Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Deus Ex Human Revolution sur X360

Test Deus Ex Human Revolution
La Note
note Deus Ex : Human Revolution 17 20

Donner une nouvelle suite à Deus Ex alors même que le second épisode, développé par le studio originel, n'a jamais réussi à convaincre les fans ? Le pari était risqué et l'entreprise réellement osée. Mais voilà, les petits gars d'Eidos Montréal ont fait du sacré bon boulot et ils méritent un bon coup de chapeau. Que l'on soit amateur d'action, d'infiltration ou de jeu de rôles, on trouvera forcément son bonheur grâce à la liberté laissée en permanence au joueur. La plupart des objectifs sont prédéfinis, mais les moyens de les atteindre n'appartiennent qu'à vous. Et il arrive même que les évènements changent en fonction de vos actions. Ajoutez à cela une ambiance cyberpunk rarement vue ailleurs, et vous obtiendrez tout simplement l'un des meilleurs jeux de l'année.


Les plus
  • Un parfait mélange des genres
  • Les choix laissés en permanence au joueur
  • L'ambiance cyberpunk
  • Les discussions interactives
  • Bonne durée de vie (15 à 30 heures)
  • Superbe sur PC
Les moins
  • Seulement deux villes à visiter
  • Scénario parfois embrouillé, surtout sur la fin
  • Temps de chargement très longs
  • Un monde sans miroir...


Le Test

Jeu culte par excellence, Deus Ex reste aujourd'hui encore un titre sans égal. Depuis l'an 2000, aucune équipe de développement n'a réussi à marier aussi bien action et infiltration. Pas même les créateurs originaux, qui se sont quelque peu cassé les dents sur un Deus Ex : Invisible War plutôt décevant. Comme souvent dans pareil cas, l'annonce d'un troisième épisode a suscité autant d'enthousiasme que de méfiance. L'heure est venue aujourd'hui de mettre fin au suspense et de vous laisser pousser un soupir de soulagement : le Deus Ex nouveau est bel et bien à la hauteur de la légende.


Deus Ex : Human RevolutionMais que les néophytes se rassurent, il n'est nul besoin de connaître la série pour apprécier le dernier opus en date (même si, dans l'absolu, ne jamais avoir joué à Deus Ex reste une lacune impardonnable). D'ailleurs, les évènements sont antérieurs à ceux présentés précédemment. Ils restent tout de même futuristes puisque l'action se déroule en 2027. Les premiers êtres augmentés (mi-hommes, mi-machines) ont déjà fait leur apparition, et le héros que l'on incarne ne va pas tarder à rejoindre leurs rangs. En effet, s'il commence l'aventure en tant qu'être humain standard, Adam Jensen va très rapidement être victime d'un accident de travail plus que violent. Chargé de la sécurité de Sarif Industries, société leader dans le domaine des augmentations, il est laissé pour mort par un étrange commando venu piller et détruire les laboratoires. Six mois plus tard, notre héros revient sur le devant de la scène, avec des bras bioniques, une vision améliorée, et une pléthore d'autres gadgets très sympathiques. Il va naturellement chercher à en savoir plus sur les attaques dont est victime son employeur, mais nous ne dévoilerons pas plus loin les évènements du jeu afin de ne vous gâcher aucune surprise. Contentons-nous donc de confirmer que les conspirations et autres sociétés secrètes sont une nouvelle fois au rendez-vous. Cependant, il faut bien reconnaître que le scénario n'est pas aussi bien documenté, ni aussi bien déroulé, que celui du premier Deus Ex. Il réussit "l'exploit" d'être à la fois plus limité et plus confus. Les différentes fins sont d'ailleurs plutôt décevantes ou, en tout cas, pas aussi prenantes émotionnellement que ce que les développeurs espéraient. Heureusement, le trajet pour atteindre le but final est, lui, réellement enthousiasmant. Les quelques faiblesses narratives se font donc rapidement oublier, tant le gameplay, l'ambiance et la réalisation sont dignes d'éloges.

 

