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Sans être minable, autant vous avouer que le principe de Ape Academy 2 nous laisse assez perplexe et que le jeu, dont la progression est linéaire et nécessite en plus de devoir rejouer plusieurs fois les mêmes duels, devient vite redondant. Tant qu’à être contraint de gérer des cartes sur PSP, autant se lancer dans de la vraie stratégie avec Metal Gear Ac!d, non ?
- Mini-jeux très nombreux
- Le jeu à deux sur une même console
- Trop calculé, pas assez instinctif
- Certaines règles mal expliquées
Série relativement populaire issue du giron de Sony, l’univers loufoque de Ape Escape et sa montagne de singes idiots et parodiques se déclinent en activités récréatives, non sans quelques grammes de plomb dans l’aile.
Si le concept même d’une console portable n’entend pas être idéal pour accueillir ce genre de titres à vocation conviviale, que l’on nomme communément party game, ce n’est pas une raison pour ne pas tenter sa chance. Surtout que console portable s’accorde aujourd’hui avec le jeu à plusieurs, ici en réseau local ou même à deux joueurs sur une seule et même machine en écran partagé. Mais avant d’en arriver là, autant voir de quoi il en retourne en solo avec cet Ape Academy 2. Basé sur des cartes à jouer, le titre est une succession de duels basiquement régie par la règle du Jan-Ken-Pon ou plus familièrement Pierre-Feuille-Ciseaux. Si le joueur exécute une carte Pierre face à une carte Ciseaux, il sera en position d’attaquant dans un mini-jeu déterminé par la nature de la carte. Ce n’est qu’en vous retrouvant en position d’attaquant que vous pourrez conclure un duel, puisqu’en gagnant le mini-jeu, l’adversaire perdra des points de vie. A l’inverse, se contenter de défendre ne fera que vous épargner une pénalité, même en cas de victoire. Si le principe paraît cohérent sur le papier, plusieurs détails viennent ensabler les rouages. Certes, peu de mini-jeux sont basés sur le hasard, en revanche contrairement à un Mario Party, il est ici impossible de s’entraîner pour en comprendre parfaitement le principe avant de se lancer. Manque de chance, le descriptif des commandes ne reste pas affiché assez longtemps, si bien qu’on se retrouve souvent désorienté à l’orée d’un nouveau mini-jeu. Conséquence logique, on perd bêtement une partie parce que le jeu ne nous explique pas correctement ce qu’il faut faire. Et ce n’est pas encore la fin du chapitre frustration. Les adversaires ont une fâcheuse tendance à posséder un deck exclusivement composé de cartes d’un même genre, au lieu de les distribuer de manière équitable entre la Pierre, la Feuille et les Ciseaux. Résultat, avant chaque match le joueur doit préparer son deck en conséquence, si bien que l’issue du duel apparaît trop calculée. Sans préparation, une situation fréquente sera de se retrouver perpétuellement en position de défenseur, et donc de jouer à des mini-jeux sans finalité. Cette nécessité de gérer son deck à l’avance, comme dans un jeu de stratégie, n’est pas forcément mauvaise, mais plombe le côté instinctif et le plaisir de l’improvisation qu’on impute habituellement à ce style de jeu. On se retrouve avec un soft qui procure les sensations opposées d’un Mario Party, ce qui fait de Ape Academy 2 un titre assez marginal dans son genre. Reste que les mini-jeux sont très nombreux et assez variés, pour peu que l’on achète de nouvelles cartes et que l’on réorganise son deck régulièrement, bien sûr.