Test Destiny : se bonifie comme le vin ?
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On nous a promis une tuerie galactique, il en résulte seulement un bon jeu, au potentiel exceptionnel et qui ne demande qu’à se bonifier avec le temps (comprendre les DLC). Si d’un point de vue purement technique, Destiny n’a rien à se reprocher (le jeu fait partie des plus beaux sur next gen’ à l’heure actuelle), côté contenu, difficile de ne pas lui en vouloir. Progression poussive, missions répétitives, I.A. défaillante et manque de variété, le MMOFPS de Bungie est en réalité tributaire d’une stratégie marketing redoutable et pensée pour durer pour les 10 prochaines années. Il est clair que le jeu a été volontairement limité pour mieux nous vendre les futurs DLC à venir. Il en découle ainsi de la frustration, qui se mélange néanmoins avec un plaisir de jeu instantané grâce à son univers attractif, son gameplay ultra accessible, sa bande-son magistrale et son côté fun dû aux parties en coop’. Frustrant pour les spécialistes du genre ou les amateurs de Borderlands 2, Destiny se révèle être l’étrier idéal pour ceux qui se souhaitent se lancer dans l’aventure des FPS à forte teneur en MMO.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Destiny
- Une direction artistique intouchable !
- Frame-rate de daron
- Une bande-son majestueuse
- Gameplay accessible
- Jouissif en coop’
- Interface claire et agréable
- Idéal pour les novices qui veulent démarrer avec un MMO
- Un multi (PvP) efficace…
- …mais qui manque d’originalité
- Progression poussive
- Il faut attendre le niveau 15 pour un peu plus de variété
- Une I.A. super prévisible
- Les classes qui se ressemblent toutes
- Interaction entre joueurs limitée
- On aurait aimé plus de planètes
- Scénario prétexte
- Le traitement décevant de la Terre
Après avoir passé près d’une dizaine d’années sous le giron de Microsoft, le studio Bungie a retrouvé son indépendance le 29 avril 2010, date à laquelle nous apprenions l’accord d’un partenariat avec un autre géant du jeu vidéo : Activision. L’idée entre les deux sociétés est en effet d’accoucher d’un jeu à l’envergure planétaire, pensé pour durer au moins 10 ans. C’est ainsi qu’est né Destiny, FPS qui puise ses inspirations du côté du MMO et du RPG, deux genres qui se marient plutôt bien ces dernier temps. Avec 500 millions de budget consacrés à son développement (mais aussi à son déploiement marketing), Destiny a-t-il vraiment les moyens de ses ambitions ? Notre réponse sans plus attendre.
En moins de 24 heures, Destiny est rentré dans la cour des grands, et par la grande porte s’il vous plaît ! En effet, en une seule journée d’exploitation, le titre d’Activision a réussi à générer 500 millions de dollars de chiffres d’affaire ; de quoi clouer le bec à tous les analystes qui doutaient du succès de la série. Précommandes et bêta aidant, le jeu n’a finalement pas eu besoin de l’avis de la presse, ni du bouche-à-oreille pour cartonner d’entrée de jeu. Il faut dire que sur le papier, tous les ingrédients étaient réunis pour faire chavirer le cœur des gamers. Visuellement tout d’abord, Destiny est une franche réussite. De sa direction artistique magnifique à son frame-rate impeccable (60 fps sur PS4), le jeu propose un rendu technique ultra solide, digne des capacités des consoles nouvelle génération. C’est en effet un point sur lequel les développeurs n’ont pas lésiné, le charme du jeu devant absolument passer par une plastique ravageuse. Pour ce faire, les scénaristes ont opté pour une histoire de voyage parmi les étoiles, capable de nous faire passer de planète en planète, afin de nous offrir des paysages et des panoramas absolument magnifiques. Terre, Mars, Venus et la Lune, chacun de ces astres offre une patte artistique unique, parfaitement identifiable, qu’on prendra plaisir à explorer tout au long de notre épopée. Si Venus et Mars sont de loin (très loin même) les planètes les plus hypnotisantes à découvrir, on est très surpris du traitement proposé pour la Terre, qui n’est autre qu’un ramassis de hangars désaffectés issus de l’ex-URSS. Déroutant. Néanmoins, pour compenser cette faute de goût, Bungie s’est attelé à nous proposer des environnements ouverts dans lesquels le joueur est totalement libre de ses mouvements. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut au préalable connecter sa console à Internet et créer son avatar : le fameux Gardien.
LE MMO POUR LES NULS
Comme tout MMO qui se respecte, Destiny exige une connexion permanente. Le genre de contraintes qui auraient fait scandale il y a 2/3 ans, mais qui passe comme du p’tit lait aujourd’hui. De toutes les façons, le titre a été pensé pour une progression à plusieurs, en coop’ de trois factions de préférence (en attendant l’arrivée des raids à 6 joueurs) pour avancer dans l’histoire de ce space-opera. De même, il vous faudra passer par la création de votre personnage et le choix de la classe. Un classique. Dans certains jeux, façonner son guerrier devient rapidement barbant, la faute à la multitude de possibilités offertes au joueur. Pour éviter un tel écueil, Bungie a opté pour une interface claire, facile de navigation et proposant ce qu’il faut de variété pour ne pas y passer des heures durant). Une fois que vous aurez défini le look de votre personnage, ne pensez pas qu’il sera figé dans le temps. Grâce au loot et aux XP que vous obtiendrez dans le jeu, ce dernier sera amené à évoluer physiquement encore. Un plus cosmétique certes, mais également en termes de gameplay. Reste alors à choisir entre Titan, Chasseur et Arcaniste, qui équivaut respectivement à Guerrier, Sniper et Mage dans un langage plus commun. Vient ensuite le choix du sexe et de la race, mais toutes ces différences ne sont in fine que cosmétiques, les nuances étant quasiment inexistantes une fois sur le terrain, du moins pas avant le niveau 15 (qui équivaut à une douzaine d’heures de jeu).
