Test Battlefield 1 : la guerre sale, la vraie, comme vous ne l'avez jamais vue
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Avec Battlefield 1, DICE réussit à efficacement dépoussiérer la franchise, malgré un contexte de Première Guerre Mondiale qui aurait pu limiter le gameplay du fait des armes de l'époque. Librement adapté, ce contexte historique permet de faire repartir la série sur de bonnes bases avec pour la première fois depuis très longtemps un mode solo réellement intéressant. Techniquement toujours impeccable (si on excepte le lot de bugs habituels à la série), le FPS de DICE conserve son multi nerveux et addictif grâce au recours à de nombreuses armes automatiques, ainsi qu'au système des béhémoth qui viennent pimenter et rééquilibrer certaines parties. Les nouvelles maps font preuve de grandes qualités, surtout lorsqu'on les exploite à fond via le mode "Operations" joué sur des serveurs 64 slots. Néanmoins, cette nouvelle approche a le mérite de refaire passer l'infanterie sur le devant de la scène, marginalisant un peu les véhicules, ce qui recentre l'action sur le combat pur et dur et plus sur les bricolages façon quad bardé de C4. Vous l'aurez compris, cette année, Battlefield 1 a sorti l'artillerie lourde et ça s'entend.
- Graphiquement splendide
- Le moteur de destruction avec une super physique
- Les classes pour les pilotes/conducteurs de tanks
- Adieu Battlelog !!!
- Le solo et ses War Stories prenantes
- La météo dynamique avec tempêtes de sable, pluie et brouillard
- Le mode Opérations
- Bugs et manque d'optimisations sur PC
- Historiquement fantaisiste
- Le mode solo toujours court
- Nettement moins d'armes qu'avant
Après Battlefield Hardline qui n'avait pas convaincu grand monde, Electronic Arts et DICE sont partis lorgner du côté futuriste avec Star Wars Battlefront. Une expérience très arcade qui n'avait pas forcément plu aux joueurs à cause de sa trop grande accessibilité. DICE cherche donc la rédemption avec Battlefield 1, un opus qui tranche radicalement avec ses prédécesseurs en optant pour la Première Guerre Mondiale, tandis que la concurrence s'envole dans l'espace avec Call of Duty : Infinite Warfare. Nous nous sommes rendus chez DICE à Stockholm pour vérifier si la licence tenait toujours son rang. Les fusils à verrou valent-ils les M4 assaisonnées de viseurs Red Dot et autres pointeurs lasers ? Réponse dans notre test !
Après un Battlefront visuellement jouissif mais qui pêchait par un gameplay trop permissif, les développeurs de chez DICE ont mis le paquet sur Battlefield 1 afin de devenir le FPS qui sera sur tous les PC et consoles pour la prochaine période des fêtes. C'est après quelques jours passés à Stockholm dans les studios du développeur où nous avons pu tester le jeu sur des PC de course que nous avons pu nous faire un début d'idée quand au futur de la série. Clairement, les choses partent dans le bon sens avec un moteur Frostbite 3 qui envoie du gros pour peu que votre matériel soit adéquat. Particules à foison, grosses volutes de fumée après un tir de barrage, ou encore nappes d'ypérite sont très joliment représentées. Les particules aussi sont de mise lorsque des dépôts de munitions sont touchés. Il faut également saluer l'impressionnant rendu du moteur de destruction, puisque le champ de bataille se modifie profondément sous l'impact de l'artillerie et des explosifs en tous genres. Du cratère dans le sol à l'effondrement des constructions, tout est dynamique, renforçant l'immersion et améliorant l'utilisation tactique des environnements. C'est surtout à bord des tanks que ceci sera le plus appréciable car une maison ne fournira plus désormais qu'une protection temporaire, le temps pour l'ennemi de la réduire en tas de gravas, ce qui ne prend que quelques tirs.
