le mieux est l’ennemi du bien ». Il n'y a plus qu'à enfiler ses gants, à préparer nos oreilles au bruit des moteurs et aux notes débitées par le co-pilote pour savoir si cette suite est bel et bien la réussite qu'on nous promet depuis un moment.
La première chose qui saute aux yeux lorsqu’on lance DiRT Rally 2.0, c’est que de sacré progrès ont été faits au niveau des menus. L’interface est désormais claire et on sent que la version console a été pensée dès le début, et pas en catastrophe à la dernière minute. Le résultat est donc assez plaisant, et on ne galère plus pour naviguer dans les différents modes de jeu, ou pour aller trouver les diverses options. Parmi les ajustements réalisés ici, on note la disparition du mode Multijoueur. Désormais toutes les courses du mode libre pourront être jouées en multi, à condition de créer un salon et d’y inviter des amis, ce qui est plutôt pratique. Sorti de cette différence somme toute légère, le jeu propose les modes habituels, avec entre autres la Carrière, et le Rallycross qui permet de vivre une saison complète du championnat du monde WRX avec les vraies écuries et les pilotes engagés. Petit bémol, les développeurs ne sont pas allés jusqu’à modéliser le visage des stars de la discipline, ce qui signifie qu'on ne verra aucun pilote, sauf celui qu’on incarne et qui est créé en même temps que le profil du joueur. Cette étape est d’ailleurs toujours aussi anecdotique, avec un faciès à choisir parmi une petite sélection : nom / prénom / numéro de course, drapeau pour la nationalité et c’est tout. Par défaut, le jeu vous collera un co-pilote anglais, et il faudra passer par les options afin de choisir une autre langue. D’ailleurs, avec plus de budget cette année, les Britanniques sont allés chercher des pointures pour dicter les notes puisqu’elles sont annoncées en anglais par Phil Mills (co-pilote de Petter Soldberg chez Subaru en 2003, année où l’équipage a fini champion du monde WRC), tandis que les francophones auront droit à la voix du Belge Stéphane Prévot (copilote de François Duval chez Citroën en WRC pour la saison 2005). L’embauche de ces vrais pros a un impact immédiat, car la qualité de la diction et le ton utilisé n’ont plus rien à voir.
BIBENDUM
Loin des jeux de rallye habituels où les courbes sont annoncées d’un ton monocorde, on profite ici d’envolées vocales lorsque le rythme s’intensifie. Bien sûr, pour pouvoir signer de gros temps, il faudra écouter religieusement les indications données par le co-pilote, et ne pas se contenter des symboles affichés en haut de l’écran. En effet, les notes sont ultra-précises avec l’annonce des virages, mais également – et c’est une nouveauté – des repères visuels, ce qui permet de placer ses points de freinage au mètre près. La qualité des infos transmises au pilote est d’ailleurs primordiale, tant le jeu ne pardonne par les erreurs. DiRT Rally 2.0 est clairement une simulation qui ne tolère pas les approximations, et le moindre manque de concentration se payera cash, tant le système de dégâts est poussé. Bien sûr paramétrables, les ennuis techniques sont bluffants de réalisme lorsqu’on opte pour les options les plus poussées, avec des déformations sur la carrosserie, mais également un sacré nombre de pièces qui peuvent se détériorer, voire se casser purement et simplement. D’ailleurs, l'ami Laurely a pu se rendre compte de l’importance de préserver sa voiture, car lors d’une sortie de route sur une spéciale en pleine nuit, le porschiste de la rédaction a brisé les phares de sa R5 Turbo, et s’est retrouvé dans l’obscurité la plus absolue. Il est alors impossible de continuer la spéciale dans ces conditions. Comme en vrai, il faudra adopter une approche conservatrice, et placer en haut de la liste des priorités le fait de ne pas abîmer la voiture, les temps en spéciale étant secondaires. On précise que désormais les pneus disposent d’un témoin d’usure, et qu’on pourra choisir ses gommes entre chaque parc fermé. Ceci ajoute un peu de stratégie au rallye, en permettant au joueur de tenter des coups de poker sur une monte pneumatique audacieuse, en équipant des pneus tendres qui vont offrir des performances maximales et se dégrader plus vite, où en optant pour des enveloppes pluie sur les épreuves asphalte.
