Test AND1 Streetball

Si les dirigeants mais également les employés d’Ubisoft ont du mal à supporter la comparaison avec leur principal actionnaire Electronic Arts, celle-ci semble pourtant inévitable, tant les ressemblances sont frappantes. Toutefois, le groupe français se démarque du géant américain grâce à des équipes de développement aux idées fraîches et souvent bienvenues. Avec AND1 Streetball, ce n’est malheureusement pas le cas puisque Ubisoft a plutôt tenté de copier sur son camarade de classe. Un peu maladroitement il faut l’avouer. Graphiquement tout d’abord, AND1 Streetball n’arrive pas à la cheville bien enflée de NBA Street V3. Déjà bien minuscules à l’écran, les basketteurs manquent également de polygones pour ressembler à de véritables sportifs. Difficile donc de reconnaître les silhouettes de John Humphrey ou de Phillip Champion tant le travail sur la modélisation a été bâclé. Peu importe, ici leur identité a été remplacée par des pseudonymes aussi ridicules que ceux d’un vulgaire rappeur sorti de sa cité. The Agressor, The Pharmacist, The Assassin, The Professor, Spinmaster, il y a de quoi se taper des barres de rires franchement. Déjà bien clopinant, AND1 Streetball termine sa course dans le mur dès lors qu’on a compris que le gameplay est finalement axé sur l’aspect purement spectaculaire du basket de rue. Dans AND1 Streetball, on est récompensé par notre façon de bouger sur le terrain et non nos compétences techniques ou notre savoir-faire à mettre des paniers. A l’aide du stick analogique gauche, le but est de dribbler, faire des passements de jambes, sauter dans tous les sens, bref jouer le saltimbanque avec le ballon dans le but d’humilier son adversaire. Plus ce dernier se fera diminuer mentalement et plus la jauge "casse cheville" montera en flèche. Une fois au maximum, elle permet de ralentir l’action et de réaliser des gestuelles de folie. Enfin ça, c’est qui était marqué dans le communiqué de presse, étant donné que la réalité est tout autre. L’effet escompté se révèle être une esbroufe totale. On peut alors se rattraper sur la seconde jauge, celle que le public en folie fera grimper au fil des performances réalisées sur le terrain. Une fois au top, le joueur se mettra en mode "on fire" et pourra exécuter des dunks et des tirs à trois points de l’autre bout du terrain, tout en enflammant le panier. Inutile d’en rajouter davantage, NBA Jam est passé par-là, sauf que le titre d’Acclaim avait au moins le mérite d’être fun et jouable. Chose qu’on peut reprocher à AND1 Sreetball. Privilégiant le côté spectaculaire du basket de rue avec des les mouvements i-ball sans le moindre artifice ni aucune mise en scéne valable, les concepteurs ont du coup oublier de proposer un gameplay intéressant, à défaut d’être présent. Va falloir bosser dur pour rattraper la concurrence.