La révolution cyberpunk


Deus Ex : Human RevolutionLa direction artistique ne souffre ainsi que de peu de défauts. On pourra toujours ironiser brièvement sur quelques poses presque grotesques d'Adam (notamment lorsqu'il croise les bras lors de certaines conversations) mais on passera surtout le plus clair de notre temps à admirer des décors extrêmement crédibles et détaillés. Le design général est un parfait mélange entre influences occidentales et orientales, et le moteur graphique tient sacrément la route. Notamment sur PC, en DirectX 11, avec tous les options poussées à fond. Sur consoles, le résultat est nettement moins réussi, comme c'est de plus en plus souvent le cas (et il va falloir s'y habituer car les machines de Sony et Microsoft commencent à se faire vieilles). Dans tous les cas, la vision de buildings érigés à l'infini ainsi que la musique froide et mélancolique, suffisent à imposer une ambiance forte, qui n'est pas sans rappeler celle de Blade Runner. Si le post-apocalyptique a eu son heure de gloire ces derniers temps dans le petit monde des jeux vidéo, Deus Ex : Human Revolution pourrait bien lancer à lui seul la mode du cyberpunk. Du coup, on flâne avec délice dans les différents décors et on se refuse à visiter les centres urbains en coup de vent. On aurait d'ailleurs bien tort de le faire, car tous les passants ont quelque chose à dire, et parler avec certains d'entre eux déclenche même des quêtes secondaires cachées. L'exploration et l'immersion volontaire de la part du joueur sont donc toujours récompensées. Ceux qui se contenteront de tracer vers les objectifs principaux ne profiteront vraiment pas de l'intégralité du jeu, qui fourmille de détails intéressants. Pour le coup, c'est l'antique Deus Ex et ses grands espaces vides qui ne tient pas vraiment la comparaison. D'ailleurs, l'abondance d'objets dans les décors justifie en grande partie la présence d'un halo jaune autour des items interactifs. Le débat qui a animé les forums il y a quelques mois a porté ses fruit puisque cette option de surlignement s'avère finalement être totalement désactivable. Et elle est de toutes manières intelligemment réalisée. Le halo n'apparaît qu'à partir d'une certaine distance, l'épaisseur du trait variant même en fonction de cette dernière. On ne repère donc pas forcément tout au premier coup d’œil, et c'est tant mieux.

 

Gloire au level design ouvert et tortueux, à mille lieux de la linéarité trop excessive des shooters modernes ! Une liberté d'action encore enrichie par le choix des augmentations corporelles, à débloquer au fil de l'aventure en accumulant des points d'expérience."

 

Deus Ex : Human RevolutionAu chapitre des options personnalisables, on retiendra également la possibilité d'afficher ou non l'indicateur d'objectifs à l'écran, ainsi que les indications pour passer d'une couverture à une autre. Alors que certains jeux nous répètent ad nauseam "appuyez sur X pour ramasser l'objet", Deus Ex : Human Revolution se rappellent que certains joueurs n'ont pas une mémoire de poisson rouge et sont capables de retenir quelle touche sert à quelle action. Et si le choix est laissé au joueur dans les options, il l'est aussi et surtout dans le gameplay pur ! A la fois, FPS, TPS, RPG et jeu d'infiltration, la production d'Eidos Montréal réussit une symbiose absolument parfaite, et laisse le joueur totalement maître de son approche. Le bourrin de base s'en donnera à cœur joie en améliorant les multiples pétoires à sa disposition et en fonçant dans le tas. Le fourbe cherchera des chemins détournés pour réaliser des attaques à main nues silencieuses et éliminer ses ennemis un par un. Et le discret empruntera les conduits d'aération et se cachera au maximum afin d'atteindre ses objectifs sans que quiconque n'ait eu conscience de sa présence. Gloire au level design ouvert et tortueux, à mille lieux de la linéarité trop excessive des shooters modernes ! Une liberté d'action encore enrichie par le choix des augmentations corporelles, à débloquer au fil de l'aventure en accumulant des points d'expérience.

 

Deus Ex : Human RevolutionRenforcer son armure, devenir invisible, voir à travers les murs, porter des objets lourds, sauter sans heurt depuis les hauteurs les plus folles ne sont que quelques-unes des possibilités qui nous sont offertes. Nos préférées ? Celles qui facilitent le mini-jeu de piratage (d'ailleurs sympathique et pas trop répétitif) et celles qui permettent de retourner les tourelles et les robots ennemis contre leurs anciens alliés. Sans oublier l'indispensable augmenteur d'intelligence émotionnelle, qui renforce l'intérêt des phases de dialogues. Les plus cruciales d'entre elles sont en effet l'occasion de véritables joutes verbales, où des indications nous sont données sur la personnalité de notre interlocuteur. Il faut alors choisir les répliques les plus pertinentes afin de parvenir à nos fins. En cas d'échec, pas de panique, il y a forcément une ou plusieurs autres manières de résoudre le problème. Sans complexes, l'équipe d'Eidos Montréal a donc réussi à retrouver ce qui faisait la force du premier Deus Ex : la possibilité de jouer comme on l'entend et d'influer réellement sur le cours des évènements. Dès lors, on leur pardonne aisément certaines facilités, comme la présence de seulement deux villes réellement visitables (Detroit et Hengsha), ou encore l'absence totale de miroirs dans le jeu. Sachant qu'on visite un paquet de salles de bains et de toilettes publiques, ce n'est franchement guère réaliste. Et on supporte presque avec le sourire les temps de chargement à rallonge. Perfectible en de rares petits points, Deus Ex : Human Revolution est surtout un grand jeu qui fait mouche sur l'essentiel.




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Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le lundi 22 août 2011, 18:13




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