Test Borderlands The Pre-Sequel : en attendant la next gen'...
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Borderlands : The Pre-Sequel a l’acronyme "DLC" écrit rouge, en gras et en gros sur le front. Les mécaniques de jeu n’ont pas bougé d’un iota depuis Borderlands 2 en 2012, pas plus que le moteur graphique qui a pris un petit coup de vieux au passage. Heureusement, les bases de gameplay restent toujours aussi solides et efficaces ; la gestion de la gravité et de l’oxygène s’y intègrent d’ailleurs parfaitement, réussissent à relancer l’intérêt autour du système de combat et on prend toujours beaucoup de plaisir à se faire une partie en coop’. Mais c’est surtout le choix d’un CL4P-TR4P déluré et jouable, ainsi que le cadre de l’aventure qui font son originalité et sa relative fraîcheur.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Borderlands : The Pre-Sequel
- La gestion de la gravité et de l’oxygène
- Des bases de gameplay toujours aussi solides et addictives
- Génial en coop’
- CL4P-TR4P jouable
- Les dialogues et les quêtes WTF
- Beaucoup trop de redite manette en main…
- … et aussi visuellement !
- Deux classes de Chasseurs inintéressantes
En attendant un Borderlands 3 nouvelle génération capable de remettre à plat certaines mécaniques de gameplay et de redonner du souffle à la série, 2K Games a choisi d’exploiter à fond sa licence en sortant un nouveau titre sur les mêmes bases que ses prédécesseurs et jouant le rôle du chaînon manquant au niveau scénaristique. Les gars de Gearbox Software étant occupés sur un autre projet (dont on devine aisément le nom), c’est 2K Australia qui a pris la main sur le développement de The Pre-Sequel, avec le studio de Randy Pitchford en soutien. Si on ajoute à cela le fait que le jeu ne sorte pas sur les nouvelles consoles, on réussit sans trop de peine à définir la ligne de conduite de l’éditeur américain : attirer les fans de Borderlands avec une trame scénaristique inédite en prenant un minimum de risques par ailleurs.
Et vu d’ici, l’objectif semble atteint. Mais parlons d’abord de l’attrait principal de ce nouvel opus, à savoir son positionnement chronologique, entre les deux précédents volets. En effet, Borderlands : The Pre-Sequel a le grand mérite de combler un vide scénaristique conséquent en vous racontant l’ascension du Beau Jack à la tête d’Hyperion ainsi que sa transformation en tyran psychotique. Idéal pour rameuter les fans, d’autant que c’est également l’occasion de changer de décor. Après avoir arpenté Pandore pendant des dizaines d’heures, vous voici catapulté sur la lune d’Elpis dans la peau d’un des Chasseurs de l’Arche embauchés par Jack, alors simple ingénieur-en-chef de la station Hélios. Vous trouviez Pandore aride et accidentée ? Et bien sachez qu’Elpis ne change pas franchement la donne de ce côté-là, si ce n’est dans la colorimétrie qui va davantage se tourner vers le bleu, le gris et le violet, histoire de s’accorder à la thématique plus cosmique de cet opus. Même au niveau de sa structure, à savoir une grosse ville centrale et des régions périphériques, on peut dire qu’on ne sort pas des sentiers battus, tout du moins jusque dans les dernières heures du jeu, qu’on préfère ne pas vous révéler tout de suite. A noter toutefois qu’à quelques exceptions près, les points d’intérêt manquent vraiment caractère par rapport à Borderlands 2 et ses camps aux décors très marqués.
FLYING TO THE MOON
Attendez-vous donc à du paysage lunaire : des cratères, de la roche, de la roche, encore de la roche, un peu de lave ou de glace par endroit et quelques constructions de métal froid ; en bref, les joueurs des précédents opus ne seront pas dépaysés. The Pre-Sequel conserve ce côté western, avec ses grandes étendues abandonnées ou seuls des groupes de pillards barjos s’aventurent encore. Dommage que les coups de génie visuels soient rares mais on retiendra notamment cet énorme vaisseau brisé sur une crête, qui nous a offert un panorama carrément bluffant. Cependant, on reste graphiquement sur quelque chose de déjà-vu. Et du déjà-vu qui ne date pas d’hier, mais plutôt d’il y a deux ans. Le moteur de Borderlands 2 est ici repris exactement à l’identique, avec ses qualités mais aussi ses défauts, d’autant que ces derniers ont pris de l’âge. Certaines textures font un peu peur à voir aujourd’hui, les collisions peuvent être particulièrement capricieuses, les PNJ ne sont pas ce qu’il y a de plus vivant et on note même la présence d’une poignée de bugs, même si on s’attend à un bon gros patch le jour du lancement du jeu. Pas besoin de vous faire un dessin, The Pre-Sequel est au niveau de son aîné visuellement, et c’est forcément un peu moins bien deux ans après.
