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Crysis Warhead fait honneur à son nom. Convaincant en solo, avec une campagne fort brève mais menée sur les chapeaux de roue, divertissant en multi, la première extension du solide FPS de Crytek complète intelligemment l’expérience originale. A la fois techniquement et ludiquement bien conçue, enrichie en armes, véhicules et modes communautaires globalement satisfaisants, ce stand-alone constitue un excellent investissement. L’expérience vaut même le détour pour ceux qui n’ont pu s’essayer au jeu paru l’année dernière, même s’ils passeront légèrement à côté du scénario… heureusement parfaitement inepte.
- Toujours très beau, voire un peu plus
- Campagne furieuse
- Le lance-grenades, innovation bienvenue
- Multi amélioré et complété
- Univers ouvert, mais pas trop
- Solo bien court
- PC de guerre toujours requis
- Hydroglisseur peu convaincant
- Cinématiques pesantes
Pour la première extension de son titre phare, le studio Crytek a choisi d’emprunter une voie scénaristique inhabituelle. Plutôt que de débuter cette nouvelle aventure peu après le dantesque affrontement final du jeu original, les développeurs ont choisi de suivre la même trame temporelle en changeant simplement de point de vue. Nomad, héros lisse de la campagne initiale, laisse donc la place à Psycho, membre nerveux de l’équipe Raptor. Présent au début de Crysis, Psycho est éloigné de Nomad durant quelques heures cruciales, et ne retrouve son compère que quelques minutes avant la fin. Crysis Warhead vous invite à vivre cette période de séparation dans la peau du furieux Britannique, tête brûlée plus sensible qu’il n’y paraît.
Foudre de guerre
Une île paradisiaque occupée par les forces nord-coréennes, des troupes américaines pas franchement enchantées de voir un centre de recherche annexé par l’autre grand Satan, des reliques extra-terrestres pas si inanimées que ça, la trame folklorique de Crysis ne change pas. Armé de quelques gros calibres, de toute sa témérité et, surtout, d’une superbe nano-combinaison qui lui confère des pouvoirs assez spéciaux, Psycho va tenter de se frayer un chemin dans ce bourbier exotique et d’empêcher les infâmes staliniens de détruire la planète toute entière. Evidemment bien plus courte, la campagne de cette extension est toutefois rondement menée. Là où Crysis laissait un semblant de liberté de mouvement à l’utilisateur, Crysis Warhead joue davantage la carte du dirigisme et s’épargne ainsi toute baisse de rythme. Les cartes sont toujours très vastes, mais le cheminement est bien balisé et les développeurs allemands prennent un malin plaisir à entretenir un sentiment d’extrême urgence à grands coups de messages audio nerveux de votre commandement, de musiques tonitruantes et de courses poursuites. L’ambiance est donc assez peu propice à la flânerie et c’est bien dommage, car la visite mérite toujours le détour. Avantage de poids, la campagne se rejoue avec plaisir, et toute nouvelle expédition peut se jouer (un peu) différemment des précédentes.
Evidemment bien plus courte, la campagne de cette extension est toutefois rondement menée. Là où Crysis laissait un semblant de liberté de mouvement à l’utilisateur, Crysis Warhead joue davantage la carte du dirigisme..."
Techniquement toujours au top – tout particulièrement si vous avez changé de machine au cours des derniers mois – Crysis Warhead bénéficie à la fois d’un très gros travail graphique et d’une belle optimisation de la physique. Avec son bel attirail – onze armes dont deux nouvelles, un pistolet mitrailleur et un très chouette lance-grenades – et les capacités de sa combinaison (vitesse maximum, force maximum, armure maximum, camouflage), Psycho fait un carnage en bonne et due forme, à grands renforts d’effets pyrotechniques. Malgré quelques cinématiques bien pesantes sensées nous prouver combien le héros est sensible et humain derrière sa grosse armure, le mode solo est donc particulièrement réussi. Il ne constitue néanmoins qu’un avant-goût de Crysis Wars, ensemble des modes multijoueurs compilés sur un second DVD. L’intérêt de la bête réside essentiellement dans le concept "Lutte pour le Pouvoir", où deux équipes tentent de prendre possession de bâtiments produisant armes surpuissantes et véhicules avancés. Très tactique, trop complexe pour les novices mais rigolo pour qui prend le temps de l’apprivoiser, ce mode est intelligemment complété par du deathmatch classique et du team deathmatch. On reprochera à la licence – une nouvelle fois et malgré des efforts d’optimisation – de ne pas être vraiment conçue pour le multi, ce pour de simples raisons techniques. Il suffit toutefois de réduire les options graphiques pour que Crysis Wars se révèle plutôt fluide et divertissant. Une réussite sur tous les tableaux, donc.