Test Altered Beast

Si Sega of America a tout simplement refusé de sortir le jeu sur son territoire, il faut vous avouer que nous avons sérieusement pensé à faire la même chose avec le test d’Altered Beast. Toutefois, il aurait été inacceptable de vous laisser croire un seul instant que le jeu culte de notre bonne vieille Megadrive était dignement de retour. Nous avons donc préféré vous prévenir et pour éviter de passer par quatre chemins, on préfère vous dire que cette version 2005 rassemble tout ce qu’on peut faire de pire dans une production vidéoludique. Si vous souhaitez travailler dans le jeu vidéo, prenez des notes, voici tout ce qu’il faut éviter.

Hmmm… Charal

Contournons un scénario insipide et réveillons directement celui qui fera office de personnage principal durant les quelques minutes où nous arriverons à tenir devant le jeu. Sorti d’une boîte en pleine forme, malgré le crash de l’hélicoptère qui le transportait, notre pseudo héros se retrouve au milieu de nul part entouré de monstres mutants. Venant juste de découvrir une puce de mutation, le voilà en pleine transformation, façon Manimal mais en plus gore, et le premier contact se fera à coup de griffes puisque vous voilà désormais métamorphosé en loup garou. La chute peut donc commencer, la faute à des graphismes qui piquent les yeux et surtout à une caméra qui suit tout sauf l’action. Dès le départ et durant tout le jeu, on ne va pas le cacher, on se retrouve à marteler les touches et bouger le stick analogique sans trop savoir où l’on va. Et même une fois revenu dans notre forme humaine, cela ne s’arrange pas pour autant et l’on s’efforce de remplir au plus vite la barre de bestialité pour retrouver une forme animale plus efficace afin d’avancer dans cet univers aliasé. On se contente alors ensuite de déchirer du monstre à tour de bras en surveillant le niveau d’animosité sous peine de voir la barre de vie disparaître.

Si quelques nouveaux combos viendront tenter d’égayer le jeu, le plaisir n’est toujours pas au rendez vous. Malgré sa tentative spectaculaire à afficher des  nuées d’ennemis bien fournies, Altered Beast continue à faire dans le flop. Le comble, c’est que cette horde de polygones à l’écran vient même à rajouter d’autres défauts au jeu, puisque le tout est particulièrement confus et on ne se rend que plus rapidement compte de l’importante répétitivité du soft. Les plus persévérants (fous ?) trouveront enfin dans les niveaux des nouvelles puces de transformation pour muter en de nouveaux animaux (comme un aigle, un wendigo, un garuda, un griffon et un minotaure), mais cet essai se révèle également infructueux. La bonne idée du polymorphisme n’arrive toujours pas à compenser une réalisation indigne des consoles actuelles.

Allez, ne nous acharnons pas plus sur cette pauvre bête, et laissons là retourner dans un trou dans lequel elle aurait dû rester. Altered Beast n’aura été qu’un mauvais rêve qu’on s’efforcera d’oublier au plus vite.