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Test Call of Juarez sur PC

Test Call of Juarez
La Note
note Call of Juarez 13 20

Pour profiter pleinement de Call of Juarez, le joueur doit être averti ! Un moteur gourmant, un FPS qui n’en est pas vraiment un, les séquences dans la peau de Billy frustrante, on pourrait conclure à une déception en premier lieu. Mais Call of Juarez réussit le tour de force d’imposer une ambiance digne des bons films du genre et la partie avec le révérend procure une grande jubilation. Un jeu ambitieux certes mais il reste difficile de mettre des œillères sur les deux tiers du jeu avec Billy.


Les plus
  • Une superbe ambiance
  • L'idée des deux gameplay différents
  • Localisation et traduction de qualité
  • Graphismes impressionnants, si votre config est au top
  • De très bonnes idées
Les moins
  • Les phases avec Billy décevantes
  • Une grosse configuration est requise
  • Assez difficile, surtout avec Billy
  • Une I.A. qui manque de peps


Le Test

Le jeu de western serait-il sur le point de retrouver ses lettres de noblesse ? Tel Wild Bill Hicock, plus connu sous le nom de Buffalo Bill, Focus Home Interactive semble avoir tiré une Dead Man’s Hand. Call of Juarez est en effet un jeu à double tranchant : la carapace séduit mais le train déraille (vieux proverbe sioux).


Call of Juarez s’apparente à un exercice de style dans le jeu vidéo. Au cinéma, on a pu voir ce genre de démonstration avec un certain Tarantino dans une des meilleures scènes de Jackie Brown. Tout le monde se souvient du même plan séquence vue par trois personnages différents. Call of Juarez vous permet donc d’incarner le jeune Billy puis le révérend Ray. Billy est un jeune fermier qui a fugué deux ans avant que l’histoire ne commence. Pendant tout ce temps, les indiens ont fait son éducation. Un jour, il songe à revoir sa chère maman et son visage pâle de beau père qui boit un peu trop d’eau de feu avant de lui taper dessus. Au début du jeu, il se rapproche du village. La route est longue, la pente est rude, surtout celle qu’il doit descendre, en manquant 1000 fois de se casser la gueule. Après une petite phase d’infiltration, une question se pose : est-on réellement dans un FPS ? Après une petite partie d’infiltration assez inintéressante, Billy récupère une arme. Plus loin il arrive en ville où le shérif lui confisque le flingue !

 

Sex, malt and country music

 

Lorsque la jolie Suzie l’interpelle en haut du saloon, notre héros n'écoutant que la petite voix venue du find fond de son caleçon s'empresse de monter à l’étage. Ah, oui, Suzie est payante. Le héros sort, dépité. Mais il est possible de monter par la fenêtre grâce à un fouet. L’intérêt est double ; Suzie, elle a un flingue dans sa commode. Et puis, c’est Suzie. Parce qu’après deux ans chez les indiens où l’on vous apprend la vie par métaphore animale, un bout de Suzie, c’est rafraîchissant. Surprise, c’est en enlevant son pantalon que notre gaillard s'aperçoit qu’elle parle également par métaphore : "Mmmmh, t’as grandi mon garçon…" (Je n'invente rien). Nouvelle surprise : le tenancier du saloon se trouve derrière elle et laisse juste le temps à notre héros de sauter par la fenêtre et d’entendre que le goujat propose une Suzie gratuite à celui qui vous retrouvera. Commence alors une phase d’exfiltration hors de la ville. En jetant des coups d’œil furtifs, on peut apercevoir les rondes effectuées par les hommes de la ville. Le premier réflexe est alors de se cacher derrière des caisses, accroupi en permanence pour faire moins de bruit. Lorsqu'on a enfin slalomé entre les 40 sentinelles, il est enfin possible de se diriger vers l’ancienne maison familiale. Le tableau n’est pas reluisant. Les cadavres de la mère et du beau-père gisent sur le sol. Fin de l’épisode.