HARD BOILED
D'ailleurs, l'impact des véhicules a été grandement revu à la hausse, puisque le jeu se focalise sur le travail de l'infanterie et de ses armes à l'ancienne. Conséquence de ces changements : des armes à la précision nettement inférieure à ce que vous avez pu voir dans Battlefield 4, des chargeurs de petite taille et des cadences de tir en baisse. Il va désormais falloir prendre des risques pour avoir votre frag et bien souvent un duel finira au corps-à-corps, réglé à coup de pelle ou de masse de tranchée. N'oublions pas les grenades à gaz qui lâchent des nappes d'ypérite sur le champ de bataille, obscurcissant la vision des ennemis et trouant leurs poumons par la même occasion. Pour y parer, il faudra enfiler son masque à gaz, ce qui aura pour effet de réduire drastiquement le champ de vision, ainsi que d'empêcher l'utilisation de l'iron sight des armes. Ce coté viscéral, on le ressent également face aux véhicules dans la mesure où le soldat lambda se trouve désormais bien démuni, alors que l'élimination d'un blindé sera une vraie victoire en elle-même et plus seulement un simple frag comme un autre. Pour éviter que cette baisse de rythme devienne trop facile, les classes ont été subtilement équilibrées. On pense notamment au Medic qui dispose d'un arsenal vraiment efficace, ainsi qu'aux snipers qui ne pourront désormais plus camper tranquillement. En effet, la lentille de toutes les armes à lunette brillera de mille feux, ce qui fera immanquablement repérer les campeurs.
Il va désormais falloir prendre des risques pour avoir votre frag et bien souvent un duel finira au corps-à-corps, réglé à coup de pelle ou de masse de tranchée.
Chaque classe trouve ainsi son utilité, du Medic qui pourra vous remettre sur pied (un système vous indique d'ailleurs où est le toubib le plus proche afin de savoir s'il vaut mieux respawn directement ou l'attendre) à l'assaut bardé d'équipement anti-tank, ou encore le support qui profite de ses armes lourdes pour stopper l'avance ennemie, il y a toujours pour tous les goûts. Petite nouveauté, les pilotes et autres chauffeurs de tanks ont désormais leur propre classe spécialisée. Ces derniers seront nettement moins bien équipés que les autres, avec en général un pistolet en version carabine (c96 carabine ou P08 carabine), ce qui évite que les joueurs utilisent les véhicules comme des taxis pour se rendre sur le front. Ceci dit, il suffit d'aller récupérer l'équipement de n'importe quel joueur tombé au champ d'honneur pour se remettre en selle. Vous avez sûrement pu voir dans la beta les soldats élite, le lance-flamme, la sentinelle (armure et mitrailleuse Vickers sous le bras) et le soldat anti-tank avec son énorme fusil anti-matériel. L'idée est issue directement de Battlefront puisqu'il suffit de trouver une caisse avec le matériel pour devenir un soldat élite. Exactement comme les héros de Battlefront avec les jetons. La principale différence est bien évidemment que ces caisses sont nettement plus dures à déceler que les jetons Vador dans Star Wars Battlefront. Chaque élite va disposer des ses avantages et de ses inconvénients. Le lance-flamme est résistants aux attaques, mais son réservoir d'essence est très fragile. La sentinelle dispose d'une armure très solide qui supporte un maximum de dégâts, mais elle empêche d'utiliser le masque à gaz, laissant le soldat vulnérable à l'ypérite. Enfin, si le sniper anti-tank est d'une puissance et d'une précision rares, il pèse des tonnes et fait un boucan de tous les diables.
