Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Bioshock 2 PC X360 PS3 sur X360

Test Bioshock 2 PC X360 PS3
La Note
note BioShock 2 17 20

Suite oblige, BioShock 2 ne renouvelle pas tout à fait la surprise et l'émerveillement qu'on avait pu ressentir lors de la sortie du premier épisode. Mais retrouver Rapture reste un véritable plaisir et, à une petite exception près, l'ensemble des nouveautés de gameplay fait mouche. Les combats sont plus nerveux, le piratage plus agréable et le jeu se dote d'un mode multijoueur qui répondait aux abonnés absents il y a deux ans et demi. On ne manque pas de conspuer les politiques tarifaires excessives de certains éditeurs, il convient donc de saluer haut et fort le beau geste de 2K Games. Une raison de plus, s'il en fallait une, d'ouvrir son portefeuille sans hésitation et de faire rimer une nouvelle fois jeu de qualité et ventes élevées.


Les plus
  • Toujours aussi beau !
  • Des nouveautés appréciables
  • Prix de vente raisonnable dans certaines enseignes
  • Un vrai mode multi
Les moins
  • Un poil répétitif
  • Univers déjà vu
  • Narration parfois confuse
  • L'affichage automatique des codes


Le Test

Quelques semaines avant la sortie du premier BioShock, certains experts de la profession n'hésitaient pas à prédire un funeste destin à ce FPS pas vraiment comme les autres. "Trop original, trop politique, pas assez bourrin" disaient-ils. "Marchera jamais, le grand public n'adhérera pas", poursuivaient-ils. Bref, le jeu leur semblait trop bon pour pouvoir intéresser le joueur lambda. Manque de bol pour ces Cassandre, les chiffres de vente se sont envolés aussi haut que les notes accordées par la critique. En toute logique, l'éditeur a aussitôt annoncé vouloir développer un maximum la franchise. Ce qui, deux ans et demi plus tard, nous amène tout naturellement à BioShock 2...


BioShock 2Vous le savez certainement déjà si vous vous êtes un tant soit peu intéressés à l'actualité du jeu : dans BioShock 2 vous n'incarnez plus le héros libérateur de petites sœurs du premier épisode, mais carrément un Protecteur, ou Big Daddy en VO. Armé comme il se doit d'une puissante foreuse et habillé d'un impressionnant scaphandre, ce nouveau personnage appelé sujet Delta est issu de la première série de Protecteurs. Pour autant, l'action ne se passe pas avant la déchéance de la ville sous-marine Rapture mais près de dix ans après ces évènements tragiques. Ni reconstruite, ni définitivement abandonnée, la cité continue d'abriter de nombreux Chrosômes, ces êtres agressifs totalement déformés par l'abus d'Adam. Et leurs corps pleins de cette drogue locale constituent toujours la friandise préférée des petites soeurs, à l'air si innocent et aux seringues si pointues. Certaines de ces charmantes demoiselles sont carrément kidnappées à la surface pour être endoctrinées et façonnées selon les principes scientifiques inhumains de Rapture. Andrew Ryan n'étant plus de ce monde, c'est le docteur Sofia Lamb qui chapeaute ce projet. On pourrait continuer longtemps cette description du scénario et des différents personnages du jeu, car l'histoire qui nous est contée ne manque pas de richesse. Vous découvrirez ainsi qu'Eléanore, la fille du docteur Lamb, a un lien très particulier avec le sujet Delta et que de nombreux habitants de la ville considèrent sa mère comme leur nouveau gourou. Et aux réflexions d'ordre politique qui apparaissent en filigrane de l'aventure s'ajoutent dorénavant celles concernant la religion. Comme dans le premier épisode, le scénario prend forme peu à peu, au fil des enregistrements audio que l'on découvre dans les différents niveaux. Ce principe de narration a pour avantage de convenir à tous les types de joueurs. Les intellos amateurs d'univers originaux et cohérents prendront un malin plaisir à reconstituer le puzzle des évènements, tandis que les gros bourrins pourront zapper tout ce pan du jeu et tracer en se focalisant sur les combats. Dans tous les cas, il faut quand même reconnaître qu'on a parfois du mal à comprendre tous les tenants et aboutissants de l'histoire. Une bonne raison pour recommencer une partie une fois la cinématique de fin terminée, puisque celle-ci dépend directement de vos actions dans le jeu.

