Sudeki

Climax, fort de quelques titres à succès (Moto GP2,…), se vante depuis maintenant plus de deux ans de développer un jeu avec un potentiel nouveau, mixant RPG au tour par tour et Action-RPG en gommant leurs défauts respectifs, une véritable symbiose entre les styles de l’Orient et de l’Occident, bref une future bombe à posséder absolument dans sa ludothèque. De plus, depuis KOTOR et Morrowind, le manque de jeu de rôle se fait cruellement ressentir sur Xbox. Alors Sudeki est-il un projet aussi prometteur qu’on le prétend ? Récit d’une première rencontre avec un futur hit…

En effet, Sudeki est avant tout un pari réussi d’un choc entre deux cultures, un mix parfait entre l’influence de l’archipel et la tendance européenne qui s’en ressent à tous les plans (si l’on excepte son patronyme typiquement japonais) et confère au titre un caractère unique en son genre. Sudeki, c’est aussi une production graphique époustouflante, originale et il serait inhumain de ne pas tomber en extase devant tant de beauté : les décors sont vastes et sujets à des couleurs chatoyantes pour la plupart, très agréable à l’œil et on pourra très vite admirer la recherche très poussé du détail : la faune, les oiseaux,… ou encore l’ombre qui est calculé en temps réel et qui se déforme au gré du vent et autres événements. On s’y croirait !

Les quatre héros sont empruntés au manga japonais et afficheront allègrement plus de cinq milles polygones chacun ! Et certains éléments (notamment les boss) atteindront presque le double ! Les effets spéciaux et les animations auront la part belle dans le soft et cela, dès le début de l’aventure. Pour passer d’une zone à l’autre, vous aurez droit à un petit temps de chargement mais Climax a mis un point d’honneur pour que ces derniers soient le moins long possible. Le bestiaire, quant à lui, s’annonce très complet, avec un énorme éventail de monstres originaux ou plus traditionnels, comme les incontournables chauve-souris ou morts-vivants. Après chaque rencontre avec l’une de ces bêtes, une description complète est alors répertoriée dans un carnet, ainsi que des conseils pour s’en défaire au mieux.

C’est meilleur à plusieurs !

Il y a des millénaires, on offrit l’univers à un dieu. Rongé par l’ennui, il se créa un petit frère. Au commencement, tout allait bien mais ce dernier sombra dans les ténèbres et força son créateur à s’exiler sur le monde de Sudeki. Quatre héros intervinrent alors et à l’issue d’une guerre fratricide, le monde de Sudeki fut scindé en deux : celui de la lumière et celui des ténèbres. Après une période d’harmonie, le mal se fait plus menaçant et s’apprête à s’assurer la domination totale de la planète. Vous contrôlerez donc une équipe de quatre personnages dont le but avoué est de rétablir la paix, et pour toujours ! Pour cela, il faudra retrouver les quatre cristaux de la Lumière et accomplir un rite spécifique. Mais prenez garde, le mal est partout, c’est bien connu, mais pas forcément là où on le croit…

Les quatre personnages représenteront l’archétype même d’une troupe de héros que même les aficionados de Donjons et Dragons ne dénigreront pas, avec des aptitudes et caractéristiques propres à chacun : Tal ne jure que par la lame d’une épée, Ailish, la princesse du royaume, fera office de magicienne, Elco, un éminent scientifique, sera le pistolero du groupe (l’archer) et Buki, une hybride homme/animal aux croyances tribales, associera des techniques de magies et de combats (moine-guerrier).     

