Test Dead Rising 4 : et si c'était l'épisode de trop ?
12 20
- Jouissif (pendant un temps au moins)
- Le côté déluré (par moments)
- Les combos rigolos et l'exosquelette
- Le rendu des foules de mobs
- Des combats répétitifs à souhait
- Techniquement imprécis et bourré de bugs
- Un open-world très vide et trop rempli à la fois
- Des quêtes annexes de remplissage
- La série ne progresse pas
- Le scénario qui ne décolle jamais
Willamette, Frank West, une invasion massive de zombies : tout ça fleure bon l'automne 2006 ! Eh pourtant non, nous sommes bien en 2016, alors que la série Dead Rising opère un petit retour en arrière particulièrement nostalgique. Plusieurs longues années après la première épidémie, ce bon Frank remet les pieds dans la petite bourgade du Colorado à cause d'une de ses élèves journalistes, dont les sources lui ont évoqué des expériences pas très chouettes au cœur d'une pseudo-base militaire locale. L'affaire part rapidement en cacahuète, et West se retrouve contraint d'enquêter contre son gré à Willamette, qui a subi une nouvelle vague de zombisme contre laquelle vaccins et médicaments sont impuissants. C'est donc reparti pour un tour, sous la neige et dans l'ambiance de Noël !
DES ZOMBIES, TOUT LE TEMPS, PARTOUT
Vous l'aurez compris, Dead Rising 4 ne verse pas dans l'originalité, et c'est un premier souci : on a concrètement l'impression d'avoir déjà joué à ce jeu plusieurs fois. Les fondements de la série sont là, ils n'ont pas bougé d'un iota depuis le dernier opus. Vous voilà dans une zone ouverte - Willamette, donc - constituée de plusieurs quartiers reliés par des voies de circulation ; pas vraiment de progression de ce côté-là depuis Dead Rising 3. Certes, l'open-world proposé est vaste et relativement varié mais pas franchement bien rempli. Enfin, si dans un sens, il est bien rempli... de zombies ! Pour ça, aucun souci, vous n'en manquerez pas, il y en a absolument partout et dans des proportions tellements ubuesques qu'on finit par ne même plus les voir quand on les éclate par grappes de dix ou, quand on en écrase des centaines sous nos roues. Dead Rising 4 est avant tout une démo technique destinée à montrer combien le moteur du jeu peut afficher de mobs à l'écran.
PAS FAIT POUR LE TOURISME
De ce côté-là, il faut avouer que le jeu remplit son rôle. Les foules sont colossales, bien rendues et relativement variées. Mais tout ça ne rend pas l'open-world intéressant pour autant. En parallèle des missions principales un peu plus travaillées, vous n'aurez le choix qu'entre quelques missions secondaires très stéréotypées, qui reviennent toutes à éclater des maniaques, ces survivants que l'épidémie a rendus tarés, aux différents coins de la map. A peine de quoi remplir un arbre de compétences assez fourni. Quant aux objectifs annexes (récupérer des plans pour le crafting, des fichiers écrits et audio pour le background, ou libérer des survivants pour améliorer vos refuges), aucun ne relève le niveau. La recherche et l'amélioration de refuges n'apportent d'ailleurs pas grand-chose : les objets que vous pourrez y trouver via les marchands sont disponibles partout en libre-service dans Willamette. On préfère donc se concentrer sur l'intrigue principale, histoire de conserver un peu d'unité dans le récit – qui devrait vous tenir une dizaine d'heures, sans vraiment atteindre des sommets de virtuosité.
Si le retour de Frank West marque également le retour du second degré dans la série, Dead Rising 4 se montre souvent un peu trop sérieux, comme si un ressort avait cassé à force d'être utilisé trop souvent
Pour l'essentiel, on vogue donc d'affrontements en affrontements au gré de l'intrigue, en prenant soin éventuellement de ramasser des plans pour fabriquer des armes et véhicules combos farfelus. Ce système fait toujours le sel de Dead Rising 4, et on prend encore un certain plaisir à exploser du zombie de la manière la plus originale possible. Cependant, on sent comme un léger manque d'imagination dans les combinaisons. De la même façon, si le retour de Frank West marque également le retour du second degré dans la série, Dead Rising 4 se montre souvent un peu trop sérieux, comme si un ressort avait cassé à force d'être utilisé trop souvent. La VF ne dessert d'ailleurs pas vraiment les intérêts du jeu à ce niveau-là. Elle est bien souvent à côté de la plaque et peine à trouver le ton juste, à l'image du jeu dans son ensemble.
DYNASTY WARRIORS : UNDEAD EDITION
L'essentiel de votre aventure sera donc constituée de combats, dont l'intérêt résidera essentiellement dans le rendu des armes funky que vous aurez créées. Car on demeure toujours sur du martelage de boutons face à des masses de mobs impotents façon Dynasty Warriors, avec un move spécial à déclencher une fois que vous aurez éliminé un certain nombre de vos adversaires. Les néo-infectés, plus rapides et plus agressifs, ainsi que les soldats d'Obscuris, la milice qui s'est emparée de Willamette, viennent relever un peu le challenge. Mais globalement, les combats deviennent vite répétitifs voire lassants et on se surprend parfois à vouloir les éviter. L'exosquelette, une des rares nouveautés du jeu, n'est qu'une arme supplémentaire dans l'immense arsenal de West. Quant aux quelques phases qui tentent de varier les plaisirs en la jouant infiltration, elles tombent immédiatement à plat à cause de l'intelligence artificielle ennemie complètement stupide et inadaptée. On finit par y aller bourrin, en frôlant la mort finalement assez rarement, vu la quantité d'objets de soin et la difficulté des affrontements.
VIVE LE PATCH DAY ONE
Dernier point, Dead Rising 4 a beau être légèrement plus beau que son prédécesseur, il pâtit toujours de problèmes techniques particulièrement agaçants. La caméra est par exemple toujours aussi compliquée à maîtriser en cours de combats, et face aux ennemis vifs, l'absence d'un lock se fait cruellement sentir. Le nombre faramineux d'objets avec lesquels interagir dans l'open-world est également un gros obstacle à la visibilité et il arrive bien souvent qu'on se saisisse d'un objet qu'on ne voulait pas. Les bugs sont également nombreux que ce soit dans les collisions (la physique du jeu est assez variable), ou dans les scripts. Ainsi, toute la fin de notre partie s'est déroulée sans dialogues ni sous-titres pour une raison obscure. On espère qu'un patch day one viendra rapidement corriger tout ça.