IL FAUT QUE TU RESPIRES
D’ailleurs, dans les grandes lignes, le gameplay n’a pas franchement bougé. On dézingue du pillard pour récupérer de la thune, des armes et de l’XP dans le but d’améliorer ses capacités et son arsenal, la course à l’arme ultime étant toujours au cœur du modèle de ce Borderlands. On salue d’ailleurs l’arrivée de l’élémental gel et des guns à rayon laser, qui ne révolutionnent rien mais ajoutent encore une possibilité à l’éventail existant. Les jetons de brutasse, le système d’arbre de compétences, l’inventaire : tout ça n’a pas bougé et même si ça reste très efficace et addictif, on cherche la nouveauté. Elle arrive bien vite avec la gestion de la gravité et de l’oxygène. Pour peu que votre avatar soit humain, il aura en effet besoin de respirer et donc de recharger régulièrement son kit à oxygène dont la jauge se vide quand il se trouve dans une atmosphère irrespirable. Bon, à dire vrai, ce n’est pas plus gênant que ça, dans la mesure où les relais d’oxygène sont nombreux. Et même si vous êtes à court d’air, votre vie ne fera que s’égrener lentement et vous aurez le temps de rejoindre une zone oxygénée. Toutefois, les devs ont poussé le truc jusqu’au bout puisque les armes incendiaires ont besoin d’oxygène pour enflammer vos ennemis ; les sons et les trajectoires des munitions sont également modifiés par la présence/absence d’oxygène et vous pourrez éliminer un assaillant en crevant sa bulle. Par ailleurs, votre réserve d’O² sert également à alimenter un petit jetpack qui vous permettra d’allonger vos sauts, déjà amplifiés quand vous vous trouvez en zone à gravité faible. Ces deux ficelles transforment les affrontements, surtout en extérieur, permettent quelques phases de plateformes et donnent une saveur particulière à cet épisode.
"DU JUS DE MESSIEURS-DAMES"
Mais comment ne pas évoquer l’élément principal du gros fan-service proposé dans Borderlands : The Pre-Sequel, celui que tous les joueurs attendaient histoire de se fendre la gueule, j’ai nommé la possibilité d’incarner enfin ce cher débile de CL4P-TR4P. C’est de loin le plus intéressant des quatre profils proposés, finalement assez banals, même si Athéna et son combo bouclier-flingue sort également du lot. Toujours aussi crétin et taré, le robot-mascotte dispose désormais d’un skill tree complètement WTF, qui se trouve être parfaitement raccord avec son bonus : une roulette russe qui déclenche une capacité au pifomètre parmi une liste assez bigarrée. Au mieux, vous pourrez avoir droit à un petit drone destructeur ou un faux CL4P-TR4P idéal pour attirer l’attention des ennemis ; au pire, vous ne toucherez jamais vos cibles pendant un laps de temps donné, ou vous serez contraint de tirer sans arrêt quitte à vider vos munitions dans le vent. De plus, son algorithme lui donnera à tour de rôle un bonus d’utilisation pour chaque type d’arme. Oui, choisir CL4P-TR4P est un risque considérable, surtout pour les joueurs solitaires (s’il y en a encore sur Borderlands !). Mais c’est aussi l’assurance d’une grosse marade face à des situations épiques et des répliques hilarantes. On soulignera d’ailleurs encore une fois la qualité de l’écriture, toujours aussi marrante et piquante, ainsi que du doublage, dont Christophe Lemoine, interprète de Jack mais aussi de Cartman pour les fans de South Park, est la tête de gondole.