Quoi d'neuf p'tite soeur ?

BioShock 2Plus que jamais, BioShock 2 vous place face à votre conscience et fait intervenir régulièrement votre libre arbitre. On retrouve ainsi le dilemme consistant à tuer les petites soeurs afin de leur prélever un maximum d'Adam, ou bien à les sauver en espérant être récompensé de notre bonté un peu plus tard. A plusieurs reprises le jeu nous permet également de tuer ou d'épargner des personnages clés, sans que les conséquences de ces actes ne nous soient annoncées. Par ailleurs, du fait de sa nature de Protecteur, la collaboration entre le héros et les petites soeurs se fait plus fine qu'auparavant. Avant de les désenvoûter ou de les récolter, notre scaphandrier peut les prendre sur ses épaules pour un partenariat très fructueux. La petite fille nous indique alors la position de cadavres encore remplis d'Adam, qu'elle s'empressera de ponctionner à votre profit commun. Mais cette opération attire irrémédiablement tous les tarés du coin, manifestement alléchés par l'odeur de la drogue. Durant une ou deux minutes, il faut donc défendre la position face à un déferlement d'ennemis assez intense. Bien qu'un peu trop répétitives à la longues, les séquences de ce type constituent une nouveauté louable à plusieurs titres. Tout d'abord, elles intensifient nettement l'action et devraient donc répondre aux attentes de ceux qui trouvaient les combats du premier épisode un peu trop mous. Mais surtout, elles sont l'occasion de mettre à profit l'ensemble des plasmides (les sorts dans l'univers de BioShock) et des armes de défense. C'est un véritable régal de parsemer le terrain de rivets piégés et de mines de proximité tout en se préparant à hypnotiser le premier Chrosôme venu afin qu'il s'en prenne à ses congénères... que l'on ne manquera pas de congeler, enflammer ou électrifier selon ses préférences. L'usage des plasmides a été revu et corrigé puisque leur montée en puissance sur trois niveaux s'accompagne d'une capacité de charge qui décuple leur puissance. A terme, l'incinération se transforme par exemple en véritable lance-flammes. L'évolution la plus intéressante concerne certainement celle de la nuée d'insectes. Dotés d'une capacité de recherche améliorée, les parasites se dirigent seuls vers la victime la plus proche, fut-elle hors de votre vue. Et une fois le troisième niveau atteint, ils infestent carrément les cadavres qui deviennent immédiatement de véritables pièges. Chaque ennemi qui s'en approche de trop près se voit alors aussitôt attaqué par un nouvel essaim. 
 

Autre innovation importante : il est maintenant possible d'utiliser conjointement les plasmides et les armes. Désormais ambidextre, le nouveau héros n'a plus besoin de jongler entre les deux catégories et peut dans le même instant geler un ennemi et lui asséner un bon coup de fusil à pompe.


