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Brothers in Arms : D-Day est-il meilleur que Medal of Honor : Heroes ? Difficile à dire puisque chacun expose qualités et défauts dans leur registre respectif. D’un côté, le mode solo de Brothers in Arms : D-Day est plus intéressant que celui de Medal of Honor : Heroes mais sa jouabilité hautement inconfortable et son absence de multijoueur lui font cruellement défaut. Quoiqu'il en soit, difficile de vous conseiller l'un comme l'autre, tant ils manquent d'intérêt. Ca sera pour une prochaine fois donc.
- Réalisation satisfaisante
- Doublage français de qualité
- Jouabilité inconfortable au possible
- Manque de rythme
- I.A. revue à la baisse
- Absence de vrai multijoueur
Suivant à grandes enjambées la politique du jeu à profusion d’Electronic Arts, Ubisoft adapte lui aussi son FPS de Guerre, Brothers in Arms, sur PlayStation Portable. Afin de limiter les coûts de production, l’éditeur / développeur français a misé pour un remix des deux épisodes sortis sur consoles de salon à la sauce PSP. Après Coded Arms et le récent Medal of Honor : Heroes, on s’était fait à l’idée que le FPS est un genre qui n’a pas sa place sur PSP, mais Brothers in Arms : D-Day est là pour nous rappeler que le pire reste peut-être à venir.
Opportuniste au point de copier son voisin, Ubisoft emboîte le pas sur Electronic Arts en adaptant à son tour sa licence Brothers in Arms sur PSP. Baptisée pour l’occasion en Brothers in Arms : D-Day, cette adaptation miniature reprend en effet les meilleurs moments des deux épisodes sortis sur PC, PS2 et Xbox il y a un peu plus d’un an. Le joueur incarne alors à tour de rôle le sergent Baker et le caporal Hartsock, dans des missions nous plongeant dans l’enfer de la guerre peu après le débarquement en Normandie. Là où Brothers in Arms : Road to Hill 30 et Brothers in Arms : Earned in Blood avaient réussi à imposer une certaine ambiance grâce à des personnages attachants, des dialogues et un doublage de qualité, Brothers in Arms : D-Day balaye d’un coup de crosse tout ce qui faisait le charme des précédents épisodes. Forcément, avec des missions reprises de ces derniers et placées les uns après les autres, sans vraiment de lien apparent fausse un peu la donne. L’effet de blur qui donnait à la série un cachet unique a été évincé sur PSP, si bien que les graphismes perdent en intensité. Si le moteur graphique reste convenable sur PSP et se montre même plus performant que celui de Medal of Honor : Heroes, l’ensemble affiche une baisse de régime assez signifiante.
Le jour le plus long
Que l’on soit dans la peau du sergent Baker ou du caporal Hartsock, il va falloir arpenter les campagnes normandes occupées par les Nazis, à la tête de son équipe qu’il va falloir diriger d’une main de fer, par l’intermédiaire de commandes reprises des versions consoles de salon. On dispose de cinq ordres différents qui permettent d’appréhender toutes les situations délicates et débusquer ainsi n’importe quel soldat allemand, qu’il soit caché derrière un arbre ou en position de combat aux commandes d'une mitrailleuse lourde par exemple. Ces ordres, un peu délicats à maîtriser de prime abord, se révèleront être assez intuitifs dès lors qu’on passé le tutorial, concis mais efficace. Grâce à l’addition de plusieurs touches, il est possible de demander aux coéquipiers de lancer un assaut, garder une position, concentrer leurs tirs sur une cible précise, nous couvrir ou bien tout simplement se déplacer. Qu’ils nous collent les baskets ou qu’ils soient à l’autre bout du champ de bataille, ils réagiront aux ordres au doigt et à l’œil, enfin presque. Seule ombre au tableau, il arrive souvent qu’ils se perdent dans les environs, ne choisissant pas systématiquement le chemin le plus court pour venir vous épauler, ce qui peut être assez gênant durant un affrontement délicat. Mais avant de lancer une quelconque offensive, il est préférable d’accéder au plan de la zone de combat, accessible en appuyant sur le bouton "Select". Le jeu passera alors dans une vue aérienne et permettra ainsi d’avoir un plan d’ensemble sur la position des ennemis, repérables à l’aide d’une icône rouge. Cela rend-il le jeu plus facile ? Oui et non en fait. Car même si on connaît l’emplacement des opposants, cela ne signifie en rien qu’ils seront plus faciles à déloger. Enfin pas tout à fait, puisque pour convenir à la prise en main quelque peu laborieuse de Brothers in Arms : D-Day, l’intelligence artificielle, pourtant très honnête dans les versions consoles de salon, a été revue sévèrement à la baisse.
On l’a constaté très récemment, développer un FPS sur PSP n’est pas chose aisée, surtout en l’absence de second stick analogique. Electronic Arts avait repris la jouabilité instaurée par Konami et son Coded Arms. Pourquoi pas. Ubisoft n’a pas souhaité s’aventurer dans cette brèche et propose ainsi son propre style. Le résultat n’en est pas pourtant plus performant, il est plutôt déroutant même. Avec un strafe disponible seulement en maintenant le bouton L et en prenant pour un cible un ennemi bien précis, il est seulement possible de se déplacer sur un seul axe, l’horizontale. N’espérez donc pas pouvoir contourner les ennemis avec vélocité, tous les mouvements de Brothers in Arms : D-Day sont d’une lenteur accablante. Le rythme du jeu est soudainement ralenti par des mouvements hasardeux, hésitants et ce n’est pas les phases de stratégie qui parviendront à rehausser le niveau du jeu. D’ailleurs, toujours pour casser un peu plus le rythme, signalons la présence de temps de chargement affreusement longs (15 à 30 secondes d’attente par moment) et qui plombe sérieusement l’intérêt d’un jeu qui nous prouve bien qu’il n’a pas sa place sur PSP. Peut-on alors se consoler du côté du mode multijoueur ? Pas vraiment puisque seul un mode Escarmouche en coopératif est proposé dans cet