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Si Ace Combat : The Belkan War reste une suite somme toute efficace et intéressante, on constate néanmoins que la série commence à afficher les symptômes d’une certaine redite. La réalisation, toujours aussi impeccable, stagne depuis trois épisodes et le gameplay sent quelque peu le réchauffé depuis l’opus précédent. Difficile cependant de ne pas tomber céder aux sirènes envoûtante de ces dogfights diablement grisants.
- Missions variées et intenses
- Gameplay parfaitement calibré
- Prise en main instinctive
- Scénario prenant et intrigant
- Cinématiques magnifiques
- Peu de nouveautés
- On attend toujours un mode online
- Gestion des coéquipiers limitée
Souvenez-vous, le 23 février 2005, la série Ace Combat faisait son premier vol inaugural dans en Europe grâce à un Namco inventif. Après ce délicieux baptême de l’air, l’éditeur et développeur japonais remet le couvert et pilote le voyage retour pour notre plus grand plaisir.
Les événements du dernier Ace combat en date se déroulaient dans un futur proche, autour des années 2010, quand le monde découvrait à nouveau les affres d’une guerre mondiale avec l’attaque armée de Yuktobania. Un peu à la manière de Star Wars, les producteurs se sont soudain aperçus qu’ils avaient oublié de nous conter le début de l’histoire. Revenons donc au premier conflit, soit en 1995. Faisant face à des difficultés économiques, Belka accorde l’autonomie à plusieurs provinces, dont Ostio. La suite ressemble à s’y méprendre à l’Allemagne des années 1930 à 1940 avec la montée au pouvoir d’un régime extrémiste qui va lancer une politique d’invasion systématique des pays limitrophes grâce à sa force de frappe et à la rapidité de son aviation. Un journaliste cherche alors à revenir sur l’origine du conflit et tout lui donne à croire qu’il pourrait en apprendre bien plus en retrouvant un mystérieux "Lord Demon", un pilote indépendant légendaire qui semble avoir joué un rôle prépondérant dans ce conflit. Ses recherches l’amènent à rencontrer Pixy "Solo Wing" et son co-équipier Cipher, qui avaient notamment côtoyé dans les airs la légende vivante. Les missions s’articulent alors autour de ces deux aviateurs et des flash-back qu’ils ont des opérations durant le conflit.
La menace fantôme
Affiné avec soin par plusieurs épisodes, le gameplay d’Ace Combat n’a jamais vraiment déçu, et cet épisode ne déroge pas à la règle. Parfaitement calibré, votre avion répond au doigt et à l’œil, et le contrôle offert par le joystick gauche est suffisamment précis pour enchaîner avec souplesse les rase-mottes, passer sous un pont ou faire le malin entre les buildings d’une ville. Des manœuvres qui nécessitent un peu de maîtrise alors que le didacticiel n’est plus d’actualité. Ce n’est pas bien grave, cela dit, puisque la prise en main est suffisamment instinctive pour se le permettre. Pourtant, rien ou presque n’a changé sur le fond. Difficile toutefois de crier haro, mais on aurait peut-être aimé quelques innovations majeures pour nous surprendre ou une meilleure gestion des coéquipiers, pas seulement limitée à des ordres de base. L’introduction du Ace Style Gauge System permet de modifier le scénario en fonction des résultats des missions. Etre un mercenaire, un soldat ou un chevalier à la fin d’une mission engendre des répercussions différentes, principalement au niveau de l’histoire. Un atout considérable pour la durée de vie du jeu, déjà bien aidée par une intrigue qui donne envie d’aller jusqu’au bout. Il faut bien avouer que les différentes cinématiques – moins nombreuses que dans les précédents épisodes – sont aussi un argument de poids en sa faveur.
Malheureusement, face à ces qualités, quelques défauts viennent entacher le tableau de chasse qu’on aurait cru parfait. Tout d’abord, l’absence de mode online continue sérieusement à faire défaut à la série. Car il faut bien le reconnaître qu’affronter des véritables ennemis promet des dogfights bien plus intéressants. De même, aussi variées soit-elles, les missions accusent également quelques redites, peut-être aussi parce que Ace Combat : Squadron Leader est encore trop frais dans nos esprits, le jeu étant sorti l’année dernière seulement. On aurait aimé également voir une intelligence artificielle un peu plus dégourdie avec des ennemis qui réagissent de façon plus dynamiques à nos assauts. Si dans l’absolu, ces défauts restent mineurs quant à la qualité globale du titre, ils pourraient bien jouer en la défaveur de la série s’ils sont encore présents au prochain épisode. Espérons que ce dernier marquera un grand changement, avec pourquoi pas des débuts sur PlayStation 3.