Vos méninges seront mis à rude épreuve…

Comme tout RPG digne de ce nom, Sudeki alternera des phases d’affrontements et des phases d’explorations. Et il y aura de quoi vous faire chauffer les méninges ! Chaque héros dispose d’une aptitude particulière (Tal peut pousser/tirer des blocs de pierre, Buki peut grimper au mur, Elco peut voler quelques temps grâce à son jetpack et Ailish peut faire apparaître/disparaître des objets) et il faudra souvent mettre à profit le talent de chacun pour venir à bout des nombreuses énigmes, de plus en plus ardues. Le soft est diamétralement tourné vers l’action avec un système de combat innovant, capable d’assurer un rythme très soutenu. Vous ne dirigez qu’un seul personnage à la fois, les autres étant contrôlés par la machine selon trois attitudes paramétrables : Attaque, Défense, Inaction ; mais il est possible de switcher à tout moment de la partie pour choisir le personnage qui vous convienne. Deux d’entre eux sont uniquement jouables avec une vue subjective (similaire à un FPS) tandis que les deux autres le sont à la troisième personne (Tal et Buki), ce qui apporte un dimension stratégique supplémentaire à l’ensemble. La caméra se contrôle via le deuxième stick analogique et répond au doigt et à l’œil, et en cas de défaillance, une simple pression sur la gâchette remettra les choses au clair.

Le tout s’enchaîne à un rythme de folie avec une prise en main intuitive : en appuyant sur ‘A’, on réalise une attaque rapide et sur ‘X’ un coup puissant, il faut alors réaliser une série de combo, tous plus impressionnants les uns que les autres, en pressant ces touches selon un certain timing et une jauge se remplit alors. Une fois pleine, vous aurez la possibilité d’invoquer une force mystique qui ne laissera pas l’ombre d’une chance à votre adversaire. Vos ennemis ont la fâcheuse habitude d’arriver en groupe et n’hésitent pas à vous encercler, il faut alors presser le bouton ‘B’ qui vous permettra d’effectuer un mouvement circulaire avec votre arme pour mettre à terre vos opposants. Vous avez également la possibilité de parer ou de faire quelques roulades, très utiles pour éviter les coups ou se placer dans le dos de l’assaillant.

…tout comme vos doigts.

Contrairement aux autres RPG qui sont bien obligés de « casser l’action », notamment pour le choix d’un sortilège ou d’un objet, le temps ne s’arrête pas ici mais est tout simplement ralenti, donnant un effet de bullet time qui rend vraiment bien et assure donc la continuité de l’action. 
Tuer un monstre vous rapportera de l’expérience et parfois quelques objets précieux que vous pourrez échanger contre des florins, la monnaie locale, auprès des marchands du coin. Une fois une certaine expérience accumulée, vous pourrez upgradez votre personnage : ses  points de vie, de compétences (qui représentent vos réserves magiques), la puissance physique, l’essence spirituelle ou encore débloquer une nouvelle compétence. Il est donc possible de créer ses personnages sur mesure mais il est fortement conseillé d’assurer son évolution selon les prédispositions de sa classe (le guerrier a besoin de puissance et de vie, la magicienne d’essence et de magies supplémentaires,…) pour tirer le maximum de son potentiel. 

Pour le moment, nous n’avons tenu entre nos mains Sudeki durant quelques heures seulement, bien assez pour vous affirmer que le soft deviendra un hit incontournable de la Xbox mais pas suffisamment pour jauger sa durée de vie. Cependant, le lead designer estime qu’il faudra au moins une trentaine d’heures pour venir à bout de la quête principale et nos impressions vont dans ce sens. Le monde est immense, avec bien sûr moult villes et villages, de nombreux bâtiments sont visitables et bien sûr leurs incontournables PNJ (personnages non joueurs) n’hésiteront pas à vous orienter vers de nombreuses quêtes annexes pour glaner items et expérience supplémentaire.

La bande sonore semble avoir également bénéficié d’un énorme travail de fond, avec de nombreux effets sonores de bonnes factures. La voix des personnages joue un rôle prédominant pour nous plonger dans l’ambiance si particulière de Sudeki, alors chez Climax, on ne fait pas dans la dentelle, et nous avons droit à un doublage français digne de ce nom.
Les musiques sont loin d’être des chefs-d’œuvre d’harmonie mais contribuent largement à s’immerger dans le jeu, d’autant plus que vous pourrez entendre un thème différent selon le lieu de votre exploration.  

Attendu comme le messie par tous les passionnés en manque de RPG sur Xbox, il ne fait aucun doute que Sudeki leur donnera pleine satisfaction. D’une réalisation irréprochable, d’un gameplay riche et d’un scénario haletant, Sudeki mettra tout le monde d'accord.