Test Animal Crossing Happy Home Designer sur 3DS sur 3DS

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de créer de la tête aux pieds son avatar, celui-là même que l'agence Nook Immobilier va recruter pour s'occuper de la décoration intérieure de la clientèle. Et les exigences de celle-ci sont multiples : vivre dans un appartement rempli de livres, avoir du bleu partout dans la maison, disposer de plein de jouets pour enfants, pouvoir se détendre dans un fauteuil rustique, refaire tout l'intérieur en noir et blanc, s'endormir au milieu d'aquariums ; voilà un exemple des impératifs auxquels il faudra répondre pour satisfaire les habitants de la ville. Histoire de faciliter les choses, la majorité d'entre eux n'hésiteront pas à emmener dans leurs valises quelques meubles que l'on devra bien évidemment prendre en compte dans la décoration ; ce qui donne une première indication sur la marche à suivre. Dans le même ordre d'idée, le client ne se gêne jamais pour exprimer son étonnement ou sa joie en fonction des objets placés dans la pièce. Ah oui, les nouveaux meubles et autres accessoires - tous proposés gratuitement ! - qui s'affichent progressivement dans le catalogue collent souvent au chantier auquel on s'attaque. Bref, autant dire qu'avec toutes ces aides, il est difficile d'échouer dans sa mission et les plus mauvais ne se feront jamais cracher dessus. La preuve ? Même en n'effectuant aucuns travaux de décoration, le client trouvera son intérieur exceptionnel. Véridique. A partir de là, tout l'intérêt d'Animal Crossing Happy Home Designer se retrouve réduit en miettes et l'incohérence constante n'en est que plus criante. Par exemple, on pourra choisir dix fois de suite le même terrain pour un nouveau propriétaire, ou alors il ne sera pas possible de poser certains objets sur une commode ou une table. Le summum reste quand même ces maisons composées d'une seule pièce, ce qui est trop peu pour les esprits créatifs.

A partir de là, tout l'intérêt d'Animal Crossing Happy Home Designer se retrouve réduit en miettes et l'incohérence constante n'en est que plus criante.

Heureusement, Marie est là pour proposer des challenges plus intéressants dans le cadre du développement de la ville. Concrètement, on devra prendre en charge la décoration intérieure d'établissements public tels qu'une école, une salle de concert, un café, un immeuble de bureaux, un commerce ou encore un hôtel. Si l'illogisme pointé plus haut est toujours palpable - le cahier des charges est souvent risible -, on dispose quand même d'un peu plus d'espace pour se faire plaisir. Ainsi, l'hôpital comprendra une salle d'attente, une salle de consultation et une chambre, alors que le restaurant sera composée d'une pièce principale et d'une cuisine. Dommage que les développeurs ne soient pas allés plus loin dans leur démarche, avec par exemple des projets d'agrandissement qui auraient renouvelé l'expérience de manière plus efficace. Il y a bien une classe à ajouter à l'école du coin, mais c'est tout. On notera néanmoins qu'à partir d'un certain stade, il y a moyen de s'adresser à Max pour rénover les maisons dont on s'est occupé, les clients nous donnant alors carte blanche. Mouais, facile. Si on peut paraître sévère avec Animal Crossing Happy Home Designer, tout n'est pas à jeter, bien au contraire. L'interface est d'une clarté exemplaire, on ne galère jamais pour mettre la main sur tel ou tel objet - un moteur de recherche est disponible au cas où -, et puis les fonctionnalités tactiles conviennent parfaitement à l'exercice. A l'aide du stylet, on peut déplacer chaque meuble sans se briser les reins, sachant que tapoter sur l'écran permet de changer son orientation. Grâce à la croix directionnelle, il est possible d'obtenir une vue d'ensemble de la pièce mais il faut bien avouer que la caméra n'est pas des plus confortables. On est d'ailleurs étonné que le jeu n'exploite pas le stick droit de la New 3DS, alors qu'il aurait sans doute été d'une utilité précieuse dans ce cadre-là.

'CAUSE I'M HAPPY !

