Test Destroy All Humans ! sur PlayStation 2

Rien ne va plus pour nos extraterrestres. A force de clonages pour perpétuer leur existence, les voici en rupture d’ADN, et pour venger la mort d’un des leurs, ils décident de s’en prendre à notre bonne vieille planète Terre.

Bijour, Misieur Vincent

C’est dans une Amérique très sixties que Destroy All Humans va vous demander de trouver, torturer et annihiler la race humaine. Fortement inspiré des premiers films en noir et blanc évoquant une invasion extraterrestre, le jeu s’amuse à en ressortir tous les clichés, et c’est sous une musique volontairement kitsch et des dialogues délirants sortis d’un autre temps que l’action prend forme.  Après l’incontournable atterrissage dans les champs de blé et la toute aussi classique rencontre avec nos bonnes vieilles vaches fermières, vous allez vite rencontrer les premiers spécimens à deux pattes pour essayer vos pouvoirs et tester votre attirail. Lecture mentale, télékinésie, rayon zappant, sonde anale (oui oui, vous avez bien lu), vous allez même pouvoir prendre le contrôle de votre soucoupe pour kidnapper ou carboniser tout ce qui traîne. Le jeu alterne alors phases à pieds ou vous devrez faire exploser la tête des humains pour récupérer leur ADN en ramassant leur cerveau (ok, y’a moins violent, mais vous êtes un extraterrestre belliqueux après tout, et de toute façon vous n’avez pas de cotons-tiges à leur coller dans la bouche pour le prélèvement), et phases de vol ou la plupart du temps vous devrez pulvériser tout ce qui se trouve au sol en évitant les attaques militaires. Pancartes, voitures, maisons, animaux et terriens, les décors sont en grande partie destructibles, et rien que pour assouvir nos pulsions destructrices on s’amuse à incendier les domiciles, exploser les voitures en série et terroriser les américains des années 60. Comme dans Psy Ops , qui avait lancé ce qui semble être devenu désormais à la mode dans les jeux vidéo, le plus jouissif reste la télékinésie. En effet quelle sensation de puissance que de soulever hommes et femmes pour les projeter dans les airs, ou d’écraser ces mêmes personnes sous la masse d’une voiture sous votre contrôle psychique.

Mais ne vous y trompez pas, si le titre du jeu indique clairement les intentions de nos aliens, il faudra aussi jouer de finesse pour prendre le contrôle de cette nouvelle réserve d’ADN. Pour éviter les assauts incessants des forces de police et militaires, vous pourrez alors prendre apparence humaine pour mieux approcher la foule, vous faire passer pour le maire pour effectuer un discours à sa place et couvrir vos actions ou encore hypnotiser vos cibles pour gagner du temps. L’apparence humaine consommant votre énergie, vous devrez puiser dans les cerveaux terriens assez de concentration pour ne pas redevenir aux yeux de tous le petit être gris ignoble que vous êtes. Pour se faire, il vous faudra lire les pensées des nombreux citoyens peuplant votre zone d’atterrissage, l’occasion de découvrir les dialogues délirants de cette Amérique profonde très rurale, et la vision que ses habitants ont de leur futur. Avec des objectifs variés sur la forme, chaque niveau vous placera dans une ville imposante où, une fois votre mission effectuée, vous pourrez à loisir vadrouiller pour semer le chaos ou réaliser des objectifs secondaires vous donnant des points supplémentaires pour acheter différentes améliorations. Votre rayon électrique aura alors une zone d’action plus large, vous pourrez soulever des objets plus lourds avec votre télékinésie (comme des voitures), ou rendre vos armes plus puissantes.

La vérité est ailleurs

Avec ses nombreuses références, son univers loufoque et son concept original, Destroy All Humans avait tout pour plaire. Malheureusement, tout n’est pas vert chez les extraterrestres et le jeu accuse un gameplay trop inégal et surtout vite répétitif.  Les objectifs secondaires qui donnaient un faux air de GTA pour profiter des larges territoires proposés se révèlent finalement très limités et peu intéressants, et si la forme des objectifs est variée, le fond reste trop souvent le même. Rapidement on répète alors encore et toujours les mêmes techniques et, ne pouvant si sauter, ni tirer, ni ramasser les objets sous forme humaine, on a tendance à ne plus se camoufler et tirer sur tout ce qui bouge, transformant alors le titre en jeu de shoot à la troisième personne, ce qui le limite un peu trop. Ajoutez à cela quelques morts intempestives à quelques mètres de l’objectif après de longues minutes de jeu sans sauvegarde intermédiaire, et vous ne foncerez que plus vite dans le tas, frustré de devoir refaire les premières étapes.

Malgré tout sa bonne volonté et un aspect kitschissime délirant, Destroy All Humans nous fait passer trop vite du rire aux larmes, et si le commun des mortels qui n’a pas encore été enlevé n’y passera pas des heures d’affilées, il reste tout de même un petit jeu apéritif amusant, histoire de faire quelques missions de temps à autre.