Test Call of Duty Black Ops 3 : au tour de Treyarch de sortir l'artillerie lourde !

Rarement une série comme Call of Duty n'aura autant fait les beaux jours d'un éditeur, et c'est encore plus vrai lorsqu'on parle des épisodes Black Ops, qui nous font entrer le monde sombre et moralement discutable des opérations secrètes de la CIA. Cependant, après l'épisode Advanced Warfare de 2014 où Sledgehammer avait collé un contexte science-fiction avec des soldats boostés par des exosquelettes assaisonnés de jetpacks, il allait être plus difficile de nous vendre une histoire faite de flashbacks entre un futur proche et les heures sombres des années 80. Bienvenue donc en l'an de grâce 2065, une période où les choses ne vont pas fort. Si l'année 2065 est une excellente cuvée, sur le plan géopolitique, les choses craignent un maximum puisque la stabilité du monde est mise en péril par de nombreux groupuscules terroristes. Heureusement, pour protéger la population des griffes du mal, une toute nouvelle unité a été créée : le Black Ops. Ces soldats surentraînés disposent de plusieurs atouts pour garder la population en sécurité, et particulièrement sur certains de leurs membres qui sont équipés d'augmentations corporelles, exactement comme le major Kusanagi dans la série Ghost in the Shell. Ici, pas d'exosquelette puisque les extrémités de ces troupes d'élites sont directement remplacées par des parties mécaniques plus efficaces, sachant que chaque soldat est en connexion permanente avec l'intégralité des Black Ops via leur DNI, acronyme de Direct Neuronal Interface. Implanté entre la base du bulbe rachidien et le milieu de la colonne vertébrale, ce système connecte chaque combattant à un réseau central, ce qui leur permet de communiquer, mais aussi de disposer de nouvelles capacités, comme celle de pouvoir interagir directement avec n'importe quelle système informatique, qu'il s'agisse d'une IA, où d'un mécanisme d'ouverture de porte.

NOM DE ZEUS !

On est donc dans le futur, mais dans un futur différent d'Advanced Warfare puisque les jetpacks sont désormais limités uniquement au mode multijoueur. Pas de stress néanmoins pour les dingues du déplacement ultra speed, l'armure des soldats Black Ops permettant encore pas mal de fantaisies comme celle de courir sur des murs à la verticale. Les pros du wallrunne seront donc pas totalement dépaysés. Cette dimension futuriste, on la retrouve aussi au niveau de l'armurerie qui dispose de nouvelles pétoires au look résolument SF, bien qu'il n'y ait plus de gadgets technologiques aboutis tels que les grenades programmables. Dommage. En 2015, Black Ops 3 nous offre une campagne plutôt léchée, avec une durée de vie qui se situe dans la moyenne d'Advanced Warfare puisque vos tribulations devraient vous occuper une bonne dizaine d'heures de jeu, sans foncer comme un dingue. D'ailleurs, le scénario a lui aussi été revu, et sans vous en dévoiler la substantifique moelle, on peut vous révéler qu'il s'agit d'une histoire qui gravite autour de la frontière entre humains et robots. Un tiers de Matrix, un tiers de Ghost in the Shell et un tiers de Deux Ex pour une recette simple mais vraiment goûteuse ; tel pourrait être le slogan de cet opus de Call of Duty. Vous aurez donc droit à des séquences plutôt mystérieuses mais au demeurant assez artistique, notamment de nombreux moments ou des images de corbeaux viendront vous hanter, ou encore certains passages dans une forêt enneigée au sol mouvant. Pour ce qui est des acteurs, si on ne retrouve plus de star hollywoodienne pour incarner le méchant nemesis, le casting reste intéressant avec des personnages dont le caractère est bien marqué. On se prendra d'amitié pour Hendricks, notre sidekick, tandis que le chef de l'unité, Taylor, sera plus compliqué a percer à jour.
 

Mais là ou le FPS de Treyarch cloue la concurrence, c'est au niveau de son contenu qui est vraiment pléthorique. Autant vous dire que la galette risque de squatter longtemps le lecteur de votre console tant il y a des choses à faire.

Avec une campagne sympathique et efficace (mais pas non plus inoubliable), Call of Duty marque des points de manière indéniable. Mais là ou le FPS de Treyarch cloue la concurrence, c'est au niveau de son contenu qui est vraiment pléthorique. Autant vous dire que la galette risque de squatter longtemps le lecteur de votre console tant il y a des choses à faire. Tel Monsieur Plus à l'apéritif, Black Ops 3 vous offrira une seconde campagne une fois la première terminée. Baptisée "Nightmare", cette seconde campagne vous fera rejouer aux missions déjà traversées mais dans un ordre totalement différent, et avec un scénario lui aussi complètement réécrit. Désormais, vous êtes un soldat qui doit faire face à une invasion zombie, et qui doit en déterminer la cause afin de saper le mal à la racine. Histoire de ne pas vous faire décimer les mêmes ennemis encore et encore, cette campagne "Nightmare" vous fera donc affronter des hordes de morts-vivants aux capacités variées. Attention, malgré un statut de zombie bien visible, ces ennemis sont beaucoup plus malins que les traditionnels undeads du mode zombie classique. Et comme les choses sont toujours plus drôles à plusieurs, chaque campagne est jouable en solo, ou en coopération jusqu'à quatre joueurs. D'une durée un poil plus courte que la principale, la campagne "Nightmare" vous demandera tout de même un investissement d'environ 8 à 10 heures pour en venir à bout. Toujours à la manière d'un Monsieur Plus, les développeurs ayant peur que l'inaction vous guette, le jeu de shoot en vue top-down Dead Ops revient lui aussi dans une nouvelle version.

