Test Captain Spirit : c'est gratuit ok, mais ça vaut combien néanmoins ?

Si le concept de teaser un jeu par un autre est une rareté dans le milieu du jeu vidéo, il n’est pas pour autant inédit. Le dernier exemple en date se situe en effet du côté de chez Bethesda où l’arrivée de Fallout 4 avait été subtilement mis en bouche via un autre titre, à savoir Fallout Shelter. Sorti gratuitement sur iOS et Android avant d’arriver sur toutes les plateformes, ce dernier avait grandement contribué à faire monter la hype autour du jeu de Bethesda. Avec Captain Spirit, Dontnod Entertainment prend tout simplement le même chemin, sauf que le jeu se révèle être beaucoup plus proche du produit final (Life is Strange 2 pour ceux qui n'auraient pas suivi) et qu’il se pose davantage comme une introduction qu'à un véritable spin-off. Disponible gratuitement sur PC, PS4 et Xbox One, The Awesome Adventures of Captain Spirit nous propose de passer un ennuyeux samedi matin dans la peau de Chris, un enfant de 10 ans à l’imagination débordante. Développé à l'aide du moteur Unreal Engine 4, le jeu conserve sa patte graphique propre à la série, ce qui devrait faire plaisir aux fans. Bien sûr, la nouvelle mouture du moteur graphique d’Epic Games offre aussi de nouveaux effets lumineux assez sympathiques, et une meilleure physique des objets. Vous l’avez compris, si vous avez déjà vécu les aventures de Max Caulfield et celles de Chloe Price, le jeu ne va pas vous dépayser, et les premières minutes pourront même vous sembler longues, le titre prenant le joueur par la main pendant un bon moment. À l'inverse, les novices seront ravis de ce préambule qui leur permettra d’appréhender l’aventure tout en douceur, sachant qu'on apprend très rapidement que c'est bel et bien Chris qui endossera le rôle de personnage principal de Life is Strange 2.

SMELLS LIKE TEEN SPIRIT ?

Et très rapidement, on se rend compte que les habitudes de Dontnod Entertainment n’ont pas disparu, et Chris va donc devoir faire face à une situation familiale compliquée, tout comme ce fut le cas avec Chloe Price ou la majorité des personnages qu’on a pu voir dans Life is Strange ou dans l’épisode Before The Storm. Dans son déroulé, le jeu reste également très simple d'accès, et très (trop) court puisqu’on va tout simplement vivre un ennuyeux samedi matin de décembre avec Chris et son père. Ce dernier étant captivé par le match de basket-ball qui passe à la télé, mais aussi terrassé par les quantités d’alcool qu’il ingurgite, Chris est virtuellement seul, et s’échappe donc dans un monde imaginaire peuplé de monstres et d'autres personnages fantastiques, qu'il s'agisse d'amis ou d'ennemis. Dans ce monde, Chris est Captain Spirit, un super-héros capable de faire plier le monde à sa volonté grâce à la seule force de son esprit. On en aura d’ailleurs l’exemple à plusieurs reprises lors de l’aventure à l’occasion de combats contre des monstres tels que l’Ébouillanteau qui s’avère après coup n’être que le cumulus du domicile. Si ces scènes ainsi racontées peuvent sembler banales, leur photographie est en revanche incroyable, qu’il s’agisse du cadre, des angles de vus retenus et de la mise en scène en général. Sur ce point, Dontnod déroule tout son savoir-faire, ce qui laisse présager du meilleur augure pour Life is Strange 2. Par contre, on se doit de pointer du doigt la durée plutôt restreinte de l’expérience. Si un joueur habitué à la série expédiera le tout en 1h montre en main, en cherchant tous les secrets et en lisant tous les documents, on peut arriver à passer près de 3h sur Captain Spirit. Malheureusement, la zone de jeu est extrêmement restreinte puisqu’elle se limite à une petite maison, son garage et son jardin.

Au niveau du gameplay, on ne note pas vraiment d’évolutions si ce n’est que certaines actions peuvent désormais être faites en mode « héroïque », ce qui déclenche une petite cinématique assez sympathique.

Au total, il y a donc moins d’une dizaine de pièces à explorer afin de comprendre ce qui se passe dans l’entourage de Chris, ses relations avec son père, l’origine de l’absence de sa mère, et un peu plus encore. Au niveau du gameplay, on ne note pas vraiment d’évolutions si ce n’est que certaines actions peuvent désormais être faites en mode "héroïque", ce qui déclenche une petite cinématique assez sympathique. Pour le reste, Captain Spirit demande toujours au joueur de fouiller et de déduire des choses, même si les énigmes sont particulièrement simples, à l'exception peut-être de celle qui demande de déverrouiller le téléphone portable du papa. Enfin, les scènes contemplatives n’ont pas vraiment de plus-value dans une aventure aussi courte, même si elles permettent de se concentrer sur la BO du jeu qui reste une franche réussite. Néanmoins, les nombreux choix laissés aux joueur permettent une certaine replay-value, puisque si la fin reste écrite dans le marbre, on pourra faire osciller Chris entre un fils dévoué ou un garnement prompt à jouer avec les nerfs (déjà bien mis à l’épreuve) de son père, ce qui donne une tonalité totalement différente à l’histoire.