Test Def Jam : Fight for NY

Adepte des combats urbains, ne changez pas de chemin, vous êtes à la bonne porte. Def Jam Fight for New York frappe fort, très fort même. Intégrant plus de 70 combattants issus de la culture hip hop américaine, des arènes de combat entièrement interactives et des matchs d’une rare violence, le jeu est tout simplement un choc, la claque que l’on attendait dans les jeux de combats. Après avoir révolutionné les jeux de catch avec l’épisode Vendetta, les rappeurs de la licence Def Jam font une fois de plus mouche et s’affrontent désormais pour le contrôle de la ville.

Amour, gloire et beauté

Si le scénario de Fight for New York est digne de celui d’un film de Jean Claude Van Damme, il sert surtout à justifier les nombreux combats qui agrémenteront votre parcours tout au long du jeu et à construire votre distributeur de tatannes sur mesure. Venant d’empêcher l’arrestation de D-Mob, l’un des organisateurs des combats clandestins qui régissent la ville, vous voilà désormais recherché par la police qui tente de dresser votre portrait robot. Vous l’aurez compris, ce passage au commissariat n’est prétexte qu’à définir l’aspect de celui que vous allez désormais incarner. L’interface de création de personnage est aussi originale que complète : taille, poids, corpulence, cheveux, nez, bouche, oreille, pilosité, tout y passe pour définir le physique exact de votre guerrier urbain. Après un premier match qui vous familiarisera avec les commandes du jeu, les choses sérieuses commencent enfin, et vous allez devoir faire vos preuves pour intégrer votre nouvelle famille, et instaurer votre notoriété.

Avec 5 styles de combats différents (kickboxing, combat de rue, arts martiaux, catch et soumissions) Def Jam Fight for New York propose une palette de mouvements des plus souples, surtout quand l’on sait que l’on peut combiner jusqu’à trois styles simultanément, ce qui a pour conséquence d’aboutir, en fonction de vos caractéristiques, à un style de combat quasi unique. Tout au long du mode histoire, vous serez amené à améliorer vos compétences, choisir de nouveaux enchaînements de furie (appelé blazin’), choisir une petite amie (histoire de bénéficier en entracte d’un combat féminin) et définir votre look (vêtements, coiffure, tatouages, bijoux, accessoires). Si ce passage par la boîte à mode deviendra vite facultatif, il permet de relooker son personnage avec un style personnel, que l’on aura par la suite plaisir à exhiber devant les potes lors des parties multijoueurs ou tout simplement en match rapide. Mais quittons un peu les menus et rentrons dans le feu de l’action.

Oh what a fight !

Avec un gameplay proche de celui d’un Dead or Alive (une touche pour les poings, une pour les pieds, une pour attraper l’adversaire et une pour bloquer), la prise en main est instantanée, mais ne vous y fiez pas, les combats sont plus techniques qu’ils n’y paraissent. Il vous faudra en effet prendre en compte les styles de combat maîtrisés par vos concurrents et, par exemple, éviter de trop approcher un catcheur contre qui un kickboxer n’a aucune chance de choppe, et surtout apprendre à utiliser la foule et l’environnement. Si, en effet, vous apprendrez très rapidement à affaiblir les stars du hip-hop, ne comptez pas sur une simple mandale pour les achever. La barre de santé présente une particularité qui peut rendre un match aussi court qu’extrêmement long : elle se régénère progressivement et la zone rouge est ici autant à éviter que celle de Jean Pierre Foucault puisque c’est une fois dans celle-ci que vous êtes potentiellement éliminé. Après avoir martelé votre adversaire de coups et l’avoir fait atteindre sa zone fatale, seul un coup spécial pourra lui faire connaître le KO. Pour le réaliser, vous avez quatre possibilités : exécuter un coup violent (mais long à s’exécuter), utiliser le décor en explosant sa tête contre un mur à grands coups de savates, utiliser un objet contendant pour lui donner le coup de grâce ou, plus impressionnant, passer en mode blazin’ pour réaliser un enchaînement ultra violent du plus bel effet. Pour ce faire, vous devrez au préalablement avoir rempli votre jauge à grands renforts de charisme. Si l’habit fait le moine, ce sont surtout vos actions en combat qui vont vous permettre de dégainer plusieurs furies au sein d’un même match. Ainsi, chambrer votre adversaire ou réaliser des combos vous donneront l’affection du public tandis que la fuite (parfois à adopter pour récupérer et retrouver la zone verte) la fera chuter. Un conseil, ne vous mettez pas le public à dos. En effet, si la foule sert à délimiter l’arène de combat, elle n’hésitera pas à participer en distribuant des armes mais  pourra surtout faire office d’alliée ou d’ennemie supplémentaire en fonction de votre charisme.

Si la majorité des combats seront du Un contre Un, vous aurez l’occasion de gratter quelques points d’expérience supplémentaires lors de tournois en équipes ou en chacun pour soi. Ce dernier mode regroupant trois ou quatre brutes dans une arène ne sera pas avare de surprises et certaines alliances pourront se faire dans un premier temps afin d’éliminer les plus puissants, mais ne vous y fiez pas, ce n’est pas le genre d’alliance qui dure, et il vaut parfois savoir retourner sa veste avant que votre nouvel ami ne le fasse. Def Jam Fight for New York surprend également par ses arènes qui proposent parfois d’autres échappatoires que le KO. On trouvera ainsi une station de métro où vous pourrez éliminer votre adversaire en le jetant sur la voie juste avant le passage de la rame, un appartement de dernier étage où vous pouvez traverser les fenêtres, une arène de bois dont on peut se faire éjecter, et surtout un parking où vous pourrez aussi gagner en ruinant la caisse de votre adverse (situation assez rare puisque le propriétaire est souvent HS avant sa voiture, mais particulièrement jouissive).

Plein les mirettes

Si le jeu est plus qu’agréable à manipuler, il l’est tout autant à regarder. Chaque rappeur a été modélisé avec soin, et les animations extrêmement détaillées pourront choquer par leur réalisme (pour la plupart). En effet, pas plus violent sur le principe que tout autre jeu de combat (ou presque), c’est le parallélisme avec la réalité qui rend Fight for New York si dérangeant. Ici, pas de super pouvoirs, pas de personnages fantaisistes sortis de l’esprit génial de quelconque concepteur, juste des grands noms du rap US et des coups bien portés qui font mal et tachent le tatami. Il en est de même pour les différents endroits qui accueilleront vos exploits, bar, parking, ou tout simplement ring. Chaque arène retranscrit l’ambiance des lieux avec des textures fines et surtout des animations d’interactions propres. Ainsi, ce n’est que sur le parking que l’on pourra coincer la tête de quelqu’un dans une portière, ou dans un bar qu’on la lui explosera sur le juke-box. C’est simple, c’est soigné, joliment mené et ça fait mouche. Le Fight Club et les autres Ultimate Fighting n’ont qu’à bien se tenir, Def Jam Fight For New York cogne fort, et n’est pas prêt de se laisser assommer.