L'ART DE LA GUERRE
Niveau artillerie, Battlefield 1 est finalement une petite déception par rapport aux anciens opus puisque la variété des armes est bien plus faible. Tout d'abord, aucune différence n'existe entre les différentes factions si ce n'est le design de l'uniforme. L'arsenal disponible ne varie pas d'un iota en fonction de vos choix. Concrètement, chaque classe dispose d'environ cinq ou six armes chacune proposée dans différentes versions, principalement au niveau des optiques de visée. On pourra modifier quelques aspects des armes, mais uniquement d'un point de vue esthétique afin de s'assurer que l'équilibre des forces ne soit pas impacté. D'ailleurs, des armes avec des livrées spéciales seront disponibles via le système de Battlepacks. Il s'agit de caisses que vous obtenez en jouant et qui renferment des skins d'armes pour décorer vos pétoires. Ces skins peuvent êtres recyclées afin de crafter celle que vous avez toujours voulu. A ce propos, sachez que vous n'avez plus besoin de passer par Battlelog pour modifier votre loadout puisque ces fonctions sont directement intégrées au jeu. Il était temps ! Malgré le parti-pris de la Guerre de 14, le jeu renvoie plus le feeling de la Seconde Guerre Mondiale puisque la vaste majorité des armes disponibles sont automatiques ou au moins semi-automatiques. Une liberté prise avec l'histoire pour le sacre du gameplay. La MP18 de la classe assaut est ainsi une arme d'époque, mais qui était extrêmement rare sur le champ de bataille. Un arsenal que vous allez pouvoir utiliser sur les 9 maps disponibles. Si Saint Quentin et Sinaï ont déjà été vues dans la beta, on a adoré Amiens et son environnement urbain qui permet des combats acharnés. Mais aussi Monte Grappa qui envoie les soldats s'affronter dans une vallée des alpes. Sachez aussi qu'une dixième carte devrait faire son apparition en décembre (Giant's Show).
Malgré le parti-pris de la Guerre de 14, le jeu renvoie plus le feeling de la Seconde Guerre Mondiale puisque la vaste majorité des armes disponibles sont automatiques ou au moins semi-automatiques. Une liberté prise avec l'histoire pour le sacre du gameplay.
Le plus gros du spectacle est à voir dans le mode "Operations" qui est en fait une partie de Domination à rallonge. Les attaquants disposent d'une certain nombre d'essais pour repousser les défenseurs dans leur dernier refuge. Agencées comme des mini-campagnes, ces parties se déroulent souvent sur plusieurs maps, avec une petite narration qui explique les tenants et aboutissants de la bataille sur le cours du conflit. Pour équilibrer et faire durer l'affrontement, les perdants recevront souvent des béhémoth, ces énormes unités qu'il faudra alors détruire. Si le Zeppelin est le plus spectaculaire (surtout lorsqu'il est abattu et vient s'écraser), le train blindé et le croiseur sont tout autant meurtriers. Côté nouveautés, on découvre le mode "Pigeons de Guerre" où les joueurs doivent conserver un objectif (le pigeon) pendant un certain temps, puis le laisser s'envoler pour marquer. A ce moment, l'équipe adverse aura l'opportunité de descendre le volatile et ainsi éviter qu'un point ne soit inscrit. Avec un multi finalement assez classique, c'est le mode solo qui retient toute notre attention. Exit le super-soldat que vous incarnez durant toute la campagne, et bienvenue au système "war stories".
ENFIN DU VRAI SOLO !
Le solo se découpe en 6 mini-campagnes, chacune vous faisant incarner un personnage distinct, sur un front différent, à une époque différente et surtout avec une narration à chaque fois inédite. Par exemple, le personnage de la campagne "Through mud and blood" est un conducteur de char, anciennement chauffeur particulier, qui nous raconte sa guerre. Peu d'éléments narratifs sont donc distillés à part les cut-scenes. A l'inverse, dans Avanti Tavoilla, la campagne en Italie, le héros raconte son histoire à sa fille. On assiste à moins de vidéos, tandis que certaines actions se retrouvent commentées par une grosse voix venue de nulle part. Ce mode solo est clairement la grosse surprise de ce Battlefield 1, en proposant une approche assez éloignée de l'habituelle glorification guerrière mâtinée de patriotisme américain habituelle à ce genre de productions. Avec des histoires crédibles, centrée sur des héros qui veulent surtout rentrer à la maison, l'immersion n'est que meilleure. Même si on est encore loin de la remise en question d'un Spec OPS The Line ou d'un This War of Mine par exemple.