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Mal dégrossi, pas loin de faire concurrence à une machine permettant de remonter jusqu'à l'ère de la PS2, Armored Core 5 conserve ses bases quasi ancestrales tout en passant enfin -vraiment- le pas du online. Choisissant, dans la veine de Dark Souls ou Demon's Souls, une interconnexion entre solo et multi, From Software a conçu un modèle encore une fois très intéressant, poussant à la compétition sans favoriser du deathmatch bête et méchant. Avec l'ajout de trois types de protection et d'armes différentes, la force vient de l'interdépendance et de la coopération. Un virage négocié avec soin qui varie les approches et les expériences de jeu, tout en conservant le degré extrême de customisation propre à la série. Un statut entre la révolution et le conservatisme qui donne naissance à un jeu un peu bâtard, gardant amèrement ses lourds défauts graphiques et son côté laborieux sans se départir d'une main tendue aux joueurs un peu moins hardcore et surtout à la communauté. Si elle résiste au désert des serveurs.
Retrouvez plus bas la suite de notre test d'Armored Core 5
- Des mechas classes
- Une customisation totale
- Le principe des dégâts différenciés
- Le mode Conquête prenant
- Le online très bien pensé
- Une approche (un peu) plus tactique
- Durée de vie conséquente en multi
- Graphiquement horrible
- Manque de lisibilité
- Des menus peu ergonomiques
- Travail sonore peu convaincant
- Scénario cryptique
- Les serveurs encore peu peuplés
- Le côté "débrouille-toi tout seul"
Reconnu depuis peu comme une figure du jeu vidéo hardcore avec les populaires Demon's Souls et Dark Souls, From Software est bien plus réputé au Japon pour sa série Armored Core. Pas de dragons démoniaques ou de chevaliers décrépis, mais des armées de mechas lorgnant le plus souvent vers le char d'assaut avec des bras et une tête. Tout aussi punitive et austère que les récentes productions du studio, cette série s'ouvre tout de même à un public pas encore vraiment préparé à un tel débarquement de métal et de feu, en choisissant la voie du full online. Un pas vers le croisement des gameplay et des expériences de jeu qu'aime à franchir From Software. Une marche vers l'inconnu pour un Armored Core 5 qui risque de suprendre. Dans le bon sens ? Réponse dans notre test.
Dans la grande famille des écoles de mecha, plusieurs styles cohabitent. Armored Core 5 cherche, lui, le design efficace. Un dérivé du tank, marque de fabrique d'une série qui puise son inspiration dans des conflits géopolitiques, imbriqués eux-même dans un univers militaire très dépressif, où le métal et les éclats enflammés ont remplacé les panoramas colorés. Graphiquement dépassé depuis au moins cinq ans, voire dix dès que les explosions sont concernées, le jeu de From Software risque de jeter un froid. Une austérité qui contraste avec la richesse très appuyée de l'interface et des nombreuses particules/effets graphiques qui parsèment les niveaux. Une alliance redoutable qui provoque parfois un manque de lisibilité gênant. La présence de mechas plus petits empêche un vrai problème à ce niveau, mais dans le feu de l'action, il est parfois difficile de différencier un robot adverse du décor. Une réduction de taille qui a pour conséquence directe de donner davantage d'ampleur au décor, qui a de fait une véritable importance dans le gameplay. Plus que de simples abris en cas de bombardement de roquettes intempestif, les immeubles et autres bâtiments permettent d'approcher sa cible avec une relative discrétion, notamment en lien avec le système de scan, rouage très important des combats. Se consumant très rapidement, et ce même en ayant customisé son mecha pour un maximum d'économie, elle se recharge à vitesse réduite et peut conduire à se retrouver bêtement en panne de boost en plein milieu d'un déluge de feu. La solution est de se servir du mode scan, durant lequel les accus sont remplis avec un délai bien moindre.
Pas très probant en solo, à cause d'un équilibre qu'il est difficile de mettre en place, ce système trouve tout son intérêt en multi."
Très simple à maîtriser dans ses phases d'action, Armored Core 5 a en revanche abandonné le vol à outrance pour de l'escalade. Les mechas qui disposent d'un type de jambe orienté justement vers ce style de gameplay, s'accommodent bien plus vite de cette nouvelle donne. Une histoire de pieds qui est centrale dans Armored Core 5, la facilité de pivôt, la stabilité ainsi que la gestion du poids et de la résistance passant par cette pièce. Une simplification dans la manipulation de statistiques que vient contrebalancer le système de dégâts Cinétiques, Chimiques et Thermiques. Il est impératif de tenir compte de cette séparation, au risque de subir de très lourds dégâts face à une arme du type inverse. Pas très probant en solo, à cause d'un équilibre qu'il est difficile de mettre en place, ce système trouve tout son intérêt en multi. S'étalant jusque sur les missions scénarisées (jouables également seul), l'aspect online d'Armored Core 5 regorge de bonnes idées. Le premier pas est de créer une équipe, composée d'un chef et d'un accès libre ou restrictif à des illustres inconnus ou à des amis. Engagée dans un conflit persistant, elle dispose d'un territoire, placé sur une carte qui dévoile le placement des autres teams. Le choix s'offre alors à vous, soit d'effectuer des missions en coopération, soit de tenter l'aventure de la Conquête. Avec suffisamment de points d'équipe, une team peut décider de prendre le contrôle d'une zone qui ne lui appartient pas, via un assaut pur et simple sur les infrastructures de son adversaire du jour. Ce dernier peut alors se défendre en live s'il est en train de jouer avec d'autres membres de son escouade, soit compter sur ses tourelles, installées au préalable dans un souci très Tower Defense. Côté assaillants, les éléments stratégiques sont nombreux, comme le fait de définir des points de passages ou même de coordonner l'attaque grâce à l'Opérateur. Les plus solitaires pourront, eux, s'inscrire en tant que mercenaire et se faire embaucher sur n'importe quel champ de bataille, pour empocher quelques crédits et donc upgrader leurs mechas. Le plus gros problème restant la désertification galopante des serveurs européens, séparés de ceux US et japonais.