Shadow of the TOMB RAIDER : on y a joué 60 min sur Xbox One X, voici nos premières impressions
Officialisé le 4 avril dernier, le lendemain de la sortie ciné du film TOMB RAIDER avec Alicia Vikander, Shadow of the TOMB RAIDER n’en reste pas moins l’un des plus gros leaks de ces deux dernières années. En effet, quelques mois après la sortie de Rise of the TOMB RAIDER sur Xbox One (le jeu était une exclu temporaire), un employé de chez Eidos Montréal se faisait épingler dans le métro avec une photo volée de son laptop, où l’on pouvait voir un Power Point entièrement dédié à ce nouveau Shadow of the TOMB RAIDER. Nombreux sont ceux qui ont crié au fake, tandis que d’autres (chez Square Enix par exemple) devaient déjà se fracasser la tête contre les murs. Entre temps, d’autres fuites n’ont fait que confirmer l’existence du jeu, minimisant ainsi l’impact de son reveal il y a quelques semaines. Malgré tout, Square Enix a vu les choses en grand pour que le 27 avril fasse date dans le calendrier 2018 du jeu vidéo. Une soirée dédiée aux couleurs du jeu nous attendait à Londres dans l’enceinte d’une chapelle dans les quartiers de Cambridge Circus, avec en prime la possibilité de jouer à un peu plus de 60 minutes du jeu. On vous raconte ce qu’on a vécu avec l’aventurière Lara Croft.
Est-il encore utile de le rappeler, Shadow of the TOMB RAIDER est le troisième et dernier épisode de l’arc "Origin Story" initié par le reboot de la saga en 2013 par Crystal Dynamics. Pour autant, le studio californien s’est délesté de la tâche, laissant le jeu entre les mains du studio Eidos Montréal (Thief, Deux Ex Human Revolution, Deus Ex Mankind Divided), préférant ainsi se focaliser sur le Project Avengers qui devrait sortir l’année prochaine, au même moment que la suite d’Avengers : Infinity War. Si scénaristiquement ce troisième volet se situe quelques années à peine après les événements de Rise of the TOMB RAIDER, les motivations de Lara Croft restent à ce jour encore floues, les développeurs souhaitant garder le suspense intact. Tout juste sait-on que la jeune femme sait désormais ce qu’elle veut. C’est en effet dans cet épisode que son caractère d’aventurière, d’archéologue, ou plutôt de pilleuse de tombes va se forger, dessinant peu à peu les contours du personnage que l’on a connu dans les tous premiers jeux. Une façon très habile pour nous dire que dans cet épisode, Lara Croft sera plus bad-ass que jamais, n’hésitant pas à transgresser certaines limites pour atteindre ses objectifs. A l’écran, cela se traduit par des exécutions plus nombreuses et surtout plus crades que celles qu’on avait pu voir dans le dernier épisode.
SHADOW OF THE PREDATOR
Afin d’appuyer ce côté plus guerrier, voire meurtrier, les développeurs d’Eidos Montréal ont décidé de pousser un peu plus les interactions avec le décor, avec notamment la possibilité de faire corps avec la nature. Des environnements plus fournis que jamais, avec une préférence pour la jungle, une bonne partie du jeu se déroulant désormais en Amérique Latine, avec une ambiance Inca / Maya qui devrait interpeller les fans d’Indiana Jones, sans doute la plus grande référence de la série TOMB RAIDER. Désormais, pour ne pas se faire voir de ses ennemis, Lara Croft peut se camoufler parmi les végétaux et ainsi évoluer masquée, sans craindre de se faire repérer. Mieux, lorsque les environnements le permettront, notre héroïne pourra aussi s’asperger de boue et se confondre avec les racines des arbres par exemple, véritable écho (hommage ?) au Predator de John McTiernan avec Arnold Schwarzenegger. Si l’on n’a malheureusement pas pu découvrir cette nouvelle feature "mud in the face", on a en revanche pu tester le camouflage végétal qui nous a paru un brin léger pour parler de révolution en matière de furtivité. Car ce qui fait cruellement défaut à la série depuis son reboot, c’est son I.A., rarement futée, souvent permissive et réagissant parfois de manière incohérente. Des ennemis peuvent par exemple être alertés par la mort de l’un de leurs coéquipiers et baisser en vigilance quelques minutes après juste parce qu'on a pris le soin de ne pas bouger pendant quelques minutes. Cela ruine bien sûr l’immersion, mais rend également le jeu moins challengeant. D’un autre côté, et c’est assez paradoxal, une fois que l’alerte générale est donnée, les ennemis rappliquent en force, aidée en prime par des militaires plus coriaces qui débarquent en hélico pour tenter véritablement de nous punir. Un message plus ou moins subtil pour nous dire qu’il est préférable de la jouer stealth plutôt que commando.
