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Dans la lignée de ce que nous a proposé la trilogie Atelier Iris, à laquelle il emprunte d’ailleurs les fondements de son gameplay, cet Ar Tonelico fait plus office d’amuse-gueule que de véritable plat de résistance. Soyons honnêtes, si Ar Tonelico : Melody of Elemia saura contenter l’aventurier qui sommeille en nous, son absence évidente de challenge, sa linéarité et son manque d’ambition lui portent clairement préjudice. Et malgré son petit prix qui le rend plus qu’abordable, il reste un titre largement dispensable à l’heure où la PlayStation 2 s’apprête à tirer ses dernières grosses cartouches. A défaut d’erreur de casting, on parlera plutôt d’erreur de timing.
- Une aventure qui se laisse suivre
- Le système des Cosmospheres
- 60 Hz et doublage japonais proposés
- Très agréable visuellement
- Une bande son éclectique et correcte
- Seulement 40 euros…
- …qu’il faudra garder pour la rentrée
- Un jeu qui manque cruellement d’ambition
- Un challenge inexistant
- Linéaire au possible
- Les allers-retours incessants
Sans crier gare, débarqué de nulle part, l’énigmatique Ar Tonelico s’invite sur notre inépuisable PlayStation 2. Non content d’être une nouvelle licence, le titre développé par Gust réussit là où des noms bien plus ronflants et autres titres plus ambitieux ont trouvé porte close, celle d’un distributeur européen. Alors, erreur de casting ou réelle surprise ?
Ar Tonelico : Melody of Elemia nous fait le récit d’une aventure on ne peut plus classique. Suite à quelques désastres que la planète connut dans le temps, le monde s’est plus ou moins scindé en deux territoires bien distincts, la Tour Ar Tonelico, seul vestige d’une civilisation autrefois hautement avancée, et le Lower World qui correspond à la surface du globe. A la suite d’une attaque menée par une nouvelle espèce de Virus, le héros, Lyner Barsett, se verra confier la mission de redescendre à la surface afin de trouver un artefact, le Hymn Crystal Purger, seul objet semblant en mesure d’atteindre ces ennemis. Bien entendu, tout ne se passe pas comme prévu, et une fois dans le Lower World, Lyner fera la connaissance de la Tenba, une tyrannique armée dont la pureté des intentions est des plus dicutables…
Atelier I-Bis ?
Mine de rien, Gust commence à faire son trou sur le marché européen du RPG. Bien loin des coûts qu’engendrent les supers productions de Square Enix et à l’opposé des univers complexes développés par Atlus, ce petit développeur japonais a pris pour habitude de nous proposer un standard qui lui est propre, le RPG apéritif. Spécialiste du genre, Gust se permet ici un petit écart et délaisse le temps d’une aventure sa série fétiche, Atelier. Mais changement de série ne veut pas dire changement de formule, et tous les ingrédients de la recette Gust font acte de présence, à commencer par l’aspect visuel. Avec sa 2D mignonne, jolie et fine, ses couleurs étincelantes qui flattent les rétines et sa notion de perspective toujours aussi particulière, aucun doute ne nous est permis au moment de deviner l’identité des auteurs de cette production.
Les combats se veulent également très proches de ce que nous avait proposé le studio par le passé. Le classique tour par tour trouvera ici son originalité dans l’utilisation des Songs, des chansons donc, qu’un membre particulier de votre équipe, la Reyvateil, utilise en guise de sorts magiques. Cependant, cette originalité se situe surtout dans la forme, car dans le fond, il ne s’agit que d’une vulgaire magicienne aux pouvoirs dévastateurs reléguant, par sa puissance de frappe, l’intérêt des combats au stade d’anecdotes de jeu. En gros, une chanson correspond à un sort, et laisser chanter notre Reyvateil est synonyme d’accumulation de puissance. Le genre de petite subtilité appréciable. Chanter continuellement épuisera la Reyvateil, et la fatigue se manifestera par un effritement progressif de vos MP, à vous de la stopper ou de lancer le sort pour pouvoir ensuite récupérer petit à petit vos points. Nos cantatrices seront cependant sans défense durant leurs performances, et c’est au reste de l’équipe, trois combattants plus classiques, de la défendre pour éviter de perdre le cumul de puissance durement acquis. Pour cela, un système de protection a été mis en place, le ou les guerriers sacrifiés se mettront en travers d’une attaque pour l’encaisser, puis iront de leur petite contre-attaque. Enfin dernière grosse parenté avec la série Atelier, la désormais célèbre alchimie. Rebaptisé ici Grathmeld pour mieux nous berner, ce système nous permet une fois encore de vérifier la célèbre formule de Lavoisier. Bien utile, ce système est accessible à partir de n’importe quel point de sauvegarde et se révèlera être particulièrement efficace dans la fabrication d’armes et armures, à condition de posséder la carte recette de l’objet désiré et des ingrédients qui la composent.
Non, Atelier Tonelico
Vous l’aurez compris, Ar Tonelico : Melody of Elemia se veut proche en de nombreux points à la trilogie Atelier Iris. A l’instar des évolutions que celle-ci a pu connaître, Gust a développé cette nouvelle licence en s’appuyant sur des bases parfaitement rodées pour procéder à des ajouts par petites touches. Ici, le seul aspect original se situe dans les relations que vous entretiendrez avec vos Reyvateils. Une fois assez intime, c’est par le biais de machines dédiées que vous pourrez vous adonner à l’exploration des Cosmospheres, subconscients de vos partenaires Reyvateils. S’apparentant à des scènes de drague typiquement nippones, elles ont le mérite de proposer de petites phases de jeux cassant la linéarité dont souffre le titre pour approfondir le background de certains personnages (Lyner et les Reyvateils), débloquer de nouvelles chansons et accessoirement de nouvelles tenues qui modifieront les stats de nos chanteuses. Un système en tout cas bienvenu pour la fraîcheur et l’humour qu’il peut apporter à une intrigue un peu plus terre à terre.
Malgré une distribution assurée cette fois-ci par 505 Gamestreet, le titre bénéficie du même soin qui avait été apporté aux différents Atelier Iris, pris en charge eux par Koei. Malgré des textes entièrement en anglais, vous trouverez donc un mode 60Hz et des doublages japonais plutôt bienvenus pour gonfler le capital sympathie du titre. Mais si l’aventure qu’il nous propose est franchement agréable à suivre, Ar Tonelico : Melody of Elemia a le tort de débarquer dans une période concurrentielle. En effet, les sorties quasi-simultanées de Shadow Hearts : From The New World, Rogue Galaxy et Valkyrie Profile 2 interpelleront les bourses les moins garnies à l’heure du choix, et ne devraient malheureusement laisser guère de doute quant au chemin que doivent emprunter vos deniers. Et encore, c’est en laissant de côté Blue Dragon…