Sonic et le Chevalier Noir

Cool, c’est également le terme utilisé par ses créateurs pour qualifier le personnage de Sonic. Un héros désormais dévolu à une audience juvénile, qui ne peut plus se contenter de vitesse et de plate-forme pure. Quitte à laisser les fans de la première heure sur le bord de la touche, Sonic continuera donc à multiplier ses frasques, surtout sur Wii où le principe même de la Storybook Series permet toutes les excentricités possibles et imaginables. Pourquoi ? "Et pourquoi pas ?", s’est presque contenté de nous répondre Tetsu Katano, réalisateur de Sonic et le Chevalier Noir. Toujours est-il que l’escapade du hérisson bleu dans les contes arabiques n’avait rien d’honteux, bien au contraire.

En garde Chevalier !

Inutile donc de feindre l’étonnement quand on découvre le jeu pour la première fois : c’est plutôt joli pour de la Wii, c’est coloré, ça ne rame pas et, Sonic oblige, ça va vite. Sauf lorsqu'on est amené à faire marche arrière ou à sortir l’épée de son fourreau. Comme on pouvait le penser ce feature arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, même en dehors de toutes considérations artistiques. Sonic et le Chevalier Noir reprend en effet à son compte le principe de très courtes missions que l’on traverse en fonçant avec la caméra dans le dos, et dont les objectifs vont de la simple ligne d’arrivée à atteindre, à un nombre donné d’ennemis à zigouiller, ou d’anneaux à délivrer à la population dans le besoin. Jusque-là, tout va bien, mais dans les faits la progression peut se révéler assez laborieuse. Par exemple, Sonic fait offrande de ses anneaux par paquet de 20, ce qui oblige parfois à marcher à reculons pour atteindre ce total. Impossible de se retourner, de voir ce qu’il se passe derrière. De l’utilisation de l’épée ressort dans un premier temps ce même constat désagréable, puisqu’il suffira de secouer frénétiquement la Wiimote, sans avoir la réelle sensation de maîtriser nos faits et gestes. Les affrontements face aux boss que nous avons rencontré en sont d’ailleurs un bon témoin, puisqu’il suffisait d’étaler la musculature de son avant-bras pour faire mouche, à quelques positions de parade près. Heureusement, avec un peu de maîtrise, on s’accommode plus ou moins de cet outil tranchant, et avancer dans les niveaux se fait de manière beaucoup plus fluide. Les ennemis pouvant être occis à notre passage, les raisons de s’arrêter en chemin n’ont plus lieu d’être, ce qui rend le jeu beaucoup plus agréable à jouer. De quoi laisser subsister une lueur d’espoir, d’autant que d’autres éléments intéressants de Sonic and The Secret Rings seront repris, comme le système d’upgrade des skills et des attaques. Sonic et le Chevalier Noir complètera son tableau en offrant des mini-jeux pensés pour le multijoueur, dont nous n’avons eu aucun aperçu pour le moment. Clairement destiné à un autre public que celui qui sévissait sur Megadrive au début des année 90, Sonic et le Chevalier Noir peut faire le même effet que son prédécesseur lors de sa sortie le 13 mars prochain.