 

Avec ma bible et mon couteau…

 

Le deuxième personnage apparaît. Le révérend arrive sur les lieux. Il a juste le temps de voir Billy mettant les bouts. Il le poursuit dans les environs. Peine perdue. En revenant à la ferme, ses coups de poings évangéliques bénissent quelques ouailles perdues qui volaient les cadavres. De retour en ville, après le sermon, les hommes veulent en finir avec Billy. Le révérend, frère du fermier tué en fait une affaire personnelle. Tout le monde s’engueule, le shérif est tué et le révérend fait le ménage dans la ville. Commence alors un chassé croisé entre Billy et le révérend. Les niveaux parcourus par l’un puis par l’autre contiennent des points de passage en commun mais les parcours divergent, tout comme le gameplay. Avec Billy, vous la jouez infiltration, enfin, exfiltration, cherchant toujours à fuir les ploucs du coin. De temps en temps, un coup de fouet lui permet de monter plus haut. En fait, on s’ennuie ferme. Avec le révérend, c’est très différent. Les mécanismes sont ceux d’un FPS avec de très bonnes idées supplémentaires. L’homme de foi peut en effet bénéficier d’une sorte de Bullet Time. Lorsque ses deux flingues sont rangés dans leurs étuis et qu’il doit dégainer, deux viseurs apparaissent alors à l’écran, un pour chaque colt. Si de nombreux ennemis se trouvent devant lui, il est possible de tous les flinguer en une fraction de seconde ! Le fait que Ray soit prêtre n’est pas anodin non plus. Il peut parcourir les niveaux la bible à la main, laissant perplexe ses adversaires qui relâchent leur attention quelques secondes. Le temps qu’une balle les atteigne en pleine tête par exemple. Au rayon des bonnes idées, décidément très fourni, la pression sur une touche spécifique permet de rengainer une arme et de se servir de la main libre pour déclencher plus rapidement la gâchette de l’arme restante. Idéal pour se débarrasser d’un ennemi un peu costaud. Pas un boss, non. Pour les boss, le joueur se retrouvera dans des situations spécifiques. Car un jeu ayant pour toile de fond les westerns ne serait pas complet sans les duels. Comme dans n’importe quel Sergio Leone, c’est l’affrontement entre deux hommes, colts dans leurs étuis, main sur les hanches se toisant durant quelques secondes, juste avant la pétarade finale. D’un petit mouvement de la souris, le joueur dégaine vise et tire, le plus vite possible, le plus précisément possible. Bref, cela reste quelque peu plus viril que les parties avec Billy…

 

Vocabulaire coloré cherche moteur fluide

 

Call of Juarez contient de pures idées, aussi bien au niveau technique qu’au niveau du gameplay. Ce double parcours du chat et de la souris représente parfaitement une de ces excellentes idées. Il est également rare de signaler une excellente localisation et celle-ci est à marquer d’une pierre blanche. Lors de la présentation parisienne du jeu, Cédric Lagarigue - le patron de Focus Home Interactive - envisageait de trouver les doubleurs de Deadwood pour ce jeu. Quel ne fut pas notre plaisir de constater que le narrateur du jeu n’est autre que la voix de ce fils de chacal d’Al Swearengen. Bon, là, en tant que narrateur, il est poli, ça change. D’une manière générale, tous les acteurs doubleurs jouent parfaitement. Une des meilleures localisations dans les jeux vidéo. Au niveau de la traduction, le mot d’ordre devait être : "no limit". Les insultes pleuvent, parfois plusieurs fois dans la même phrase. Les amateurs de Deadwood se sentiront chez eux. Cela permet ainsi d'instaurer une véritable ambiance que seuls les films de western dégagent. Tous les clichés du genre défilent pour notre plus grand plaisir : saloon, attaque du train, découverte des mines, poursuite de diligence, bagarres entres mâles virils et flirt avec la gent féminine. C'est un vrai régal qui se présente à nous mais de ce festin, quelques ingrédients avariés nous empêchent de festoyer jusqu'au bout.

 

Si Call of Juarez présente une plastique plutôt alléchante, elle est cisaillée par le moteur du jeu, plutôt gourmand. Avec un Intel 3 Ghz et une NVIDIA 6600 (OK, ce n’est peut-être pas la carte la plus puissante du monde…), difficile de profiter d'un frame-rate convenable et il vaut mieux être bien équipe pour profiter de tous les détails à fond. Il serait d'ailleurs dommage de passer à côté d'un tel spectacle car une fois les détails les plus hauts activés, Call of Juarez présente des effets visuels inédits (effets de chaleur sur le sol désert, modification de la focale en fonction de l’endroit où vous placez votre viseur, gerbes de sang qui ne sont pas que des tâches mais des giclées, animation faciale digne des blockbusters américains…) qui sauront flater la rétine de n'importe quel joueur blasé. C'est un peu le gros bouton blanc en pleine figure que traîne Call of Juarez avec son moteur un brin glouton qui obligera le joueur à investir dans une carte assez puissante pour ne pas se sentir lésé. Ca fait cher la saison de Deadwood mais le résultat en vaut peut-être la chandelle...




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Léo de Urlevan

le vendredi 8 septembre 2006, 14:10




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