VOLER AU VOLANT
Le choix des pneumatiques impactera sérieusement la tenue de route de votre voiture, surtout sur asphalte où les différences sautent immédiatement aux yeux. Le seul bémol à cette nouveauté vient finalement du système expliquant l’état des pneus, car ce dernier n’est pas très simple à appréhender, tandis que la durée de vie des gommes nous a semblée hallucinante, puisqu’on a pu faire un rallye entier sur un train de médium, la dégradation ne devenant très problématique qu’après 8 spéciales. Du coup, on se demande un peu à quoi servent les gommes dures censées offrir une meilleure durée de vie au prix d’une adhérence inférieure. On précise d’ailleurs qu’on a obtenu ce résultat en jouant à la manette, ce qui est tout à fait possible malgré l’orientation résolument simulation du titre. Néanmoins, sans un bon volant à retour de force, on sent beaucoup moins l’adhérence du train avant, et on a tendance à souffrir du sous-virage plus souvent, tout en maltraitant les pneus avant. DiRT Rally 2.0 conserve l’excellente physique de son prédécesseur, et on note plusieurs améliorations, la plus flagrante étant au niveau du travail des suspensions. Avec un terrain qui se déforme en fonction des passages (surtout en rallye, beaucoup moins en rallycross), faire de mauvaises performances et partir en queue de peloton est un désastre. En effet, sur terre, on se retrouve alors avec une piste complètement défoncée, et des ornières qui peuvent modifier la trajectoire de la voiture assez drastiquement. Ceci dit, une fois dans la première moitié de l’ordre de départ, cette nouvelle feature reste pour le moins anecdotique. Si les sensations de conduites sont impeccables, on vous conseillera toutefois de préférer un bon volant pour profiter au maximum du jeu, et d’une finesse de pilotage impossible à avoir avec un stick. On a aussi remarqué que les voitures semblent plus promptes au sous-virage de manière générale, ce qui est un peu curieux. Reste à voir si c’est un réglage sciemment apporté par l’équipe de développement afin de donner une raison au joueur pour abuser du frein à main, ou si il ne s’agit que d’un ressenti personnel.
Excellent sur son gameplay et imparable sur sa physique, le nouveau jeu de Codemasters déçoit cruellement sur un point important : celui du contenu.
Excellent sur son gameplay et imparable sur sa physique, le nouveau jeu de Codemasters déçoit cruellement sur un point important : celui du contenu. Par rapport au premier opus, une grande partie des rallyes (3 au moins, dont l’Allemagne, Monte-Carlo et la Suède) manquent à l’appel, et ne seront inclus dans le jeu que plus tard, à condition d’avoir acheté le DLC correspondant. C’est un peu rageant dans la mesure où il n’est donc plus possible de piloter dans la neige avec le jeu de base, tandis qu’on doit se contenter d’un seul rallye sur asphalte au lieu de trois. C’est un peu la même chose au niveau des voitures avec une sélection qui à fondue comme neige au soleil. Exit les mythiques Kit-cars dont la 306 Maxi, adieu les WRC des années 2000 (Citroën C4, Ford Focus, Subaru Impreza), mais aussi celles des années 2010 (Citroën DS3, Ford Fiesta, Volkswagen Polo R). Désormais, le haut du panier est représenté par la catégorie R5, soit les voitures qui participent au championnat WRC 2, et dont les performances sont bien en deçà de celles présentes dans la catégorie reine. Là encore, toutes ces anciennes gloires du championnat du monde des rallyes seront disponibles en DLC via les deux saisons de contenu déjà prévues. Néanmoins, on rappelle que tous ces véhicules étaient présents d’office dans le premier épisode de DiRT Rally. Tout n’est pas si noir, car la liste de véhicules de base comporte tout de même de quoi bien s’amuser avec une large sélection de voitures de légende, comme une bonne partie des voitures du groupe B (205 T16 Evo, Audi Quattro, Lancia Delta S4, Metro R6, Ford RS200), des WRC 2 (R5), des classiques à propulsion (Alpine-Renault A110, R5 turbo, Ford Escort RS…etc). Mieux, la plupart des bolides disponibles disposent de leurs livrées de course officielles, ce qui devrait ravir les fans. Sachez d’ailleurs que chaque voiture peut être réglée via une infinité de paramètres, et qu’on peut même choisir le nombre de roues de secours qu’on embarque, ce qui a une incidence sur le poids de la voiture, et donc ses performances.
