Test Batman Arkham Origins : le Dark Knight en danger ?
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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Batman Arkham Origins
- Toutes les qualités de Batman Arkham Asylum et Arkham City
- Un scénario long à prendre mais finalement accrocheur
- La profusion de personnages
- Le combat contre DeathStroke
- Le meilleur Batman pour ceux qui n'auraient pas joué aux précédents
- On cherche les nouveautés...
- Le casting un peu artificiel
- Des chutes de framerate bien crades
- Pas vraiment de valeur ajoutée pour ceux qui auraient déjà joué à Arkham City
Ce Batman-là a fait beaucoup moins de bruit que les autres. Loin du tapage médiatique de Batman Arkham Asylum et de sa suite Batman Arkham City, Batman Arkham Origins se fait discret. Il faut dire qu'entre le très lourd cinquième épisode de la série-phare de Rockstar (ici on joue au ni oui, ni non, ni GTA) et l'arrivée de la PlayStation 4 et de la Xbox One, un "simple" troisième épisode de Batman attire moins le chaland. Mais s'il n'y avait pas que ça ? Si la série camouflait gentiment une certaine perte de vitesse ? Rocksteady a laissé sa place à Warner Bros. Montréal (probablement pour se concentrer sur un épisode next-gen de Batman), et le doute s'est forcément installé dans certaines têtes sur la qualité du taf qu'allait pouvoir produire un studio remplaçant. Réponse dans ce test.
Clonage de chauve-souris
En effet, une fois la nouvelle époque et le nouveau scénario plutôt agréablement intégrés, on a très (trop ?) rapidement une méchante impression de déjà-vu. Warner Bros. Montréal a hérité de l'intégralité du travail de Rocksteady sur les deux premiers Arkham et on a énormément de mal à déceler les nouveautés. Le moteur graphique, les angles de caméra, les mouvements de Batman, le système de combat, la jouabilité et même les gadgets (à l'exception d'une ou deux babioles inutiles) : une énorme partie du jeu a déjà été créée pour les besoins d'Arkham Asylum et Arkham City. A l'instar de ce dernier, on progresse dans le jeu en se baladant dans Gotham, entre le fil rouge et les objectifs annexes. La ville a évidemment quelques années de moins, mais l'essentiel est déjà là et si on ajoute à cela le choix douteux de placer l'histoire d'Arkham Origins en plein hiver (ce qui était déjà le cas du deuxième épisode), on se retrouve parfois à se demander si on joue bel et bien à un nouveau titre ! Évidemment, repomper de la sorte a ses bons côtés : Arkham Asylum et Arkham City sont toujours d'excellents titres, et reprendre leur recette pour la pousser encore un peu plus loin ne peut donner qu'un résultat au moins équivalent. Ceux pour qui ce serait le premier Batman y trouveront une direction artistique toujours aussi fouillée et méticuleuse pour offrir des environnements hyper détaillés, un système de combat basé sur le contre et l'esquive face à des adversaires toujours supérieurs en nombre, une grande fidélité à l'univers Batman et une gestion du rythme vraiment prenante. Bref toutes les qualités des précédents opus...
Copié, mal collé
Mais il y a tout de même un petit côté mal copié dans ce Batman Arkham Origins. Un peu comme ce polo Lacoste avec le crocodile qui se barre en sucette parce qu'il vient de Vintimille, mais qui dans l'ensemble rend bien quand même. Ainsi, malgré le nombre de criminels présents dans le jeu, ils ne sont pas tous intégrés à l'intrigue principale. Un certain nombre d'entre eux font l'objet de quêtes annexes qui seront accessibles plus ou moins tôt dans la partie, sous la forme "Aller au point A, B et C puis aller foutre une raclée au boss". C'est sympa car ça permet d'intégrer une variété de personnages plus ou moins connus du grand public, mais ça fait aussi un petit peu casting artificiel... Et on ne parle même pas de l'Electrocuteur, qui meurt sans même avoir affronté la Chauve-Souris ou de Killer Croc, un des méchants les plus flippants de l'univers Batman, qui se fait démonter dès le premier quart d'heure de jeu ! Impensable. Toujours au rayon des idées mal imitées, plus ou moins importantes, on pense à l'empoisonnement de Batman par Copperhead (très proche de celui de l’Épouvantail), à l'intégration d'une assistante forte en gueule pour le Pingouin (bien entendu semblable à la gouaille d'Harley Quinn) ou encore au système de tours de brouillages d'Edward Nigma, qui doivent être déverrouillées pour pouvoir utiliser la fonction de voyage rapide du Batwing et qui rappellent carrément Assassin's Creed ou encore Far Cry. Au passage, heureusement que cette feature a été incluse, car se cogner la traversée du pont sans fin de Gotham toutes les deux missions met rapidement les nerfs. On notera également que Warner Montréal n'a pas saisi l'occasion pour corriger les quelques imperfections du gameplay de ses aînés, dont une maniabilité un peu rigide parfois et des approximations en cours de combat. Idem pour le vieillissement d'un moteur de jeu dont les chutes de framerate sont assez inquiétantes...
ARKHAM CITY 1.5 ?
Mais Batman Arkham Origins a tout de même ses qualités propres (comprenez non-héritées). Oui, les petits gars de Warner ont tout de même donné une petite valeur ajoutée à cet épisode. Le scénario, malgré des débuts un peu lourds, finit en effet par trouver son rythme à mi-parcours et devient même franchement kiffant à la fin (mais on préfère ne pas vous en dire plus). Si l'on ne décroche pas lors des premières heures face à un titre au goût de déjà-vu, les heures suivantes ne peuvent que vous accrocher toujours un peu plus, pour peu que vous soyez un tout petit peu attiré par la saga. Les combats de boss sont globalement de meilleure facture que dans les deux opus précédents, même si le syndrome de l'arène a tendance à se répéter un petit peu. Mention spéciale pour le combat contre DeathStroke, qui place parfaitement le timing de la contre-attaque au cœur de son gameplay. Les phases d'infiltration, désormais dénommées combats de Prédateur, demandent plus de réflexion mais offrent aussi davantage de possibilités. Les Brouilleurs sur le dos de certains adversaires peuvent vous empêcher d'utiliser la Vision du Détective, tandis que vous pourrez couper le son des haut-parleurs grâce à votre propre dispositif. L'IA des ennemis est d'ailleurs bien plus développée (parfois trop, on se fait repérer sans comprendre), les obligeant à se déplacer en groupe difficile à contourner. Il vous faudra développer votre arbre de compétences de Prédateur pour obtenir des capacités utiles à l'infiltration, tandis que vous pourrez privilégier le Combat Rapproché sur l'arbre du Justicier. Vous allez d'ailleurs retrouver cette thématique dans les trois séries de Défis du Chevalier Noir, au nombre de 15 à chaque fois, qui rallongeront une durée de vie gargantuesque, avec des tonnes de challenges à relever et d'objets à récupérer. Enfin, on ne saurait assez souligner la qualité de la bande-son, dans la veine de la trilogie du Dark Knight, mais aussi la qualité du doublage anglais, qui est aussi bon que la VF est décevante.