Cette démo de 60 minutes nous a permis aussi de tester d’autres nouveautés telles que la descente en rappel que Lara Croft peut réaliser à des moments précis de ses grimpettes. En gros, en bout de falaise, Miss Croft est capable d’accrocher une corde à ses piolets et s’en servir pour atteindre des plates-formes en contrebas à première vue inaccessibles. Ce nouvel élément de gameplay lui permet aussi de réaliser des wallruns et de jouer les Tarzan, ce qui apporte en effet plus de crédibilité à tout l’aspect grimpette. Un élément supplémentaire qui améliore les sensations d’escalade, mais qui arrive un peu après la guerre, Uncharted 4 et Uncharted : The Lost Legacy proposant un gameplay hautement plus fluide que celui de Shadow of the TOMB RAIDER. C’est d’autant plus flagrant que notre archéologue paraît toujours un brin figée dans ses mouvements lorsqu’elle doit jouer les funambules. Mais que l’on rassure les fans de Lara, le gameplay de ce Shadow of the TOMB RAIDER reprend les ingrédients des deux premiers épisodes, ce qui devrait amplement faire le job. Seul hic, au bout de 3 épisodes, on aimerait de vraies nouveautés, et pas uniquement des réajustements, surtout quand on sait que la concurrence fait déjà mieux.
TROP CLASSIQUE ET SANS SURPRISE ?
Aussi, pour se démarquer, Shadow of the TOMB RAIDER proposera des séquences sous-marines plus nombreuses, et surtout plus immersives. On a pu voir Lara devant gérer son apnée pour ne pas finir noyée, tout en trouvant son chemin dans un dédale de grottes submergée par les eaux. La faune maritime n’hésitera pas à ajouter son petit grain de sel pour apporter un peu plus de dynamisme à ces séquences, quand bien même elles restent scriptées. L’objectif de faire appel à ces moments forts, c’est d’apporter plus de narration à l’aventure, et Shadow of the TOMB RAIDER a bien compris qu’il va falloir se montrer plus inventif pour surprendre le joueur. Toute la première séquence de la démo où Lara Croft suit discrètement l’un des membres de Trinity (cette organisation criminelle qu’elle poursuit depuis le premiers épisode), masquée et capuche sur la tête, se faufilant parmi les habitants du village avait évidemment pour but d’apporter plus de profondeur à l’histoire et à la narration avant tout. Ce n’est pas encore du niveau d’un Naughty Dog à ce stade, mais on sent quand même que les développeurs d’Eidos Montréal se donnent la peine pour améliorer la formule. La scène finale de la démo était d’ailleurs la preuve par A + B que l’objectif est de rendre le jeu plus épique que jamais. Il s’agissait en effet d’une séquence où Lara Croft devait faire face à un tsunami après que celle-ci se soit emparée d’une dague maya, trouvée dans un temple enfoui sous terre, libérant ainsi la colère des dieux.
Mais que l’on rassure les fans de Lara, le gameplay de ce Shadow of the TOMB RAIDER reprend les ingrédients des deux premiers épisodes, ce qui devrait amplement faire le job. Seul hic, au bout de 3 épisodes, on aimerait de vraies nouveautés, et pas uniquement des réajustements, surtout quand on sait que la concurrence fait déjà mieux.
Scriptée mais néanmoins extrêmement spectaculaire, la séquence variait les situations au maximum, tout en prenant soin de nous en mettre plein la vue. Entre les zigzags à faire pour éviter les objets qui pourraient achever notre héroïne, les tentatives à s’accrocher à des arbres, poteaux et autres volets de fenêtre, les séquences maritimes où Lara Croft nage parmi les cadavres, ou bien encore la tentative malheureusement vaine de sauver un jeune garçon d’une dizaine d’années, Lara Croft va encore une fois se faire bousculer. Physiquement bien sûr, mais aussi psychologiquement. On le répète encore, mais c’est dans cet épisode qu’elle va s’endurcir et devenir l’héroïne qu’on a toujours aimée. Il ne reste plus qu’à attendre une nouvelle démo pour découvrir le véritable potentiel de cette suite qui fait certes le job, mais qui ne propose pas encore assez de nouveautés pour nous surprendre. La concurrence est d’autant plus rude aujourd’hui et il est temps que Lara Croft montre ses muscles. Allez, on y croit !