TONERRE MECANIQUE
Au niveau des activités, on constate que le mode campagne a été reconduit sans grande modification. On va donc incarner un pilote qui monte sa structure de rallye, et qui va devoir gérer son compte en banque, sa collection de bolides, mais aussi son équipe. Au départ, on va donc disposer d’une Lancia Fulvia pour le rallye, et d’une Opel Corsa Super 1600 pour le WRX, sachant que leurs réparations ne coûtent pas un centime. Au fur et à mesure des victoires, on achètera de nouvelles voitures de catégorie différente, et l’aspect management va alors se complexifier. En effet, désormais, ce sera au pilote de payer la casse, et chaque réparation impactera négativement le compte en banque. On pourra opter pour une réparation à l’arrache afin d’économiser, mais en sachant que la pièce pourra péter à n’importe quel moment. Avec plus de moyens, une réparation classique sera envisagée, tandis que les plus riches pourront simplement remplacer le composant en entier. Ce système permet aussi de gagner du temps lorsqu’on doit déterminer les réparations les plus importantes à effectuer en parc fermé entre deux spéciales, alors que le temps autorisé n’est que de 30 minutes. Pour pouvoir bricoler plus en un minimum de temps, il faudra alors recruter de nouveaux mécanos, ce qui s’avère particulièrement ruineux ! D’ailleurs, le système a été simplifié par rapport au premier opus, puisqu’on n’a plus besoin de gérer les contrats de nos employés, ce qui évite qu’un mécanicien quitte l’équipe en plein rallye car son contrat expire. Le management se borne donc à investir dans de la main d’œuvre, mais aussi dans sa formation. Chaque équipier pourra voir ses compétences améliorées contre un gros chèque, ce qui apporte de sacré bonus en jeu. Après formation, le copilote pourra ainsi être plus efficace sur le changement de roue, tandis que les mécaniciens pourront réparer plus vite certaines pièces en fonction de leurs nouvelles compétences.
Plus le challenge est ardu, plus le sentiment de gratification est grand, et avec son approche ultra-réaliste, DiRT Rallye 2.0 nous oblige à l’effort et à l’excellence.
L’une des grandes forces de DiRT Rally 2.0 est de pousser le joueur à la progression. En effet, en carrière, il est impossible de régler la difficulté, et cette dernière n’est absolument pas impactée par le type de voiture qu’on choisit. Rien n’empêche de faire un championnat avec une WRC 2 dès qu’on le peut, ce qui laisse au joueur la possibilité d’utiliser le type de véhicule qu’il préfère. En fonction des résultats acquis au fur et à mesure des championnats, le jeu va simplement augmenter ou diminuer la difficulté automatiquement, en faisant évoluer la difficulté du championnat qui passera de novice à clubman par exemple. Forcément au bout d’un moment obtenir une victoire devient compliqué, et on entre alors dans le monde réel du rallye. Ici pas question d’être un champion qui finit premier tout le temps. Non, le joueur va devoir apprendre l’humilité et revoir ses ambitions à la baisse. On vise d’abord à ne pas ruiner la voiture, afin que la prime de course puisse au moins couvrir les dépenses, puis on espère un top 10, voire un top 5 quand on est chaud. Dès lors, la perspective d’un podium devient exceptionnelle, tandis que la victoire laisse un goût incroyable dans la bouche, puisqu’il s’agit véritablement d’une fois où on se sera surpassé. Plus le challenge est ardu, plus le sentiment de gratification est grand, et avec son approche ultra-réaliste, DiRT Rallye 2.0 nous oblige à l’effort et à l’excellence. Ceci dit le jeu n’est jamais frustrant puisqu’il évite le cas de figure où une IA enchaîne les résultats hallucinants. On peut ainsi tout à fait gagner un rallye sans remporter la moindre spéciale, et gagner un championnat sans jamais remporter le moindre rallye. Dans le mode carrière il sera aussi possible de participer en parallèle à un championnat de rallycross (on peut participer aux deux disciplines, ou pas, selon ses préférences). Si ce type de compétition est très fidèle à la réalité, licence officielle du WRX oblige, on note l’absence de gestion des pneus, ce qui est aberrant puisqu’il s’agit là d’un pan très important de ce sport.