...c’est le gros reproche que l’on peut faire de Destiny qui semble viser un seul et même public : le joueur de FPS de base qui souhaiterait se familiariser (mais pas trop) avec l’univers des MMO.
C’est un parti-pris qui risque de faire grincer des dents les experts du Teamplay, mais Bungie a privilégié l’action pure et dure. Qu’on évolue à deux ou en escouade de trois, chaque Gardien se comportera quasiment de la même façon, c’est-à-dire en tirant sur tout ce qui bouge, sans jamais se soucier de son partenaire, si ce n’est au moment de le réanimer. Ce n’est d’ailleurs qu’à partir du level 15 que les joueurs peuvent entrevoir enfin un peu de variété dans la tournure d’aborder son Gardien. Grâce à l’introduction d’une nouvelle doctrine, l’arbre de compétences propose d’autres bonus qui permettront de choisir de nouvelles compétences et ainsi se distinguer de la masse. Le manque de variété et la répétition des actions, c’est le gros reproche que l’on peut faire de Destiny qui semble viser un seul et même public : le joueur de FPS de base qui souhaiterait se familiariser (mais pas trop) avec l’univers des MMO. Les missions ont beau nous faire parcourir plusieurs planètes, elles se résument à 90% du temps à tirer dans le tas, sans la moindre subtilité. Plus on avance dans l’aventure et plus la difficulté se corse, vous obligeant à utiliser les éléments du décor pour vous protéger. Les ennemis arrivent en effet par vagues et leur agressivité ne fait que s’accroître en fonction de votre stade de compétences. Une façon de compenser la faiblesse de l’I.A., un peu à côté de ses pompes il faut bien l’avouer et qui ne fait que répéter les mêmes manœuvres sans se soucier du déplacement des Gardiens. Déchus, Ruche, Vex comme Cabals, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, malheureusement…
HEY MANU, TU DESCENDS ?
Si Destiny semble avant tout bâti pour une campagne solo à se faire avec des amis, il n’oublie pas non plus le multijoueur compétitif, appelé aussi PvP. Il se débloque un peu plus tard dans l’aventure (entre les niveaux 5 et 7 il me semble), et permet donc à plusieurs Gardiens de s’affronter dans la joie et l’allégresse. Deathmatch, Team Deathmatch, Domination et Capture de Reliques, le titre de Bungie ne fait pas dans l’originalité, mais il fait le job, grâce notamment à un bon travail des level designers. Mais venant de la part d’un jeu qui se veut révolutionnaire dans son approche, difficile de ne pas être déçu ou de faire la fine bouche. C’est d’autant plus frustrant que les serveurs ne font pas le distingo entre l’évolution des Gardiens et on peut très bien se retrouver dans un match avec des mecs au niveau 20 alors que vous trimez pour accéder au niveau 10. Autant vous dire que les parties vont vous paraître déséquilibrées, même si dans le fond, tout cela vous pousse à retourner dans la campagne solo pour faire booster les compétences de votre personnage.
Destiny possède un côté addictif qui nous pousse à continuer l’aventure, même une fois bouclée. Le loot et l’aspect coopération entre copains assurément…
Toujours en termes de reproche, on aurait aimé que Destiny ne fasse pas sa mijaurée en ce qui concerne les interactions entre les joueurs, quasi inexistants. Il y a bien la Tour qui permet à tout le monde de souffler entre deux assauts et se refaire une santé, mais impossible de taper la discute ou de se socialiser avec le premier venu. Au mieux, on pourra lui pointer une direction ou lui faire un break dance, juste for fun, mais là encore, Destiny peine à faire jeu égal avec les cadors du genre. Rien de bien dramatique dans le fond, mais pour un jeu de la trempe de Destiny et compte-tenu des moyens déployés, on aurait pu s’attendre à plus d’inventivité. Malgré tous ces écueils, Destiny reste un jeu très plaisant à jouer, que l’on doit notamment à son gameplay ultra accessible. On sent bien évidemment l’héritage Halo, qui prouve que Bungie fait partie des grands quand il s’agit de confort de jeu en matière de FPS console. Côté bande-son, Bungie a également vu les choses en grand, en faisant appel à Marty O’Donnell qui nous livre des envolées lyriques capables de nous filer des frissons dans le dos. Du grand art ! Le fin de mot de l’histoire, c’est que nonobstant tous les reproches qu’on puisse lui faire, Destiny possède un côté addictif qui nous pousse à continuer l’aventure, même une fois bouclée. Le loot et l’aspect coopération entre copains assurément…