BioShock 2Autre innovation importante : il est maintenant possible d'utiliser conjointement les plasmides et les armes. Désormais ambidextre, le nouveau héros n'a plus besoin de jongler entre les deux catégories et peut dans le même instant geler un ennemi et lui asséner un bon coup de fusil à pompe. Le gameplay en devient nettement plus nerveux, et donc plus appréciable. Manifestement désireux de réduire les temps morts, les développeurs ont également totalement revu la fonction de piratage des systèmes électroniques. Fini le mini-jeu à la Pipemania, place à un système plus souple et plus intuitif ! Affiché en surimpression de l'action et ne l'interrompant donc pas, il consiste à arrêter au bon moment une aiguille effectuant des va-et-vient sur un cadran analogique divisé en différentes sections. Il faut généralement réussir l'action trois ou quatre fois de suite, sur des zones de plus en plus petites, avant que le piratage soit validé. Plus subtil qu'il n'y paraît au premier abord, cet outil laisse au joueur la liberté de prendre des risques. Si le but initial est de s'arrêter sur les cases vertes, on peut également tenter les cases bleues, plus difficiles à atteindre mais plus rémunératrices. En cas de réussite bleutée, on obtient en effet des bonus qui varient selon le dispositif hacké. Les postes de soin nous délivrent une trousse gratuite, les distributeurs de munitions quelques cartouches supplémentaires, les coffres contiennent plus d'argent, les robots et les tourelles font plus de dégâts, les alarmes des caméras durent plus longtemps, etc. Signalons d'ailleurs que l'on dispose d'un pistolet capable de lancer des fléchettes de piratage, ce qui simplifie nettement l'accès aux tourelles et caméras. Autre simplification notable : les fortifiants que l'on peut collectionner ne sont plus divisés en différentes catégories mais regroupés en un seul bloc. A l'usage, cette gestion facilitée des bonus passifs s'avère plutôt agréable. En revanche, on ne peut que pester contre l'aide excessive concernant les portes fermées par un code d'accès. Si votre héros a vu ou entendu le code auparavant, celui-ci s'affiche carrément à côté du cadenas... même si en tant que joueur vous ne l'aviez pas du tout remarqué lorsque vous l'avez croisé. A plusieurs reprises, on rentre donc le code sans même savoir comment on l'a obtenu ! Une concession aux "casuals" dont on se serait volontiers passé...
 

Une histoire de famille


BioShock 2Heureusement, quelques nouveaux ennemis viennent rehausser le challenge proposé aux joueurs. On pense notamment à la Brute, sorte de docker dopé aux stéroïdes et capable d'encaisser de nombreuses balles avant de succomber, ou encore, et surtout à la Big Sister ! Croisement improbable entre une petite sœur et un protecteur, elle cumule agilité extrême et résistance à toute épreuve. Chaque rencontre avec l'une de ces étranges créatures est d'autant plus mémorable que la Big Sister a l'attachement facile et ne lâche jamais sa proie, quitte à la traquer à l'autre bout du niveau s'il le faut. Le scénario vous révèlera l'origine exacte de ces furies et vous réserve même une petite surprise les concernant dans les derniers niveaux. Ceux-ci sont d'ailleurs particulièrement plaisants puisqu'ils nous emmènent également dans une surprenante petite balade qui marquera certainement la mémoire des joueurs, alors même qu'on n'y combat pas et qu'on se contente de se déplacer dans des décors hallucinés en glanant quelques objets ici ou là... De plus, l'aventure est parsemée de quelques passages sub-aquatiques, eux aussi entièrement dédiés à l'exploration, qui ne révolutionnent rien mais font tout de même plaisir à voir. Plus classiques, les autres niveaux recyclent plus ou moins habilement l'esthétique art déco et les musiques jazzy typiques de Rapture. On retrouve même ici ou là quelques éléments de décor directement repris du premier volet, mais dans l'ensemble le jeu ne souffre pas trop du syndrôme "1.5". On pouvait pourtant craindre l'extension déguisée en second épisode puisque le jeu est facilement trouvable à un prix de vente nettement inférieur à la moyenne (35€ sur PC, 50€ sur consoles). Ce beau geste de l'éditeur et de certaines enseignes ne constitue pas non plus un moyen déguisé de mieux faire passer la pilule d'une durée de vie famélique puisqu'il nous a fallu une bonne douzaine d'heures pour boucler l'aventure (en explorant chaque recoin du jeu, certes). Sachant que la perspective de voir les autres fins (en tuant les petites soeurs plutôt qu'en les sauvant par exemple) incite fortement à rejouer une seconde fois et qu'un mode multi conséquent a fait son apparition, ce BioShock 2 constitue décidément une bien belle affaire.





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Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le lundi 8 février 2010, 18:00




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