LE RETOUR DE MONSIEUR PLUS

Dead Ops 2 vous enverra donc massacrer du zombie à la pelle à travers une vingtaine de niveaux à la difficulté croissante. Même à quatre en coopération avec des collègues pas manchots et des employés de chez Activision, nous n'avons pas réussi à dépasser le niveau 10. La preuve, s'il en faut une, qu'il vous faudra une sacrée cohésion et un bon paquet d'heures de jeu avant de pouvoir dessouder l'irritant primate qui sert de boss final. Face à ce contenu famélique, les développeurs se sont retroussés les manches, histoire de trouver de nouvelles idées, tandis que la lumière leur est apparue sous la forme du mode "Freerun". Le Freerun, kézako ? C'est simple, vous devez traverser un parcours en un minimum de temps si vous souhaitez figurer en bonne position sur les leaderboards mondiaux. Vous vous souvenez des maps DLC de Mirror's Edge ? Et bien, il s'agit ici de la même chose, à savoir des enchaînements de wallrun, de sauts millimétrés et de tir à la volée qui permettront de prouver que le maître des déplacements, c'est vous. Bon, sur consoles, le mode est très agressif pour le pouce puisque vous devrez martyriser le stick gauche du fait des changements de direction incessants, mais aussi car le sprint est asservi au bouton L3. Pour faire péter tous les records, on vous conseille ainsi une manette à palette, beaucoup plus douce pour vos doigts. Avec 6 parcours pour l'instant, et probablement de nouveaux qui arriveront plus tard via des mises à jour, voici encore une autre manière de passer le temps dans Call of Duty. Enfin, pour les amateurs de classicisme, sachez que le mode "Zombie" sera lui aussi reconduit, avec toujours la possibilité d'y jouer jusqu'à 4 joueurs en coopération. Comme toujours, l'objectif sera de survivre aux différentes vagues de morts-vivants, tout en gagnant de l'argent pour se payer des armes, mais surtout des clefs, afin d'ouvrir les portes grillagées pour progresser dans l'aventure.
 

Au niveau de la technique, Black Ops 3 est un véritable blockbuster hollywoodien. Les graphismes envoient du pâté grâce au moteur IW Engine qui a été entièrement refait à zéro, promettant ainsi un affichage à 60fps...

Mais si toutes ces activités scénarisées ne sont pas pour vous, Treyarch a pensé à inclure un très large mode multijoueur à son Black Ops 3. Avec 12 maps, plus Nuketown si vous avez précommandé ou que vous achetez le jeu sur PC et consoles de huitième génération en version physique, vous devriez avoir de quoi vous occuper le temps que les premiers DLC arrivent. Ces douze maps, vous allez pouvoir les parcourir dans tous les sens grâce au très grand nombre de modes de jeu disponibles. Vous allez pouvoir donc choisir entre Team DeathMatch, Free For All, Domination, Démolition, Kill Confirmed, Hardpoint, Capture The Flag, Search & Destroy, Uplink et enfin le mode Safeguard. Très classique, le multijoueur de Black Ops 3 n'en reste pas moins sympathique, bien que les nouveautés ne se bousculent pas au portillon. En fait, le principal ajout concerne le système des spécialistes qui ressemble aux classes ou aux héros dans un MOBA. Neuf spécialistes sont donc au menu, sachant que chacun dispose de sa propre morphologie, de ses armes spéciales, et de son arbre de compétences propre. Lorsque votre spécialiste a rempli sa jauge spéciale, vous aurez le droit de déclencher des attaques dévastatrices. Si vous avez jeté votre dévolu sur Outrider, vous disposerez d'un arc aux flèches explosives, tandis que Reaper le robot ouvrira son bras gauche tel un Transformer pour laisser apparaître une gatling à la cadence de tir infernale. De plus, chaque spécialiste dispose de capacités qui lui sont propres et que vous pouvez utiliser au lieu de sortir votre arme spéciale. Dans le cas de nos deux comparses ci-dessus, Outrider pourra utiliser le Vision Pulse pour repérer les ennemis alentours façon wallhack, tandis que Reaper pourra déployer 3 leurres afin de faire diversion.

ORANGE IS THE NEW BLACK

Au niveau de la technique, Black Ops 3 est un véritable blockbuster hollywoodien. Les graphismes envoient du pâté grâce au moteur IW Engine qui a été entièrement refait à zéro, promettant ainsi un affichage à 60fps sur PS4 et Xbox One. Sur ce point, on se permettra un petit bémol puisqu'on a noté quelques baisses de framerate lors de certaines scènes qui plairont particulièrement à Michael Bay, tant les boules de feu et les débris volants sont légion. Au niveau de l'IA, les avances ne sont pas non plus époustouflantes puisque vos ennemis ne font pas preuve d'un grand sens tactique, le plaçant ainsi dans la moyenne de ce qui se fait en termes de FPS. En revanche, sur notre version de test (différente de la version finale), nous avons tout de même pu constater de sérieux problèmes de pathfinding sur les I.A. alliées. Ainsi, lors d'une mission où une jolie informaticienne devait pirater un terminal après qu'on ait arraché la porte, nous avons pu observer la demoiselle en plein sprint coincée contre un pilier. On rigole la première fois, mais quand on doit relancer toute la mission puisque la demoiselle a choisi de planter juste après le point de sauvegarde, on est un peu vexé. Ceci dit, c'était le seul bug rédhibitoire de notre review test, le reste passant sans le moindre accroc. Ouf.