Toujours dans un souci d'ergonomie, certains éléments peuvent être déplacés en même temps : il suffit de les sélectionner en les encadrant avec le stylet, puis de les bouger à l'endroit désiré. Pour les dupliquer, il faudra maintenir R ou L tout en cliquant dessus. Pratique. L'autre point fort d'Animal Crossing Happy Home Designer, c'est la foultitude d'objets dont regorge le catalogue. Il y en a pour tous les goûts : machine à café, un lave-vaiselle resto, une caisse enregistreuse, un tableau menu du jour, une photocopieuse, une étagère à plante, un micro, une platine DJ, un paravent viollette ; on pourrait continuer longtemps comme ça. Vous l'aurez compris, il est facile de créer plusieurs univers différents, surtout quand on sait que l'extérieur des maisons/bâtiments, le jardin, les murs ou bien le sol peuvent également être customisés. En claquant quelques pièces de jeu, des cours particuliers de home designing sont accessibles. En fait, il s'agit ni plus ni moins d'outils supplémentaires (décorer le plafond, modifier les portes et les fenêtres, intégrer des motifs perso) qui permettent de peaufiner ses créations. Etant donné que strictement rien ne pousse notre avatar à se surpasser, on a du mal à saisir leur importance. Quoi qu'il en soit, ceux qui s'attendaient à pouvoir se balader librement d'un point à un autre risquent d'être fortement déçus. En effet, toutes les infrastructures de la ville sont concentrées dans un seul et même quartier, tandis qu'il faudra prendre la voiture - via un écran de chargement - pour se rendre chez les clients. L'autre détail qui étonnera sans doute les puristes de la série, c'est le temps qui n'est pas réglé sur l'horloge de la console. Au terme de chaque mission effectuée, l'assistante Lou demandera systématiquement au personnage de rédiger son rapport - synonyme de sauvegarde - avant de rentrer tranquillement à la maison.
 

Vous l'aurez compris, il est facile de créer plusieurs univers différents, surtout quand on sait que l'extérieur des maisons/bâtiments, le jardin, les murs ou bien le sol peuvent également être customisés.

Si cette approche présente l'avantage de multiplier les sessions courtes, elle accentue aussi la nature répétitive d'Animal Crossing Happy Home Designer. En partant du principe que les choses sont faites correctement, le jeu est bouclable en une après-midi et une fois la cérémonie finale terminée, on se rend compte qu'il n'y a plus grand-chose à se mettre sous la dent. Oh, on peut toujours se tourner vers les cartes amiibo (distribués par packs) en se servant du téléphone de l'agence. Grâce à elles, on peut satisfaire les désirs des personnages qu'elles représentent, et conserver du coup toutes les données propres à chacune des maisons dans la poche. Par ailleurs, notons que les meubles contenus dans une carte amiibo peuvent être transférés vers la console (et inversement), et qu'il est tout à fait possible de faire intervenir le guest d'une carte dans une maison afin qu'il puisse la visiter. A l'image des amiibo classiques, on ne peut pas dire des cartes amiibo qu'elles soient indispensables. Nintendo ne le reconnaîtra jamais publiquement, mais il est évident que le but premier de ces bouts de carton est d'entretenir l'achat compulsif qui bouffe le cerveau des fans. Naturellement, impossible de savoir à l'avance sur quelles cartes amiibo on va tomber, et puis il faut garder à l'esprit que les possesseurs de 3DS devront en plus se procurer un lecteur NFC qui est intégré d'office dans la New 3DS. Moins coûteuses, les options sociales d'Animal Crossing Happy Home Designer permettent quant à elles de publier ses maisons et ses établissements publics par le biais du Réseau des joyeux décorateurs (RJD pour les intimes), et de les soumettre aux évaluations de la communauté. En squattant le PC de l'agence, on peut aussi visiter les créations des autres joueurs, chacune d'elles disposant d'un numéro de référence ou d'un QR Code pour faciliter les recherches. Enfin, en plus des captures d'écran et des motifs perso partageables sur les réseaux sociaux et Miiverse, des concours sur des thèmes très précis devraient être organisés régulièrement à l'avenir. Pour la gloire, cela va de soi.